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Le business des signatures
ILS MARCHANDENT LE PARRAINAGE DES CITOYENS POUR SE PORTER CANDIDATS AUX LEGISLATIVES
Publié dans L'Expression le 07 - 02 - 2017

Dans certains autres endroits du pays, le «ramassage» des signatures est un commerce des plus florissants
Partout dans le monde, des fortunes sont dépensées en communications et meetings pour que les candidats puissent «espérer» atteindre le sommet. Chez nous, il suffit de sortir un bon chèque pour s'assurer une place au soleil...
Jeudi 2 février 2017, le président Bouteflika a convoqué le corps électoral pour les prochaines élections législatives. On est dans un café d'une petite bourgade de la banlieue est de la capitale. Un mouvement inhabituel envahit cet endroit populaire, pourtant calme. Le cafetier qui s'est récemment découvert des dons de politicien interpelle les clients. «S'il vous plaît, il faut venir ce soir à 19h. On a une réunion importante. C'est politique «deberna parti «(on a trouvé un parti politique)», annonce-t-il fièrement non sans oublier de préciser que des boissons seront offertes et qu'après la réunion la demi -finale de la CAN 2017, Cameroun- Ghana sera projetée à la télé du café. Certains des présents, qui n'ont pas été séduits que par l' «open-bar», tentent de comprendre l'objet de cette réunion en interrogeant l'apprenti politicien. «Walahe maalabali wasmou le parti (je ne connais pas le nom du parti). Je sais juste que Rabah (un habitué du café, élu à l'APC, ndlr) a réussi à obtenir deux places dans la liste que présentera ce parti pour les prochaines élections», explique-t-il sans savoir de quel genre d'élection il s'agissait. «Je sais que s'il gagne, ça ne fera que du bien pour notre petite ville. En plus, il nous a promis qu'il allait avoir de l'influence ce qui nous aidera à faire des affaires...», poursuit-il tout sourire. A 19h, l'heure de la réunion, Rabah arrive en guest-star.
Plus de zéro il y a, plus de parrainage il y aura
Il monte sur une table du café improvisée comme estrade et crie: «On a besoin de vous pour ramasser des signatures pour nous porter candidats au Parlement. Ramenez vos cartes de vote et celle de vos proches, et signez-nous les formulaires de parrainage. Si on passe, les chômeurs on les fera travailler, les célibataires on les mariera et les commerçants on les aidera...». Devant l'indifférence de la majorité des présents, qui était plus occupée à pronostiquer le match, un entrepreneur du coin, qui soutient la candidature de Rabah, prend la parole: «Je m'engage à donner 200 dinars pour chaque signature récoltée.» D'un seul coup, la salle se transforme en véritable tribune de stade. Tout le monde se lève et crie: «Rabah député! Rabah député!» D'un seul coup, cet entrepreneur a réussi à faire oublier le match. Tous les jeunes et moins jeunes étaient en train d'élaborer leur «business-plan» qui leur permettra de se faire le plus d'argent possible. Les élections deviennent soudain très intéressantes!
Cette petite histoire ôh combien révélatrice est une goutte d'eau dans un océan. On est dans une petite commune où la politique est un fait nouveau. Dans certains autres endroits du pays, le «ramassage» des signatures est un commerce des plus florissants. On trouve des personnes qui se sont même «spécialisées» dans ça! Si on veut obtenir rapidement les signatures nécessaires, on vous oriente directement chez ces nouveaux rois du «marketing». En quelques jours, ils peuvent vous obtenir le nombre que vous désirez. Il suffit juste de tirer le carnet de chèques. Plus de zéros il y a, plus de parrainage il y aura. Néanmoins, les tarifs ne sont pas les mêmes que dans notre petite ville. Il faut compter au moins 1000 dinars la signature. Car, c'est tout un système qui doit être financé. Le «chef» a des équipes avec lesquelles il «sous-traite». Donc dans le tarif, il faut compter la part du patron, des sous-traitants et des signataires. Oui, se faire élire dans un poste politique a un coût, et les listes des grands partis ne peuvent pas contenir tous les milliardaires du pays. Alors quand on est un «richard», qu'on n'arrive pas à se payer une place au soleil des principales formations politiques du pays, on opte pour des petits partis qui «vendent» une sorte d'agrément pour pouvoir postuler. Ces petites formations n'ayant aucune base militante, il faut bien se débrouiller pour trouver les milliers de signatures nécessaires. C'est justement là, où intervient le génie de ces «agences d'intérim» d'un nouveau genre. Elles ont découvert un filon infaillible. C'est quoi quelques milliards de centimes pour ceux qu'on appelle les «gens de la «chkara»? deux, trois jours, voire au maximum un mois de travail.
Remplir des salles et vendre des voix...
«Quand on a tout l'argent que l'on veut, il ne nous reste que la gloire et le pouvoir que l'on peut obtenir grâce à la politique. Ils sont donc prêts à payer n'importe quelle somme pour pouvoir accéder à ce rêve...», souligne Sabri, un de ces «businessman» de la signature. «En plus, ils voient cela comme un investissement à long terme. S'ils arrivent au pouvoir, avec l'argent qu'ils feront ils récupéreront leur investissement très rapidement...», ajoute cet homme qui «active» au niveau de l'ouest du pays. Sabri qui a accepté de se confier, indique que ses «services» sont multiples. Il ne se contente pas que de «ramasser» ces parrainages, mais peut aussi remplir des salles de militants chauffés à bloc et même «assurer» des voix aux candidats. «Il suffit juste de payer», rétorque-t-il avec un sourire des plus malicieux. On «ose» alors lui demander s'il pouvait «garantir» à un candidat d'être élu. Avec une petite hésitation, il répond que le risque zéro n'existe pas. «Par exemple, pour les signatures il arrive que des personnes les vendent à plusieurs candidats. Il faut donc toujours prendre une marge de manoeuvre par rapport au nombre exigé», avoue-t-il. «C'est cela le commerce», poursuit-il. Notre «ami» argumente ses dires en donnant les noms de certains députés actuels qui ont réussi à se faire élire à l'APN sous l'étiquette de petits partis avant d' «acheter» leurs places dans de grandes formations où ils sont devenus d'influents responsables. «Ils distribuaient de l'argent à tout-va, organisaient des festins accompagnés de cadeaux...Des milliards ont été dépensés. Des gens comme moi en ont bien profité, tout comme de jeunes chômeurs. Et eux se sont fait élire. A la fin, tout le monde était heureux...», conclut Sabri qui semble des plus ravis. Il a de quoi l'être, lui et ses amis viennent d'«inventer» un nouveau marketing politique. Partout dans le monde des fortunes sont dépensées en communications et meetings pour que les candidats puissent «espérer» atteindre le sommet. Chez nous, il suffit de «payer» les Sabri and co...


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