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L'empire de la viande rouge et blanche
MAKTAÂ KHEIRA
Publié dans L'Expression le 04 - 06 - 2017


Des conditions d'hygiène des plus déplorables
Maktaâ Kheïra vit au rythme de l'illégalité en matière de commercialisation et de vente des viandes rouges et blanches, elle nous donne une image d'un endroit livré à toute sorte de comportement hideux, répugnant et insolent.
Les Algérois et les gens des villes limitrophes d'Alger, à l'image de Tipasa et de Blida ne cessent de sillonner la route de «Maktaâ Kheïra», l'endroit où l'empire de la viande rouge et blanche impose sa présence avec tout ce que cela entraîne comme ambiance et «rituel». A l'approche du mois sacré, ce lieu devient précieux et très fréquenté, tel un pèlerinage rien que pour se doter de «la chair» à des prix très abordables et au choix. Maktaâ Kheïra se veut comme une opportunité pour ceux qui ne peuvent pas se permettre d'acheter de la viande en général au prix élevé comme à l'accoutumée, donc ce lieu se propose comme une alternative sûre pour de larges couches de consommateurs à la recherche des viandes rouges et blanches à leur portée et de qualité à la fois.
A partir d'un endroit nommé «Dkakna» non loin de Maktaâ Kheïra, on commence à sentir l'odeur de la volaille, du bovin et de l'ovin. Les gens fixés sur leur «proie» privilégiée attendant que «le sacrifice» soit fait, c'est-à-dire une fois le veau égorgé devant les présents et sa peau complètement extirpée, vient le moment des «enchères» à qui veut entendre pour que les parts de ce veau soient vendues. On est dans une bourse de «la chair», les premiers clients présents pourraient avoir un privilège, voire une chance de par l'avantage d'être venus les premiers, sauf que parfois la qualité de la viande proposée n'est pas à leur goût, ce qui engendre une déception qui sera consommée en catimini, en faisant semblant de continuer à jouer le jeu des gens qui viennent de réussir une prouesse. Quand on est entré dans l'ambiance de ce «commerce», on a constaté beaucoup d'errements et d'exactions, voire des infractions en totale rupture avec les normes censées protéger l'activité et la commercialisation des viandes rouges et blanches.
L'étonnement se fait sentir une fois qu'on est dans l'ambiance de ces pseudos marchés de viandes en général. C'est quand on est de plain-pied dedans que les choses s'esquissent et se clarifient le mieux. Le lieu de la vente des viandes est le même que celui où on pratique l'abattage, c'est une situation désolante et insoutenable à la vie. D'ailleurs, un visiteur venu voir ce qu'il pourrait acheter durant ce mois de Ramadhan, était sidéré et stupéfait de voir d'où on ramène «la dinde» pour qu'après elle soit étalée sur un semblant de comptoir pour la présenter à la clientèle. Ce visiteur n'a pas omis de dire «j'espère que ce n'est pas la même dinde que l'on trouve dans nos marchés et chez les commerçants ordinaires des viandes», s'est-il exclamé avec une stupeur visible sur son visage.
La spirale de l'insalubrité
Certes, l'abondance en matière de viandes rouges ou blanches est perceptible là-bas, mais les conditions de l'abattage et de la vente sont chaotiques. C'est une véritable «écurie d'Augias» livrée à l'insalubrité des plus nauséabondes, répugnantes et écoeurantes. On ne s'attendait pas à une telle situation.
Dès qu'on est entré à l'endroit connu pour être celui de la viande blanche et plus particulièrement de la dinde, on a vite constaté que les regards de certains «vendeurs» de dinde avaient pris un autre sens, la prudence se lisait aisément dans leurs yeux, il y avait une espèce de colère qui se dessinait sur leurs visages. On leur a demandé si on pouvait prendre des photos de cet endroit dédié médiocrement à l'abattage de la dinde, la réaction fut épidermique et menaçante même «pas question de prendre des images, c'est interdit, et s'il vous plaît sortez d'ici, c'est un lieu de travail réservé uniquement à nous, les vendeurs de dinde», a tonné l'un des présents dans ce semblant d'abattoir réservé à l'abattage de la volaille en général et de la dinde en particulier. Le constat est amer, l'abattage se fait dans la nature, juste derrière des étals piteux recouverts d'une feuille de plastique et entourés de bois qui ont été glanés dans les environs. Le plus sidérant dans ce cas, c'est que la dinde une fois passée à l'abattage et déplumée après avoir été mise dans de l'eau chaude, est laissée, voire exposée pendant des heures en plein air côtoyant ainsi les couches impressionnantes de plumes maculées de sang condensé qui renseigne sur l'état de l'abattage et par ricochet de l'insalubrité qui caractérise ces «abattoirs» qui n'ont que le nom de l'acte d'abattre la volaille.
Le paradoxe dans toute cette situation, c'est que de l'autre côté et non loin de ce lieu où s'exerce un crime caractérisé contre la santé des citoyens à travers leur sécurité alimentaire, il y a un «Souk de la dinde» qui a été aménagé par les pouvoirs publics, réservé uniquement à l'abattage et la vente de cette viande blanche. Dans ce «Souk» conçu selon des normes et couvert, qui ressemble beaucoup à celui qui existait dans les années 1980 que l'on surnommait «Souk el Fellah», on constate que les prix sont nettement différents par rapport à ceux qui sont proposés dans la rue tout en soulignant l'abattage sauvage dans des conditions d'insalubrité et de saleté répugnantes et dangereuses. Le plus dramatique dans cette «ambiance» à laquelle on éprouve de l'écoeurement, c'est que même les viandes rouges connaissent le même sort que celui des viandes blanches, l'abattage sauvage est la caractéristique typique, cela se fait en plein jour et au vu et au su de tout le monde y compris les visiteurs de cet endroit en quête d'une «chair» à la portée de leur pouvoir d'achat qui s'érode de plus en plus.
Des prix bas, mais...
Le bovin et l'ovin sont égorgés dans des endroits le moins que l'on puisse dire, infestés par des saletés qui côtoient des eaux usées qui coulent à flots, au passage des visiteurs, voire à même le sol où se déroule l'opération de désossement et la découpe des moutons et des veaux et même du caprin.
L'absence de la chaîne de froid fait que tout doit être vendu aussitôt, sinon cette viande s'exposera rapidement aux microbes qui infestent l'environnement dans lequel s'opère l'opération d'abattage sauvage. Les gens qui exercent ce genre de commerce sont rustres et n'acceptent pas le dialogue ni l'échange quand il s'agit de les questionner sur l'absence des normes d'une commercialisation de cette viande de façon saine et propre et certifiée par les services des vétérinaires. La réaction ressemble beaucoup plus à une question d'existence, c'est-à-dire que cela fait partie de leur vie essentiellement et ils n'ont pas à la revoir, d'autant plus que les coûts sont dérisoires, voire inexistants en termes de frais et de charges fiscales et autres mesures administratives. Le talent d'Achille de ces «abatteurs/vendeurs» sauvages c'est le client, surtout celui qui leur exige d'arborer et de fixer le certificat émanant des services des vétérinaires attestant que la viande a subi un contrôle vétérinaire et qu'elle est éligible à la consommation.
Des clients de cette trempe viennent souvent jouer les trouble-fêtes chez ces abatteurs/vendeurs de viandes rouges et blanches jusqu'à parfois provoquer des altercations menant à des issues qui sont dans certains cas graves.
Maktaâ Kheïra vit au rythme de l'illégalité en matière de commercialisation et de vente des viandes rouges et blanches. Il nous donne l'image d'un endroit livré à toute sorte de comportement hideux, répugnant et insolent. Ce qui est déplorable dans cette région qui était jadis considérée comme le flanc qui enjambe l'Algérois à travers le long massif partagé entre l'Atlas blidéen et le Sahel qui caractérise les pourtours de l'Algérois, est le fait que cet endroit est infesté par des pratiques qui portent atteinte à l'environnement et à la santé des habitants.
Les pouvoirs publics à travers les forces de sécurité, ont laissé le champ libre aux gens qui ne connaissent dans le métier de commercialiser les viandes rouges et blanches que la finalité, à savoir l'enrichissement le plus rapide possible sans se soucier de l'état de santé des gens et sans tenir compte des conditions d'abattage ou de vente d'un produit si sensible et si dangereux pour la santé publique. Maktaâ Kheïra mérite mieux que ce tableau horrifiant, effrayant et désolant à la fois.


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