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«La mouche n'est qu'un symbole»
SOPHIE PINCEMAILLE (METTEUR EN SCÈNE)
Publié dans L'Expression le 30 - 04 - 2005

Cette jeune Française dit aimer travailler sur des textes tranchants, ambigus...
Elle a mis en scène La mort de Marguerite Duras, pièce présentée jeudi soir au Théâtre national algérien Mahiedine Bachtarzi, aux côtés d'un autre monologue: Potestad, ce dernier, mis en scène par Jean-Louis Trintignant. Sophie Pincemaille, metteur en scène mais aussi comédienne, nous parle ici de théâtre, d'histoire, d'introspection, de son admiration pour la grande solitaire Marguerite, de notion de vie et de mort mais aussi de deux manières d'appréhender la mise en scène... de son travail tout simplement.
L'Expression: Pourriez-vous vous présenter à L'Expression?
Sophie Pincemaille:Je suis metteur en scène, auteur et surtout comédienne. En fait, j'ai plusieurs casquettes.
Vous êtes donc à Alger pour présenter deux pièces de théâtre au TNA?
Nous avons présenté deux monologues de suite et qui forment un spectacle. Le premier s'intitule Potestad, le second La mort de Marguerite Duras. Les deux textes sont du même auteur un auteur argentin, Eduardo Pavlovsky. Un homme âgé aujourd'hui d'environ 70 ans et qui est aussi un acteur et un psychanalyste très connu à Buenos Aires. La première pièce a été mise en scène par Jean-Louis Trintignant, ensuite, avec le comédien Jean-Louis Bérard, qui m'ont sollicité pour mettre en scène La mort de Marguerite Duras. Ce sont deux pièces qui se répondent bien. Cela donne deux couleurs un peu différentes. Potestad est un texte qui se rapporte vraiment à l'histoire très précise de l'Argentine. Les deux textes s'inscrivent sur la dictature de ce pays mais Potestad, plus particulièrement. La mort de Marguerite Duras, permet de faire une ouverture aussi sur d'autres thèmes aussi universels. Dans Potestad, il est question plus précisément de ce phénomène des enfants qui ont été adopté par les bourreaux de leurs parents. Il y a un tas de gens qui ont été assassinés et leurs enfants, non seulement ils ont survécu mais ont été adoptés par les personnes mêmes qui ont tué leurs parents. Ces enfants de l'époque ont aujourd'hui entre 30 et 40 ans et sont en état psychologique compliqué par rapport à leurs origines.
Le second monologue, La mort de Marguerite Duras, n'a rien à voir avec la mort de cet auteur français, croit-on savoir.
En fait, Marguerite Duras a écrit un essai qui s'intitule Ecrire sur l'écriture et à un moment donné, dans cet essai, elle raconte quelque chose qui lui est arrivée réellement, elle a vu un jour sur un mur une mouche et elle a assisté à son décès. Cela a été un moment fort pour elle. Elle s'est sentie vraiment en contact avec la mort, le fait d'être dans une pièce, en attente d'une personne qui ne venait pas et d'assister à la mort de cette mouche, a suscité en elle toute une réflexion sur la vie et la mort ; en accompagnant cette mouche qui mourrait. Le texte d'Eduardo Pavlovsky commence avec cela, en reprenant quasiment mot à mot le texte de Marguerite Duras. C'est un clin d'oeil. Il le fait aussi sciemment et il ne s'en cache pas. Il décide de nommer cette mouche Marguerite Duras en hommage à cette grande solitaire. Cette scène-là est prenante. Ceci est le début du spectacle. C'est aussi, ici, l'occasion de placer les textes dans cet endroit qui est fait de questionnements sur la mort... La mouche revient après dans le spectacle pour le boucler. Mais ce n'est que symbolique. On quitte ensuite l'histoire de cette mouche et on part sur autre chose...
Qu'est-ce qui séduit dans le texte?
Les deux Jean-Louis m'ont d'abord sollicitée pour mettre la pièce en scène. Je l'ai lue et puis j'ai demandé à Jean-Louis Bérard de me la lire. J'ai tout de suite été séduite. Personnellement, j'aime beaucoup travailler sur des textes qui « râpent » un peu. Des textes durs, vrais, qui sont ambigus, tranchants et c'est exactement le cas de cette écriture-là. C'est un travail très précis au final. J'espère qu'on ne le sentira pas. C'est très simple à voir. Toute la difficulté est là, c'est de ne pas sentir le travail. Effectivement, chaque moment, chaque mot a été pesé, chaque respiration... Nous avons fait un travail extrêmement précis et effectivement, c'est un travail d'introspection. Cela dit, Eduardo Pavlovsky qui est l'auteur écrit ses textes mais celui-là particulièrement à partir d'improvisation. Il est Argentin, il n'a pas du tout la même culture que nous. Il joue La mort de Marguerite Duras de façon tout à fait contraire à nous. Il est presque impressionniste, très investi corporellement. C'est le côté latino-américain. Et nous, c'est le côté sobre, une approche beaucoup plus psychologique et le texte reste le même. On lui a fait parvenir une captation sur CD de notre travail sur cette pièce et il a trouvé cela très juste et intéressant, cette manière différente d'appréhender le texte.


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