Passation de consignes entre Sellal et Tebboune Le principal ennemi de l'Algérie, c'est le temps. Et pour le bâtisseur qu'est Tebboune, la véritable victoire sera d'offrir aux Algériens une économie viable et indépendante des hydrocarbures, le plus tôt possible. Beaucoup de surprises dans l'équipe Tebboune, appelée à gérer une situation pas facile et mener le bateau Algérie jusqu'à l'escale de 2019. Moins de deux ans avant la prochaine élection présidentielle, l'Exécutif drivé par l'ancien ministre de l'Habitat sera celui des bâtisseurs. Le Premier ministre ne l'a pas dit en ces termes, mais à voir l'essentiel de son oeuvre au sein du gouvernement, Abdelmadjid Tebboune aura été le bâtisseur que des millions d'Algériens attendaient depuis des années. Son action à la tête de l'Habitat en a fait le ministre le plus populaire. En secouant un secteur aussi lourd que celui du logement, le Premier ministre a gagné ses galons d'homme de terrain et monté en flèche dans l'estime des Algériens. Le respect que lui vouent les centaines de milliers de familles en attente d'un toit a considérablement grandi, lorsqu'il a défendu avec acharnement la décision du chef de l'Etat de ne pas sacrifier la réalisation de logements sur l'autel de la crise. L'une de ses premières déclarations en sa qualité de Premier ministre a justement concerné le secteur. Les Algériens comprennent donc que ce qui a été fait dans le logement sera élargi à l'ensemble des secteurs d'activités. De l'industrie à l'agriculture, en passant par le tourisme et les énergies renouvelables, le ton sera celui de l'efficacité tous azimuts. C'est en tout cas, le principal message que l'on est censé retenir de la nouvelle équipe gouvernementale qui hérite pour les postes les plus sensibles de nouveaux visages, pris soit dans les partis politiques, soit dans l'administration. Mais dans un cas, comme dans l'autre, le profil est assez proche du technocrate. Tous ces hommes et femmes qui foulent pour la première fois les bureaux de ministres de leurs départements respectifs auront sans doute à poursuivre les actions engagées par leurs prédécesseurs, mais pas seulement. Dans son tempérament, Abdelmadjid Tebboune est un homme qui «pèse» le temps. Il ne supporte pas les retards dans la réalisation des projets. De fait, le nouveau modèle de croissance économique dont on connaît déjà les grandes lignes et qui constitue le socle de l'action de l'Exécutif sortant, sera certainement concerné par quelques «retouches» nécessaires, des «raccourcis» en somme, qui feront gagner du temps au pays. D'ailleurs, le principal ennemi de l'Algérie, c'est le temps. Et pour le bâtisseur qu'est Tebboune, la véritable victoire sera d'offrir aux Algériens une économique viable et indépendante des hydrocarbures, le plus tôt possible. Un défi de taille qui exigera sans doute une pression sans précédent sur les nouveaux managers de l'action gouvernementale. Les rendez-vous avec les institutions et l'opinion nationale, ainsi que les étapes à franchir sont connus de tous. L'exploit serait de battre le record de vitesse dans une course d'obstacles, en en renversant le moins possible. Le grand objectif assigné à l'Exécutif drivé par Tebboune est d'arriver à l'élection présidentielle avec un maximum de promesses électorales accomplies. Si pour le logement, c'est déjà fait, il reste la santé, l'éducation, l'emploi et surtout la diversification économique à mener à bon port. C'est dire que Tebboune a pris un pari difficile, mais dans des situations comme celle que traverse le pays, ce sont les hommes qui osent les défis les plus fous qui sont le plus souvent sollicités.
