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«Il faut libérer l'histoire»
MOHAMED EL KORSO PRESIDENT DE LA FONDATION 8-MAI 45
Publié dans L'Expression le 25 - 05 - 2005

Enseignant à l'institut d'histoire à l'université de Bouzaréah, le professeur Mohamed El Korso est présenté comme étant le digne successeur de Bachir Boumaza à la tête de la fondation du 8 Mai 1945.
Ses travaux de recherche sur le mouvement national font de lui l'un des historiens les plus en vue.
«Il faut que nous assumions notre histoire avec courage, loin de tout esprit revanchard. Toutes les révolutions du monde ont eu des points faibles et des moments forts. La nôtre n'a pas et ne pouvait échapper à cette règle. Il y a eu des dérapages, il ne faut pas avoir peur de les approcher, de les analyser, et au besoin, expliquer les différents facteurs ayant conduit à cela.» Mohamed El Korso, président de la Fondation 8-Mai 1945, vient de briser à travers cette déclaration un tabou. Certes, il n'est pas le premier à le faire, et ne sera peut-être pas le dernier. Mais il reste parmi les rares personnalités ayant eu le courage d'affirmer tout haut ce que peut-être beaucoup pensent tout bas: «Notre histoire a été falsifiée», précise- t-il. Au moment où la majorité, pour ne pas dire presque tous les Algériens reprochent à la France ne pas avoir l'honnêteté de reconnaître ses crimes commis contre les Algériens, El Korso estime que «si la France n'a pas franchi cette étape, c'est aussi de la faute des Algériens». De l'avis de notre invité, les Algériens devront tout d'abord se réconcilier avec leur histoire avant d'espérer une quelconque repentance de la part de l'ancien colon. Or, jusqu'à cette date, «on continue d'enseigner une fausse histoire dans les écoles et universités.». «Les Algériens, ajoute-t-il, veulent blanchir toute leur histoire, ce qui est une erreur monumentale.» «Moi-même j'ai enseigné à mes élèves une histoire en partie falsifiée.» «Une histoire qui faisait l'éloge de Abdelhamid Ibn Badis et qui omettait sciemment Messali Hadj.» 43 ans après l'indépendance et malgré le vent de la réforme qui souffle sur l'école, «les manuels scolaires continuent de raconter une histoire qui est complétement orientée, pour ne pas dire manipulée». Cela explique, ajoute l'orateur, le désintéressement, parfois total, de la jeunesse à tout ce qui a trait à l'histoire. «Ce phénomène n'est pas propre à l'Algérie. Des études ont confirmé les mêmes résultats dans plusieurs pays, mais, souligne-t-il, dans notre cas c'est inexcusable dans la mesure où des générations d'Algériens ont payé cher pour l'indépendance du pays.». Il est aussi impardonnable, précise-t-il, de constater que certains professeurs déconseillent à leurs élèves candidats au baccalauréat de traiter de la guerre d'Algérie sous le fallacieux prétexte qu'ils seront mal notés. Qui sont les responsables de cette situation? Notre interlocuteur estime que l'histoire en Algérie reste une affaire partisane. Elle appartenait à un parti qui est le FLN et demeure l'apanage de cette formation avec toutes les pesanteurs politico-historiques et sociales que cela suppose. «Il faut dépolitiser notre histoire.» Une condition capitale, selon El Korso, pour permettre «une lecture objective» de la lutte contre le colonialisme, loin de tout esprit partisan. Une étape importante est pourtant franchie avec la réhabilitation de certaines personnalités historiques durant le règne de M.Bouteflika. Mais ce pas demeurera puéril s'il n'est pas suivi à d'autres niveaux.
D'où viennent les résistances? Et quelles en sont leurs motivations?
«Le président Bouteflika ne peut être omni-présent au niveau des rouages politiques.» Cela suppose-t-il l'existence de résistances au sein du puissant ex-parti unique? Korso confirme cette thèse et craint que la modeste évolution réalisée par le président ne soit vidée de son sens avec le départ de ce dernier. C'est pour cette raison qu'il «faut libérer, non pas la parole mais la pensée des historiens». «Il viendra le jour où nous serons obligés de dire la vérité. Nous avons tout intérêt d'être les protagonistes de cette rupture au lieu qu'elle nous soit imposée par des historiens étrangers.» Jusqu'à quand allons-nous continuer de faire abstraction des écritures qui nous parviennent d'outre-mer, d'autant plus que le temps a fini par donner raison à certaines d'entre elles.»
Korso propose de faire un véritable travail d'investigation historique en sollicitant l'aide des moudjahidine qui sont les témoins de cette tranche d'histoire qui refuse encore de dévoiler toutes ses vérités.


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