Le public algérois, lecteurs et amoureux de la lecture y sont conviés jusqu'au 13 mai 2005. Inauguré par Mme la ministre de la Culture, en présence de personnalités de lettres et éditeurs, le 5e Salon national du livre a ouvert ses portes à la Bibliothèque nationale d'El Hamma, le 4 mai 2005. Après l'intervention d'ouverture de M. Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque, puis celle de M. Med Tahar Guerfi, nouveau président du Syndicat national des éditeurs de livre (Snel), récemment élu en remplacement de Ismaïl Améziane, Mme Khalida Toumi a pris la parole pour remercier la tenue de ce Salon national, rendre hommage aux efforts consentis par les uns et les autres pour que le livre retrouve sa place et que la lecture soit encouragée, et surtout insister pour que cette manifestation ait lieu au moins dans «deux villes de l'Est, deux villes de l'Ouest... pour remettre notre culture et nos hommes de culture à la place qui leur revient de droit et surtout mériter ce pays qui nous est très cher et qui nous apporte beaucoup». Beaucoup d'éditeurs nationaux y sont présents, dont l'Enag, l'OPU, l'Anep, Casbah Editions, Houma, El Oumma, El Maârifa, El Bassaïra, Dar El Hikma, Dar El Hadhara, Chiheb, Apic, Dalimen et des librairies telles que La Renaissance, Librairie Générale et Kitabi. Ce rendez-vous culturel sera ainsi l'occasion pour les amoureux de la lecture et les férus du livre de trouver des titres : romans, poésies, nouvelles et autres publications, peut-être introuvables en librairie ou à des prix plus accessibles puisque des remises sont accordées par les éditeurs. Au cours de cette exposition de livres, des ventes-dédicaces sont prévues par les exposants qui permettront ainsi aux lecteurs d'approcher l'auteur, de communiquer directement avec lui et de ce fait, établir un contact, un dialogue et pourquoi pas, animer un débat sur le sujet traité. En marge de ce salon, un riche programme culturel a été concocté par les organisateurs qui y ont vu une façon de réunir nos hommes de lettres, penseurs, écrivains et universitaires autour de thèmes comme la chaîne du livre en Algérie, approche pragmatique pour la résolution du problème, l'édition, la coédition, la diffusion, le piratage, la poésie arabe ou encore la propriété intellectuelle et droits d'auteurs en Algérie. Le premier week-end de ce rendez-vous a vu une affluence moyenne, rendue quelque peu timide par un ciel gris et une pluie gênante... du moins, c'est ce que aimeraient croire les professionnels du livre qui multiplient leurs efforts et tentent l'impossible pour revaloriser le livre, redonner le goût de la lecture aux Algériens et surtout, laisser à nos enfants un héritage précieux dont ils devront prendre grand soin. Cependant, et quels que soitent les efforts des uns et des autres, tout reste insuffisant si les grandes instances du pays, les décideurs et les concernés ne se sentent pas justement concernés... Le livre, le vrai livre, le livre qui informe, qui éduque, qui témoigne, qui dévoile, celui qui raconte une histoire, qui chante un poème, qui conte une nouvelle doit être partout et à la portée de tous, en librairie, dans les bibliothèques, dans les écoles, au centre, à l'est, au sud, à l'ouest, partout dans le pays mais aussi hors des frontières, il doit être exporté à l'étranger, présent dans les foires et les salons du livre. Nous le devons bien à notre culture qui patauge dans une mare d'indifférence et un flot d'insouciance, nous le devons bien à notre mère-patrie qui a vu ses plus grands défenseurs, ses intellectuels et penseurs jetés aux oubliettes, exilés ou encore morts dans l'oubli et l'anonymat. «La visite de madame la ministre à ce Salon, son intervention lors de l'inauguration, son émotion en parlant du livre et de l'odeur qu'il dégageait, son long passage dans tous les stands, sa passion pour la lecture et ses encouragements aux éditrices et éditeurs, autant de faits qui présagent du bon». C'est en tout cas l'avis de nombreux exposants qui sont optimistes quant à l'avenir de la culture en général et du livre en particulier... pour peu qu'ils soient toujours entre de bonnes mains...
