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De la probité d'abord...
MOBILISATION DES CITOYENS POUR UNE SORTIE DE CRISE
Publié dans L'Expression le 05 - 02 - 2017

Mobiliser notre population face à des ajustements économiques et sociaux inévitables
En ces moments de grande crise morale, en retenant le fait qu'en droit la présomption d'innocence existe, la morale aux yeux des citoyens est devenue fondamentale dépassant le simple cadre juridique, surtout dans une économie mondiale super médiatisée grâce aux réseaux sociaux.
Comment ne pas rappeler le cas d'un pays nordique où un ministre a démissionné pour avoir payé un ticket de métro sur le budget de l'Etat, des démissions de nombreux responsables politiques pour des cas qui, chez nous, sont devenus banals, et des difficultés récentes du candidat à la présidence française François Fillion, qui a bâti toute sa candidature sur la droiture et la moralité et qui risque de bouleverser toute la carte présidentielle française. La crise morale touche tous les partis traditionnels avec le vieillissement de l'élite politique, rejetée par les populations en majorité les jeunes, comme en témoignent l'arrivée aux Etats-Unis du président Trump, de la percée improbable il ya quelques années du candidat français Macron, la percée de l'extrême droite et avec le Brexit anglais l'actuelle construction européenne qui s'est fondée sur l'économique oubliant le social et le culturel. Pouvoir et opposition en Algérie devraient méditer ces expériences dans le monde pour fonder leur action sur la morale, s'ils veulent être crédibles, mobiliser les citoyens au moment où, face à la détérioration de leur pouvoir d'achat, on leur demande des sacrifices. La lutte contre l'immoralité n'est pas une question de lois ou de commissions, vision bureaucratique du passé, mais de s'attaquer au fonctionnement tant de la société mondiale que de la société algérienne, objet de cette présente contribution.
Un des plus grands sociologues, Ibn Khadoum (1332- 1406) dans la Muquaddima (traduite en Prolégomènes et qui est en fait son Introduction à l'histoire universelle et à la sociologie moderne) montrait clairement que le cycle de déclin des civilisations au Maghreb commençait lorsque l'immoralité gangrenait toute la société du sommet à la base. La crise que connaissent actuellement les relations internationales, le monde dans sa globalité et diversité caractérisée par le divorce Etat-citoyens est me semble-t-il avant tout une crise morale. Tout processus de développement, étant l'oeuvre d'acteurs politiques, sociaux et économiques, il ne peut aboutir que s'il se fonde sur la transparence, la cohérence et visibilité des décisions reposant sur des institutions crédibles et sur la moralité de ceux qui sont chargés de sa mise en oeuvre. Mais cela ne concerne pas seulement l'Algérie. Le fondement de la crise mondiale actuelle s'explique par le fait qu'il y a suprématie de la sphère financière spéculative sur la sphère réelle, la dominance des profits spéculatifs sur le travail. Or, comme nous l'ont enseigné les fondateurs de la science économique, disons l'économie politique, le travail mu par l'entreprise est le fondement de la richesse des nations. L'économie mondiale traverse une très grave crise qui aura des répercussions sur l'ensemble des pays sans exception, car nous sommes à l'ère de la mondialisation du fait de l'interdépendance des économies et des sociétés étant dans une maison de verre avec la révolution dans le domaine des télécommunications.
L'aube d'une nouvelle transition
Aucun pays ne peut y échapper si l'on ne met pas en place de nouveaux mécanismes de régulation supranationaux afin de réhabiliter la sphère réelle, la monnaie étant un signe au service de l'économie et non la dominer. C'est que nous sommes à l'aube d'une nouvelle transition de la société mondiale avec de profonds bouleversements géostratégiques ce qui supposera des ajustements sociaux douloureux et donc une nouvelle régulation sociale afin d'éviter les exclusions. Le «chacun pour soi» serait suicidaire et nous ramènerait aux conséquences néfastes des effets de la crise de 1929, avec des conflits désastreux. Pour cela, les politiques et les économistes doivent réhabiliter un facteur stratégique du développement: la morale. Car existent des liens inextricables entre un développement durable et la morale, en fait la récompense de l'effort et une lutte contre la corruption sous ses différentes formes. Il s'agira de méditer sans être utopique les expériences de la finance islamique qui, selon le droit musulman, est basée sur deux principes: l'interdiction de l'intérêt, (ribâ), et la spéculation (gharar), la rentabilité financière d'un investissement avec les résultats du projet concret associé. La «moudaraba» permet à un promoteur de mener un projet grâce à des fonds avancés par des apporteurs de capitaux dont la clé de répartition des gains et des pertes est fixée dans le contrat. Les apporteurs de capitaux supportent entièrement les pertes, les promoteurs ne perdant que le fruit de leur travail. Selon les données d'institutions internationales dont Goldman Sachs, Dresden Bank, ABN Amro, Barclays, Société Générale ou Deutsche Bank, pour 2014, les institutions financières islamiques sont dominées par les banques (74%), les émetteurs de«Sukuk», l'équivalent islamique des obligations (10%), les fonds d'investissement (5%) et les compagnies d'assurance, «Takaful» (1%). Les pays leaders du secteur concentrent 78% du CA dans le monde. Le poids de la finance islamique dans ces pays varie fortement. Si en Iran, au Pakistan et au Soudan, seule la finance islamique est autorisée, dans d'autres pays ce secteur représente respectivement les parts de marché suivantes: Arabie Saoudite: 53%-Qatar: 24%-Malaisie: 20%-Les Emirats: 17% -Indonésie: 4,6%-Turquie: 5% (1).
Pour l'Algérie, il s'agit si l'on veut mobiliser la population face à des ajustements économiques et sociaux inévitables entre 2017/2020, devant éviter l'illusion de la rente éternelle, de mettre aux responsabilités politiques, des personnes crédibles avec une attitude morale irréprochable, sinon aucun modèle de croissance ne peut aboutir. Comment un ministre peut-il inciter l'investissement local lorsque lui-même n'a pas confiance au pays et fait fuir ses capitaux? L'image désolante que l'Algérie avec tous ces noms de ministres ou proches en retraite ou encore en fonction mis en index par la presse internationale, a pour conséquence une véritable crise de confiance ente l'Etat et le citoyen. La lutte contre le fléau de la corruption, fuite de capitaux, passe forcément par le renouveau du système d'information en temps réel (voire les Bourses mondiales avec toutes les fluctuations à la seconde près),un véritable management stratégique lié à un véritable Etat de droit (une justice véritablement indépendante), une nouvelle gouvernance, qui conditionnent une nouvelle politique socio-économique. Le problème qui se pose pour l'Algérie est donc beaucoup plus profond et interpelle toute la politique socio-économique de l'Algérie et son adaptation au nouveau monde. En fait, il est question d'une profonde moralisation de la société. Lorsque nous voyons aux enterrements, devant un cercueil, des personnes pleurent (je ne parle pas des proches), qui croyant qu'ils étaient éternels, pleurent sur leur propre sort alors que devant la mort on devient philosophe.
Ont-elles eu ces personnes qui pleurent un comportement moral durant leur vie? La leçon de l'éloge de tous les partis, personnalités et simples citoyens de différents horizons, lors du récent décès de mon ami depuis 1980, de l'ex-ministre du Commerce, Belaid Bakhti, est surtout dû à sa moralité. La vie est si courte comparée au cycle des civilisations, n'est-elle pas un rêve et ne sommes-nous pas d'éternels passagers? Combien d'entre nous se remémorent parents, amis, qu'ils ont connus et qui ont disparu dans un passé pas si lointain?
Ce que nous oublions...
Mais l'on oublie facilement que les femmes et hommes ont existé sur notre Terre, ont été des acteurs comme en témoignent tous les films que l'on voie sur les pharaons, la tribu des Incas, sur la Chine, l'Inde, sur Rome, sur les Indiens à travers les films westerns et les différentes guerres. Entraîné dans le tourbillon du quotidien et de notre survie, et c'est ça peut-être la vie, ne devant pas être utopique, l'être humain est mu par l'instinct de domination (Wille zur Macht) comme l'a montré le grand philosophe allemand Friedrich Wilhelm Nietzsche dans «Naissance de la Tragédie» ((Die Geburt der Tragödie -1871-) «Vérité et mensonge au sens extra-moral» (1873-(Über Wahrheit und Lüge im außermoralischen Sinn) et «Ainsi parlait Zarathoustra»,(1883- (Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen). Encore que ces idées ne fassent pas l'unanimité devant se méfier de tout nihilisme, ont été ailleurs déformées malheureusement dans «Mein Kampf» d'Hitler, le pouvoir aveuglant souvent posant la problématique de la démocratisation par des contre-pouvoirs productifs. C'est que certains êtres humains veulent dominer le monde à travers leur propre personne. Mais il suffit simplement, par exemple, qu'un très petit grain de sable leur tombe dans l'oeil pour qu'ils ne deviennent plus rien à travers leurs cris de douleur.
Dans la Phénoménologie du Droit, le grand philosophe allemand Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) faisait allusion aux trois strates fondamentales: la Famille, la Corporation, l'Universel et l'Etat (les règles, les fonctions régaliennes, l'allocation des ressources collectives).
Il avait peut-être volontairement ou involontairement, oublié de mentionner la Matrice de la vie (la Mère). Car, la matrice de base, la mère des matrices, le Noyau central, El Oum Ed Dounia, la racine de l'arborescence, la racine de l'arbre de la vie, c'est notre Mère, note Père qui souvent sont notre référence à la morale. Le grand philosophe français Blaise Pascal sans «ses Pensées» (1623-1662) décrivait le monde infiniment petit, la Terre où les océans qui représentent les trois quarts de notre planète, le taux s'accroissant avec le réchauffement climatique et du monde infiniment grand, la Lune la plus proche de notre planète, mais les milliers d'étoiles dont certaines sont des planètes. L'être humain malgré le progrès de la science connaît peu de choses de ces deux mondes. Sur la planète Terre, aujourd'hui c'est la domination de l'Occident. Mais auparavant nous avons connu les civilisations inca, chinoise, indou, islamique. Peut-être demain ce sera celle de l'Orient à travers le réveil de l'Asie et certains prédisent l'Afrique horizon 2040. Je considère que la crise actuelle que traversent tous les pays sans exception, avec des intensités différentes, est due à la gouvernance. En ce début du XXIème siècle ce n'est donc pas seulement une crise économique, mais également et surtout une profonde crise morale devant fonder note appréciation sur une profonde rénovation de la perception du monde réhabilitant les vertus du travail et de l'intelligence. Le monde a besoin d'une culture de la tolérance entre l'Orient et l'Occident comme nous l'enseignent tant les philosophes croyants de toutes les religions, judaïsme, christianisme, Islam et non croyants et les fondateurs de l'Economie qui ont eu pour formation de base la philosophie. Cela passe par une profonde moralisation de la vie politique, économique, sociale et culturelle. Les discours chauvinistes, soi-disant nationalistes de complots de l'extérieur ne portent plus au sein d'une population à majorité jeune, parabolée, ouverte sur le monde. Et il semble bien que les bouleversements actuels dans le monde sont bien le fait de l'immoralité qui conduit aux autoritarismes devenus, dans un monde complexe, de très graves menaces à la souveraineté et à l'indépendance des Etats et à la sécurité mondiale. Dès lors, il y a lieu impérativement de repenser le fonctionnement du système économique et politique international, où nous assistons à des trafics illégaux de part et d'autre de la planète? à travers des réseaux complexes, impliquant les Etats, les entreprises et les citoyens, car s'il y a des corrompus, il y a des corrupteurs.
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