Les pays riches sont tenus de mettre la main à la poche pour espérer mettre fin à ce fléau. Ce n´est pas à coups de discours creux qu´on arrive à éradiquer l´indéracinable fléau de la faim. Ce n´est pas non plus avec la trompette et le tambour que les millions de personnes dans le monde, qui subissent chaque jour les affres de la disette, trouveront quelque chose à se mettre sous la dent. Le problème est d´autant plus complexe et ses raisons de plus en plus infimes que son traitement nécessite, en plus d´une mobilisation internationale sans faille, notamment politique, des mesures concrètes. Autrement dit, les pays les plus riches de la planète, ceux du G8 précisément, au lieu de se calfeutrer dans la position de l´autruche en prêchant, à chaque occasion, les bienfaits d´une politique commune qu´on ne voit qu´à travers les tonnes de papiers de la presse, devront plutôt mettre la main à leurs poches bourrées d´euros et de dollars. Ils sont, à cet effet, appelés à garantir des aides financières aux pays pauvres où des milliers de personnes, des enfants et des femmes notamment meurent chaque année. La suppression totale ou partielle des dettes faramineuses qui pèsent sur leurs économies paraît, pour ainsi dire, une mesure appropriée pour alléger ce fardeau et permettre par conséquent aux pays du sud de lutter efficacement contre ce mal. Cela va sans dire des conséquences dramatiques de la guerre que les puissants de ce monde, et à leur tête les Etats-Unis, font subir, de façon tout à fait masochiste, à des populations déjà ruinées par leurs dirigeants. L´Irak en est, à cet effet, la meilleure illustration. Et comme c´est de coutume, c´est aux Nations-Unis, et plus particulièrement à sa succursale la FAO, dont le siège se trouve à Rome en Italie, qu´échoit l´indélicate tâche de tirer la sonnette d´alarme sur la propagation de la faim notamment ou plutôt évidemment dans les pays les plus déshérités. Les riches, eux, fabriquent la faim. Les pauvres la consomment à leur "ventre" défendant. C´est avec un goût insipide donc que s´est ouverte hier, à Rome, la 31e session du Comité de sécurité alimentaire mondiale dont les travaux porteront, durant trois jours, sur les incidences des changements climatiques et des maladies sur la sécurité alimentaire. L´objectif, jamais atteint, auquel se sont assignés les responsables de l´instance onusienne est de sensibiliser les dirigeants et l´opinion publique internationale sur les questions liées à la lutte contre la faim et la pauvreté et de contribuer à la mise en oeuvre du plan d´action du Sommet mondial de l´alimentation de 1996. Le président de la République, lui, est de la partie. Il devait participer hier à cette rencontre, à laquelle prendront part de nombreux chefs d´Etat. Abdelaziz Bouteflika mettra sans doute son escale romaine pour faire le point sur les relations bilatérales avec l´Italie du moment que des entretiens sont prévus avec le chef de l´Etat, Carlo Azeglio Ciampi, et le président du conseil des ministres, Silvio Berlusconi. Hier, encore, il a reçu dans son lieu de résidence dans la capitale italienne le président des députés italiens, M.Pier Ferdinando Casini.