A Boudjima, l'histoire de l'eau potable relève du tabou Les choses se compliquent de plus en plus dans les relations de l'agence ADE de Boudjima avec ses clients. Après l'histoire des compteurs qui ne semble pas tirer à sa fin de sitôt, voici les pénuries d'eau récurrentes en ce mois de Ramadhan et ses journées caniculaires. La colère est grande envers les responsables de cette agence. Du côté de celle-ci, la communication ne semble point être le point fort des responsables. La rumeur est la seule voie de communication qui lie l'ADE de Boudjima à ses clients. En fait, les pénuries récurrentes de ces derniers jours ne sont pas les premières. Ce qui est nouveau par contre, c'est le pourrissement qui commence à gangrener les relations de l'agence à ses clients. Il est vrai aussi que ce ne sont pas les dernières pénuries qui en sont à l'origine. Les raisons vont bien loin dans le temps. A Boudjima, l'histoire de l'eau potable relève du tabou. Les villages qui réclament se retrouvent comme par enchantement face à la pénurie de ce liquide. Et c'est ce qui nourrit actuellement la discussion à Boudjima. Les populations de plus d'une dizaine de villages souffrent du manque d'eau en ces jours de Ramadhan caniculaires. Et l'explication qui fait son petit bonhomme de chemin et qui semble convaincre est qu'il s'agit de représailles. Des représailles pour n'avoir pas installé des compteurs. Or, les populations dans ces villages ne se sont jamais opposées à l'installation de ces compteurs. Bien au contraire, elles en demandent. Mais ce qui leur semble injuste, c'est d'abord l'absence de l'eau dans les robinets. Les citoyens réclament de l'eau avant d'installer les compteurs. Après plusieurs années, la solution trouvée par l'Agence, afin de contraindre les populations à accepter le marchandage, est l'envoi de factures forfaitaires allant jusqu'à cinq millions de centimes par foyer. L'étonnement est grand parmi les citoyens qui se voient appelés à payer une facture de 50.000 dinars pour de l'eau qui n'a jamais coulé de leurs robinets. Empreintes de civisme, les populations n'ont pas refusé de payer mais ont cherché à dialoguer et à trouver des facilités pour s'en acquitter. Après ce refus d'entrer en conflit ouvert avec l'agence, les populations se voient privées d'eau en ces journées caniculaires sans aucune explication. Cette autre faille de la gestion caractérise les responsables locaux qui ne daignent même pas informer leurs clients des coupures d'eau et d'autres tracasseries qu'ils pouvaient leur éviter. En tout état de cause, la gestion du dossier des compteurs et des factures forfaitaires atteignant cinq millions de centimes risque d'envenimer davantage les relations de l'agence avec ses clients. La persistance de ce conflit et sa gestion hasardeuse empreinte d'esprit de revanche envers des populations désarmées risquent à moyen terme de nuire à l'image même de la maison-mère. La bonne image de cette société algérienne qui est sur son élan de modernisation risque d'en prendre un coup. Considérer ses clients comme des adversaires qu'il faut châtier par la privation en eau est un facteur qui élimine l'individu de toute responsabilité. Enfin, aujourd'hui, les populations des villages qui en souffrent s'interrogent sérieusement sur les motivations des auteurs de ces actes qui vont crescendo. Ce qui est sûr cependant, c'est que les quantités d'eau qui se perdent dans la nature à cause de la mauvaise gestion du réseau sont beaucoup plus grandes que celles qui parviennent aux robinets. Et les populations ne veulent pas être les dindons de la farce en refusant de payer pour...l'incompétence, car les populations savent distinguer qui est le bon et qui est le mauvais responsable. Le dossier a-t-il des sous-dossiers?