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Les émigrés réaniment les villages de Kabylie
ILS REVIENNENT CHAQUE ANNEE POUR Y PASSER LES VACANCES D'ETE
Publié dans L'Expression le 03 - 08 - 2017

La mosquée du village a été gratifiée de deux climatiseurs
Une ambiance inhabituelle règne depuis le début des vacances.
Les rangs des villageois grossissent avec tous les avantages que cela peut avoir. En fait, chaque été, l'arrivée des émigrés en masse fait revivre des villages habités, durant l'hiver, par le silence et la monotonie.
En ce mois de juillet donc, l'ambiance est festive. Leur présence, en plus de leurs familles élargies, bénéficie à plusieurs catégories sociales. Soudain, tout recommence à vivre. C'est la renaissance de toutes les activités professionnelles. Le commerce est la première activité qui bénéficie de la manne apportée. Une tournée dans les villages renseigne amplement sur ce changement. L'animation n'est pas ordinaire à travers les villages. Les rangs des villageois grandissent de jour en jour. L'arrivée dure jusqu'à fin août. En premier lieu, on remarque aisément le changement de rythme des va-et-vient au marché de gros. Les affaires marchent bien en ces mois de l'été. «Je profite amplement de ces deux mois. Mon chiffre d'affaires quadruple. Chaque deux jours je dois aller au marché de gros alors qu'en période où les émigrés ne sont plus là, je fais cela une fois chaque semaine», affirme un commerçant de village à Boudjima. En fait, ce n'est qu'un exemple, car tous les commerces marchent mieux.
Les villages se réveillent et s'animent
Même ceux qu'on croit de moindre intérêt pour cette catégorie, comme l'habillement, se refont une jeunesse. Il paraît que beaucoup de jeunes émigrés achètent les habits de mode ici à des prix moins chers. Bien sûr l'opération, pour la comprendre, il faut au préalable connaître la ficelle du changement du cours de l'euro au marché parallèle. «Oui, j'achète les vêtements ici. C'est moins cher. La mode en France est trop chère», reconnaît un autre jeune émigré à Tigzirt.
Le bénéfice dans les villages n'est pas uniquement restreint aux commerces. Bien au contraire. Les jeunes émigrés commencent réellement à s'intéresser à la vie quotidienne dans leurs villages. Leur apport est considérable à travers les localités de la Kabylie. Un exemple illustratif confirme amplement ce fait marquant. Cela dénote aussi l'amour indéfectible des émigrés à leur pays d'origine, via leurs villages. A Boumessaoud, village le plus propre de la wilaya, vainqueur du concours Rabah Aïssat, le système est ingénieux. Il permet aux émigrés du village de contribuer grandement à la notoriété acquise. «A Boumessaoud, nous avons deux comités de villages. L'un est constitué de jeunes vivant ici, alors que le deuxième a été constitué en France par les jeunes émigrés du village. Ils contribuent financièrement à toutes les actions qui nous ont permis de décrocher la palme du village le plus propre de la wilaya de Tizi Ouzou», reconnaît un jeune villageois de Boumessaoud qui fait partie du comité de village local.
Les jeunes émigrés à l'assaut des actions de bénévolat
A Agouni Oufekous, village situé dans la commune de Boudjima, des jeunes émigrés ont participé et continuent de participer à toutes les actions de bénévolat. Les travaux nécessitant des budgets sont en grande partie pris en charge par les émigrés. «Rien qu'en cette semaine, la mosquée du village a été gratifiée de deux climatiseurs. Ils ont été achetés par des jeunes émigrés du village», témoigne un jeune de Agouni Oufekous.
En fait, la présence des familles émigrées dans les villages est l'occasion pour de nombreux jeunes de décrocher des projets de travail dans plusieurs créneaux.
«J'aime bien travailler chez eux. Ils sont très sérieux. Je suis plombier et croyez-moi, l'essentiel de mes projets je les ai décrochés chez les émigrés. Généralement, ayant confiance en moi avec l'expérience, ils me laissent l'argent et je fais le travail durant l'hiver alors qu'ils sont en France», affirme un jeune plombier qui ajoute qu'il paye ses dettes envers l'Ansej grâce» justement aux travaux effectués chez cette catégorie particulière.
C'est pareil pour les divers métiers de la maçonnerie. Profitant de leur présence, les maçons, les carreleurs et autres métiers en relation s'activent à un rythme plus élevé. «J'ai beaucoup plus de bénéfice avec les émigrés qu'avec les entrepreneurs. Ils payent mieux et plus régulièrement. Il y a des émigrés qui viennent l'été. Ils me payent pour des travaux que j'effectue chez eux l'hiver quand ils ne sont pas là», affirme Ali, maçon de métier.
Les jeunes émigrés que nous avons abordés affirment tous qu'ils aiment leur village autant que leurs ancêtres. Qu'ils soient de deuxième, de troisième ou quatrième génération, les jeunes sont attachés à leurs anciennes maisons généralement refaites, mais toujours rappelant la jeunesse de leurs parents.
«J'aime bien venir ici. Je me ressource. C'est vrai que je suis bien là-bas, mais quand je rentre dans cette petite chambre de grand-père, toujours aussi fraîche, même sans climatisation, j'ai l'impression de l'entendre encore tousser. Je ne peux pas m'en passer. Ça fait partie de moi», dit Mouloud, jeune émigré originaire de Tigzirt avec nostalgie.
L'été, c'est l'occasion de décrocher des projets de travail
Nous avons profité pour leur poser des questions sur l'actualité de leur pays. Ils sont partagés entre une catégorie qui croit aux médias des pays d'accueil et une autre qui ne croit pas un mot de ce qu'on leur raconte. «Je ne comprends rien du tout. Quand je suis en France, les médias décrivent l'Algérie comme la Corée du Nord, mais quand je viens ici je vois complètement autre chose», dit Karim, jeune émigré qui ne maîtrise pas bien la langue kabyle. «J'apprécie beaucoup la position de mon pays au sujet de la Palestine. C'est l'un des rares pays à avoir une position indépendante justement. Il m'a fallu du temps pour comprendre cela», reconnaît un autre jeune rencontré à la plage d'Azeffoun.
Enfin, il ne pouvait être autrement que de transmettre leurs doléances aux hautes autorités du pays, quant à plusieurs points qui ne leurs plaisent pas. «Je ne sais pas pourquoi les lois de notre pays nous empêchent de profiter des crédits bancaires et des dispositifs d'aide comme l'Ansej. Nous pouvons investir en partenariat avec ces dispositifs», se désole un autre jeune émigré, alors que son ami s'interroge sur les raisons de leur exclusion des aides à l'auto-construction. «Ceux qui gouvernent ici nous excluent, oubliant que nous passons, comme tous nos frères, le Service national.»


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