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De l'esthétique pour dire le monde et ses failles
EXPOSITION AUX ATELIERS SAUVAGES
Publié dans L'Expression le 20 - 12 - 2017


Oeuvre de Mounir Gouri
Ils sont trois artistes, deux filles, une d'Espagne, l'autre de Tunisie et enfin un garçon d'Algérie, qui présentent actuellement des oeuvres artistiques bien pointues suite à une résidence de création au Box 24, qui a duré deux mois.
Une fois n'est pas coutume, deux espaces culturels se sont associés par amour de l'art. Il s'agit du Box 24 qui a accueilli trois artistes d'Espagne, de Tunisie et d'Algérie pour une résidence artistique et Les ateliers sauvages qui ont abrité l'exposition de ce travail in situ au Box, qui a duré deux mois, à l'issue duquel a été présentée une ébauche bien avancée cela dit, de leur expérience collective à Alger. Lors du vernissage qui a eu lieu samedi, Wassila Tamzali la responsable des Ateliers sauvages s'est d'abord félicitée de ce partenariat en se disant «Très heureuse que deux espaces qui sont autonomes et libres puissent travailler ensemble». Elle s'est félicitée également de «la qualité des oeuvres exposées». A ses côtés Xavier de Luca représentant de l'association espagnole Jiser Réflexions Méditerranée, qui est à origine de ce projet, s'est dit, pour sa part, «chanceux» d'accueillir trois artistes dans le cadre de cette résidence de création établie entre la ville de Barcelone, Tunis et Alger. Il soulignera que d'autres activités se passent en parallèle à Alger, Marrakech, Casablanca et Tunis. «Cela renforce le travail de Jisr. Après l'expérience de Jart où on était vraiment impliqué, on a compris qu'on peut développer un grand projet dédié à la jeune création à travers une résidante qui soutient la production, l'échange avec plein d'artistes, des agents culturels, des commissaires... et ça, c'est vraiment ce qu'on essaye de faire petit à petit avec nos moyens et inchallah on va le refaire l'année prochaine....» Enfin, Walid Aidoud du Box 24 insistera sur l'importance de ce travail enrichissant vécu pendant ces deux mois et d'indiquer: «On a vu un échange très intéressant avec les artistes locaux...». Qui sont donc ces trois artistes qui exposent actuellement leurs oeuvres aux Ateliers sauvages? On citera d'emblée la jeune Tunisienne Manel Romdhani, plasticienne, qui travaillera sur l'une de ses sculptures ou «para-mètre(s)», traduisant sa notion de mesure, de poids et d'équilibre à l'étude de la géographie. Somme toute un peu difficile à saisir l'artiste fera remarquer que son oeuvre est amenée à être approfondie et poursuivie. Néanmoins, ce que l'on voit est d'ores et déjà assez pointu comme proposition esthétique. Celle-ci se traduit en une installation à plusieurs objets, soit accrochés à un mur ou sur un pupitre Un dispositif qui a comme mots-clés système, balance, surface, cartographie, classement etc. A cela s'ajoute une «carte mentale» visible sur le mur, une sorte d' «installation interactive» qui retrace selon l'artiste les différents lieux qu'elle a fréquentés à Alger depuis son séjour. Cette oeuvre est «Un chantier ouvert car je dois approfondir encore la réflexion», avouera t-elle lors de la présentation de son oeuvre. A côté d'elle, nous découvrons la vidéo d'art de l'artiste espagnole Anna López Luna. «Cela peut se dire», le nom de son travail s'articule nous dit -on sur les mots d'excuses qui n'ont jamais été prononcés. Il est en fait constitué de fragments d'images éparses. «Les rencontres les plus intéressantes étaient particulièrement avec des jeunes femmes notamment Roumaïssa qui parle espagnol. On a partagé beaucoup de choses ensemble. J'ai eu beaucoup de choses éparpillées et j'ai essayé de présenter ici une vidéo qui fait 12 minutes... Je n'ai pas eu le temps de penser le montage. J'ai essayé de donner forme à travers surtout des images que j'ai filmées avec Romaïssa dans sa voiture où elle parle avec sa copine d'amour. J'ai associé à ça d'autres images d'autres filles, qui, elles, parlent d'histoires liées à la violence. Ce que je présente ici est quelque chose d'une idée qui va devenir enfin quelque chose», a confié l'artiste devant l'assistance.
Enfin, le travail le plus abouti à nos yeux reste celui de Mounir Gouri qui, à l'aide d'assiette en argile et de fil a fait naître une oeuvre complexe malgré son aspect épuré. Intitulé «Route cousue» ce projet fort intéressant reconstitue par un fil cousu à même cette assiette les frontières flanquées de difficultés dans différents pays dans le monde. Ainsi Mounir Gouri donne à voir ce casse-tête chinois des migrants indiquant, de façon abstraite, là où les problèmes surgissent dans le monde au niveau des frontières. Il confie sur sa page facebook «Je viens d'une ville où ont eu lieu de nombreuses migrations clandestines, Annaba, ici, les jeunes en désespoir d'une vie sociale telle à laquelle ils aspirent, veulent tous partir vers l'Europe... Ce fléau qui prend des proportions dramatiques a déjà fait l'objet de plusieurs oeuvres autour desquelles j'ai travaillé, et je continue encore...«Routes cousues», traite des problèmes des frontières comme étant elles-mêmes sources de conflits, représentées à travers cette oeuvre qui reprend l'aspect formel des frontières, sa graphique réelle à travers des coutures faisant référence à une expression populaire qui, littéralement veut dire: route assurée.... «Routes cousues», métaphore qui signifie aussi un arrangement sous table, ici avec les contrebandiers, les passeurs de frontières, et vis-à-vis de la police des frontières et des gardes-côtes. Des coutures noires continues sur des assiettes en argile blanche, comme des cicatrices contrastées, des brèches, ouvertures minuscules de ces frontières comme ultime espoir...». Il est bon de rappeler que cette expo a pu être mise en place avec le concours de la Fundació Han Nefkens, de l'Institut Ramon Llull. Le projet fait partie de la plateforme Kibrit, qui est soutenue par SouthMed CV, financée par l'Union européenne (Programme MedCulture). Jiser, qui signifie «pont» en arabe, est une association sans but lucratif basée à Barcelone, dont l'objectif est de promouvoir la création artistique et l'utilisation de l'art comme outil de transformation sociale dans l'espace euroméditerranéen, à travers la réalisation d'activités en commun qui favorisent l'échange et le rapprochement entre les différentes réalités artistiques et culturelles de la région. Depuis plus d'une décennie, l'association a développé des initiatives liées à la coopération culturelle, artistique et scientifique en collaboration avec de nombreuses organisations et institutions du nord et du sud de la Méditerranée. Cette expérience avec l'Algérie s'est faite visible lors de la coordination de l'évènement multidisciplinaire Djart'14, qui a eu lieu à Alger en novembre 2014, et qui était le fruit de plus de deux ans de travail et de préparatifs entre Alger et la région méditerranéenne. Le Box 24 pour sa part qui était un simple endroit d'exposition s'est vu élargir ses points d'intérêt en s'ouvrant de plus en plus à l'international, outre l'événement Artifariti qu'il organise chaque année.


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