Le président français Emmanuel Macron a créé la surprise lors de sa tournée en Afrique de l'Ouest en déclarant vouloir «un retour du patrimoine africain à l'Afrique». «Le patrimoine africain (...) doit être mis en valeur à Paris, mais aussi à Dakar, Lagos, Cotonou», a déclaré le président français. «Ce sera l'une de mes priorités. D'ici cinq ans, je veux que les conditions soient réunies pour un retour du patrimoine africain à l'Afrique», a-t-il lancé. Prononcée à la fin de son discours inaugural dans l'université de Ouagadougou, cette phrase a surtout résonné dans les pays qui ont déposé une demande officielle de restitution de leur patrimoine. Pour Yves-Bernard Debie, avocat spécialisé en droit du commerce de l'art, le discours «tranché» de Emmanuel Macron rompt avec la tradition juridique française établie en 1566 par «l'édit de Moulins». «Depuis cette époque, le domaine royal devenu ensuite le domaine public, est inaliénable et imprescriptible. Il est interdit, sauf exceptions rares, au prince, roi ou président de la République, de disposer de ce domaine.»