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"Nous assistons à la débâcle des narcotrafiquants en Algérie"
ABDELHAMID LARBI, SPECIALISTE DE LA LUTTE CONTRE LA CRIMINALITE ORGANISEE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 13 - 02 - 2017

Les réseaux de trafic de drogue sont en déroute. Le marché algérien n'est plus alimenté. La guerre contre les narcotrafiquants est-elle remportée? Abdelhamid Larbi, spécialiste de la lutte contre la criminalité organisée, répond à cette question et à d'autres.
L'Expression: Des informations font état d'une baisse très importante du commerce de la drogue en Algérie. Pensez-vous que cette situation soit conjoncturelle ou repose-t-elle sur des indications sérieuses?
Abdelhamid Larbi: Cette baisse sensible du commerce illicite des stupéfiants est due à plusieurs facteurs objectifs. Il y a d'abord le bouclage presque hermétique des frontières avec nos voisins et surtout le Maroc par un déploiement intelligent des unités de l'ANP qui est venue pour renforcer le dispositif déjà sur place des unités des gardes-frontières qui relèvent de la Gendarmerie nationale.
Les narcotrafiquants utilisent généralement la région désertique du Sahel et passent les grandes quantités par les frontières sud avec le Mali et le Niger. Chose qui est devenue quasiment impossible grâce à la stratégie adoptée par l'état-major de l'ANP dans les troisième, sixième et quatrième Régions militaires. La fermeture des zones de passages par la réalisation des tranchées, les grillages et l'installation des moyens techniques, de Tlemcen jusqu'à Béchar, a bétonné toutes les frontières ouest et sud-ouest.
Le travail intense de la gendarmerie et de la police dans les wilayas frontalières s'est soldé par l'élimination de plusieurs bandes de narcotrafiquants. Les opérations spéciales de la Police et de la Gendarmerie nationale dans les grandes agglomérations qui ont ciblé les fiefs de bandes de malfaiteurs ont déstructuré toute l'organisation du narcotrafic, à travers notamment des arrestations massives et ciblées de criminels. En fait, je pense que les interventions des forces de sécurité sur tout le long de la chaîne de ce trafic a cassé la dynamique des criminels et réduit à sa plus simple expression leur liberté de manoeuvre. On peut dire que les trafiquants sont quelque part pris au piège et nous assistons à une sorte de débâcle, ce qui a très sérieusement perturbé leur commerce. D'où la raréfaction de la drogue dans nos villes. Mais il ne faut pas croire que la guerre soit finie pour autant. Les trafiquants vont exploiter d'autres failles dans le dispositif. Mais cette fois, les services de sécurité sont mieux préparés et ont un sérieux avantage. Leurs actions s'adapteront à l'évolution du mode opératoire des trafiquants.
Justement, ne pensez-vous pas que les trafiquants marocains ont ouvert une autre voie de passage de leur drogue, ce qui expliquerait la baisse de sa commercialisation en Algérie?
Oui, les trafiquants marocains ne peuvent pas se permettre d'arrêter un commerce aussi juteux. Le Makhzen qui supervise l'exportation de la drogue pour financer beaucoup d'actions, arrondir les fins de mois de ses cadres et même conduire sa sale guerre contre l'Algérie, a certainement développé d'autres voies de passage. L'acheminement de la production et sa commercialisation restent toujours une priorité, au même titre de l'inondation de l'Algérie par la drogue.
Le Makhzen exploite le Sahel avec ses confrères israéliens qui sont sur la même fréquence. Il faut savoir que les actions hostiles contre les pays nécessitent des gros budgets et seule la drogue peut couvrir les frais. La drogue est acheminée vers Israël, vers l'Arabie saoudite et les pays du Golfe; les principaux marchés sont les pays du Golfe et l'Allemagne et les Israéliens qui rivalisent avec les Turcs comptent gagner le marché allemand au détriment des Turcs qui l'acheminent par le biais des Kurdes de l'Afghanistan vers l'Allemagne et sera distribuée ensuite vers Europe de l'Ouest. S'il a perdu le marché algérien, je suis certain qu'il a dû prévoir une issue de secours.
Pensez-vous que l'acheminement massif de ce produit vers l'Algérie relève d'une stratégie du Palais royal? Auquel cas, peut-on envisager la raréfaction de la drogue au titre d'une stratégie qui vise à provoquer un choc chez les jeunes?
Le Makhzen comme déjà expliqué exploite cette option et ses manoeuvres sont limitées maintenant et ne peut en aucun cas provoquer des chocs. Les toxicomanes utilisent d'autres moyens archaïques et dangereux pour faire face au sevrage. Mais la rareté du kif sur le marché provoque plutôt une hausse des prix et une grande partie des consommateurs débutants ou occasionnels vont s'abstenir. En soi, il est clair que ce qui arrive ces derniers jours est une excellente chose pour notre jeunesse. Ce devrait être l'occasion pour l'Etat de mettre en place une stratégie à long terme. Il faut agir maintenant. On doit arrêter un plan d'action pour lutter contre ce fléau avec l'implication des médias, des mosquées, des écoles et des associations.
Le manque à gagner des barons marocains de la drogue suite aux opérations de l'ANP peut-il, selon vous, provoquer une accentuation des problèmes sociaux au Maroc, sachant que des centaines de milliers de Marocains vivent du commerce de la drogue?
Les problèmes vont s'accentuer d'abord au niveau des barons de la drogue et partant au sein même du Makhzen. Mais il est entendu que ceux qui vont le plus souffrir, ce sont les producteurs qui se trouvent être le maillon faible de la chaîne. Ils ont toujours été exploités par les barons. Leurs profits sont minimes par rapport à la taille du marché. Mais, on peut déjà affirmer que les actions de l'ANP ont réellement fait mal à l'organisation. Les tonnes de drogue saisies ont occasionné des pertes en dizaines de millions de dollars aux barons de la drogue. En limitant l'accès au marché algérien qui était florissant, les réseaux des narcotrafiquants ont perdu de la ressource humaine expérimentée dans la distribution de la production. Il leur faut maintenant reconstruire tout ça. Le défi est de les en empêcher.


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