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Des houris de l'histoire et de la civilisation
DEFILE DE MODE À L'AMBASSADE DE TURQUIE À ALGER
Publié dans L'Expression le 10 - 04 - 2005

Femmes au corps élancé, aux longs sourcils joints sur des yeux noirs ou bleus, divinement belles, avaient mis leurs somptueuses toilettes et leurs exquises coiffures.
Leur public, des invités d'excellence, et hommes de tous âges, les attendait en plein air sur le gazon frais, près de la piscine pleine d'une eau paisible aux reflets de l'orientale émeraude sous le soleil couchant et dont les larges bordures allaient bientôt servir à un fabuleux défilé de mode... Après que S.E. l'ambassadeur de Turquie eut remercié l'assistance de s'être déplacée si nombreuse, il a rappelé quelques événements anciens et, parmi les plus récents, ceux qui caractérisent «l'essor et surtout l'élargissement des domaines de coopération entre la Turquie et l'Algérie» et ceux qui «rapprochent encore plus nos deux pays frères», et ajoutant «Unis sous la même bannière au croissant et à l'étoile durant 300 ans, nous avons su faire surgir de la terre des villes et des monuments qui font vivre aujourd'hui ces temps heureux.» S.E. l'ambassadeur Ahmet Enç Ercümend présente ensuite le défilé de mode dont on remarquera «la similitude des costumes avec les habits que l'on porte traditionnellement en Algérie», car, «La Turquie et l'Algérie, dit-il, ont en partage une culture commune. Et la Turquie, de même que l'Algérie, est profondément attachée à ses traditions. Elle met d'ailleurs tout en oeuvre pour non seulement les préserver mais les faire vivre, les intégrer à la vie moderne, les développer et les porter vers le futur.» Effectivement, de ce que nous allons voir des habits de ce défilé de mode revient méritoirement à l'Institut de Maturation et d'Enseignement Technique d'Ankara dont la directrice est Mme Emine Kiraç, ainsi qu'à quatre de ses stylistes et professeurs Mmes Ismet Nükhet Eksi, Meral Kiris, Nurten Salahi et Asuman Isýner.
La Turquie compte douze Instituts de Maturation et d'Enseignement Technique (dont le premier a été fondé en 1945). Ils sont placés sous l'égide du ministère de l'Education nationale en vue d'initier les jeunes filles turques aux traditions et aux arts ancestraux et constituent tous «de véritables institutions de recherche qui développent de nouveaux modèles et qui adaptent ces riches motifs traditionnels à la vie quotidienne d'aujourd'hui.»
Le défilé de mode, préparé par Ugurkan Erez (l'un des plus grands chorégraphes contemporains turcs), commence par un triple enchantement: un temps clair-obscur idéal, illuminé par des lampes autour de la piscine et du voisinage alentour donnant sur le plan d'eau l'effet d'un collier brillant ; une musique envoûtante et juste ; et, descendant les marches de l'escalier conduisant à la piscine, une parade tournante et douce de quelques-unes des quatre Miss Turquie des années 2000, accompagnées ou suivies de tops models.
La féerie naît, se développe, s'épanouit. Une splendeur sans cesse renouvelée envahit la scène du spectacle autour de la piscine émeraude piquée de lumières réfléchies, procurant à chacun un bonheur continu et multiple. Des applaudissements fusent. Durant une heure ou plus - le temps d'horloge n'existant plus, on était hors du temps -, on allait découvrir ou redécouvrir des costumes fantastiques, des mouvements subtiles, des danses charmeuses. Sous nos yeux, des silhouettes féminines, agiles et frêles, habillées magnifiquement deviennent autant d'étranges - mais superbes - oeuvres d'art effleurées par l'aile du génie. Dès lors, inexplicablement, du seul pouvoir aussi de ces silhouettes séraphiques dignes des Mille et Une Nuits, tant d'histoire et de civilisation (entre la Turquie et l'Algérie) nous secouent l'esprit. Et puis, quel immense amour, quel profond respect pour la femme, exprime l'homme qui l'habille ainsi !
Et voilà à portée de la main des siècles de culture et de traditions exceptionnelles dont l'Algérie garde encore en héritage précieux le goût délicat et la beauté permanente, - et ce n'est souvent pas qu'un pittoresque souvenir comme en témoignent, par exemple, de nombreux effets vestimentaires (le caraco, la guenidra, le pantalon blanc de rue [sarwâl ez-zenqa], le sultân [joyau employé pour la coiffure], la ghlila de brocart, la frîmla, la djoubba, la foûta rayée, drapée sur le bas du corps, la benîqa, la mharmat el-ftoûl, la'açâba, le khît er-roûh,...), comme en témoignent des expressions et mots bien connus de l'art culinaire et comme en témoignent ceux conservés dans le parler algérien. Aussi, tout au long du défilé, qui n'a-t-il pas remarqué l'excellente qualité, les vives couleurs et les tons des étoffes, la coupe et l'agencement des pièces en velours, satin ou autres étoffes de soie, les délicates broderies en fil de soie, d'or ou d'argent et les soutaches, les mousselines blanches, les caftans somptueux ouverts en pointe, les incontournables glands de passementerie pendus à des cordonnets d'or, les maquillages (peut-être harqoûs edh-dheheb et lotmât aux joues) et le cou portant des colliers d'or enrichis de pierres précieuses ou de multiples rangs de perles,... Les des grandes cités algériennes avaient porté et portent, parfois encore aujourd'hui, ces habits de haute civilisation durant la période ottomane en Algérie. On disait, en ces temps lointains, s'habiller à la mode d'Alger ou de Constantine ! Cela voulait dire à la mode d'Algérie. Heureux temps !... Heureux temps aussi lorsque nos chercheurs, nos créateurs, nos artistes, nos stylistes feront naître ou renaître, à partir de nos repères et des divers patrimoines de nos régions, un art authentique et moderne, adapté librement à une activité qu'impose la vie nouvelle de l'Algérie d'aujourd'hui et de l'avenir, afin que l'étranger, venu chez nous, dise, comme celui d'autrefois, s'habiller à la mode d'Algérie!...


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