Pas moins d'une vingtaine de VIP sont attendues à Tlemcen et Maghnia d'ici à la semaine prochaine. La dernière ligne droite du jubilé d'Ahmed Ben Bella vient d'être allègrement franchie. C'est ce que nous apprenons de sources proches des préparateurs de cet événement de dimension tout simplement planétaire. Pas moins d'une vingtaine de VIP, en effet, sont attendues à partir d'aujourd'hui à Tlemcen et Maghnia, lieu de déroulement de ce jubilé. Parmi ces «Very Important Personnality» figurent Nelson Mandela, ancien président sud-africain et tombeur de l'apartheid, Henry Kissinger, le plus célèbre chef de la diplomatie américaine, le fils de Gamal Abdel Nasser, le président du Sénat belge dont le pays se trouve également être la capitale européenne, ainsi que d'autres personnalités dont l'importance n'est, sans doute, pas moindre. Les organisateurs de cet événement, dont le déroulement s'étalera sur plusieurs jours à partir d'aujourd'hui, ont souhaité un brassage très large des cultures et des visions. Ils ont également tenu à ce que les personnes, qui ont quasi personnellement écrit certaines des plus belles pages de l'histoire de l'humanité, soient également présentes à ces rencontres destinées, en quelque sorte, à faire de l'Algérie la capitale de la réconciliation et de la paix. Il ne fait pas de doute, en effet, que par-delà l'«honorification» du premier président de l'Algérie indépendante, qui a lui-même eu à connaître son long et personnel chemin de croix, c'est le plan présidentiel portant réconciliation nationale et amnistie générale qui est défendu à travers ce très important événement. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ce sont les membres fondateurs de la Cnag, dénommée présentement Alliance nationale en faveur de l'amnistie générale, qui se trouvent derrière cette idée. Ce n'est pas non plus un hasard si le choix a automatiquement été porté sur le président d'honneur de cette commission, alors que l'histoire ne l'avait guère «favorisé» depuis 1965, et qu'il a lui-même déclaré ne pas tenir rigueur à ceux qui avaient décidé qu'il ne devait plus être président de la République, que son nom même devait disparaître de la mémoire collective au moment où il vivait en résidence surveillée largement assimilable à une prison, pour «dorée» qu'elle eût été. Il est à rappeler que les festivités de ce jubilé ont commencé depuis ce dimanche. Tlemcen, qui était en émoi depuis plusieurs semaines déjà, a connu un regain d'activité depuis ce dimanche, avec l'arrivée des premiers invités de marque et le commencement des premières activités qui lui sont liées. C'est dans ce cadre précis, et à la recherche de la réconciliation de l'Algérien avec lui-même et avec sa propre histoire, que l'ancien président Ben Bella, accompagné des ministres de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de l'Habitat et de l'Urbanisme et de l'Emploi et la Sécurité sociale, MM.Rachid Haraoubia, Mohamed Nadir Hamimid et Tayeb Louh, s'est recueilli ce dimanche, au cimetière de Sidi Senoussi de Tlemcen à la mémoire de Messali Hadj, père fondateur du mouvement nationaliste algérien. Messali Hadj a lui aussi longtemps souffert de ces tristes «retournements» de l'histoire, pour n'être réhabilité, sur les plans moral et historique, que vers la fin des années 90. Au cours d'une cérémonie de recueillement à laquelle ont pris part des personnalités politiques étrangères, anciens compagnons de lutte du président Ahmed Ben Bella, il a été procédé au dépôt d'une gerbe de fleurs et à la lecture d'un verset du Coran à la mémoire du défunt Messali Hadj. L'occasion a été donnée aussi à d'anciens militants du Parti du peuple algérien (PPA), qui se trouve être l'ancien parti politique de Messali Hadj et dont le retour avait été interdit à la faveur de l'ouverture démocratique de notre pays, de rencontrer le président Ahmed Ben Bella et d'échanger avec lui des souvenirs communs. En outre, Jean-Claude Vancauwenberghe, ministre-président du gouvernement wallon du Royaume de Belgique, est lui aussi arrivé dimanche après-midi à Oran, où il a été accueilli par Djamel Ould Abbès, ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale en visite de travail dans la capitale de l'Ouest. Le responsable belge, accompagné d'une délégation de parlementaires et d'opérateurs économiques de son pays, a indiqué que sa visite intervient dans un double cadre, à savoir sa participation au jubilé d'Ahmed Ben Bella, prévu cette semaine à Maghnia et à l'occasion de l'ouverture de la représentation de la région francophone belge à Alger, programmée pour mardi prochain. S'agissant de sa participation au jubilé d'Ahmed Ben Bella, le responsable wallon a notamment tenu à souligner «la dimension du rayonnement international du premier président de la République algérienne que nous avons eu le plaisir d'accueillir il y a quelques mois». «Nous pouvons témoigner de la considération vouée par notre pays à cette personnalité emblématique de la lutte anticoloniale et pour l'émancipation des peuples», a-t-il poursuivi. Hier, 3 expositions portant, respectivement, sur l'itinéraire de Ben Bella, des oeuvres picturales du collectif des artistes de Maghnia, et des produits industriels et artisanaux locaux, ont été inaugurées hier à Maghnia. A la nouvelle galerie d'art où il a été accueilli par les notables de la ville, l'ancien président devait inaugurer une exposition collective de peintures regroupant 77 tableaux réalisés par quatre artistes de Maghnia qui ont déjà participé à plusieurs manifestations nationales et internationales. Ahmed Ben Bella s'est longuement entretenu avec les artistes, montrant un vif intérêt pour leur travail. Les locaux de cette nouvelle galerie d'art, rappelle-t-on, ont été réhabilités par l'APC de Maghnia pour un montant de 4,840 millions de dinars prélevés sur le budget communal. La dernière exposition, organisée au magasin de vente de l'entreprise de céramique «Certaf», a permis à M.Ben Bella de s'enquérir des divers produits industriels et artisanaux fabriqués par des entreprises publiques et privées de Maghnia. Cette deuxième journée du jubilé de l'ancien président se poursuivra, rappelle-t-on, à Tlemcen, par la présentation d'une conférence sur la «mondialisation des résistances». La ville de Maghnia sera par ailleurs le cadre du premier tour de manivelle d'un feuilleton télévisuel réalisé par Djamel Ounissi, outre la projection de plusieurs films. A noter pour finir, l'arrivée dimanche après-midi de M.Allioun Badara Niang, le fondateur du Parti socialiste sénégalais et conseiller du président du Sénégal. Il est à rappeler que le président Bouteflika, lui-même attendu à ce jubilé, avait personnellement honoré Ben Bella en le rendant destinataire de la distinction de docteur honoris causa, il y a de cela à peine quelques jours.
