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Il faut éviter l'euphorie
COURS DU PETROLE SUPERIEUR À 60 DOLLARS
Publié dans L'Expression le 14 - 01 - 2018

Des hausses bénéfiques des cours de l'or pour l'Algérie
Selon le dernier rapport du Wordl Economic Forum, la quatrième révolution économique est fondée sur les institutions efficaces, l'économie de la connaissance et les industries écologiques.
Le cours du Brent a été coté le 10 janvier 2018 à 69,08 dollars et à 63, 45 dollars le Wit. Depuis plusieurs décennies, l'économie algérienne est tributaire de la rente des hydrocarbures et toutes les lois de finances reposent sur l'évolution du cours du pétrole. Or, depuis la mi-2014, avec la chute des cours, la balance commerciale et la balance des paiements connaissent de vives tensions, devant être réaliste, s'en est fini d'un cours entre 80/100 dollars le baril. L'Algérie, dont le quota Opep est de 1,2 million de baril jour auquel il faut soustraire les 50 000 barils de réduction, doit être surtout attentive au cours du gaz qui représente plus de 33% des recettes de Sonatrach et dont les contrats à moyen et long terme dans leur majorité expirent entre 2018/2019. Or il y a une entrée massive de nouveaux producteurs sur le marché mondial et le cours au 10/01/2018 est de 2,92 dollars le Mbtu, une baisse de plus de 30% par rapport à l'année précédente. (1).
1. - La loi de finances 2018 est fonction du cours du pétrole
La loi de finances 2018 se base sur un prix référentiel de 50 dollars le baril de pétrole et des prévisions de change de 115 DA contre un dollar. Le déficit budgétaire est estimé à - 9,2% du PIB et selon le ministre des Finances, la loi donne la priorité au budget d'équipement qui a connu une hausse de 60%.Le PLF 2018 prévoit des dépenses globales de 8 628 milliards de dinars composées de 4 043,31 mds DA de dépenses d'équipement et de 4.584,46 mds DA de dépenses de fonctionnement. Pour ce qui est des recettes budgétaires elles se situent à un seuil de 6 496 milliards de dinars, contre 5 635,5 mds DA en 2017. 3 688,68 milliards DA sont des ressources ordinaires et 2 807,91 milliards DA ont pour origine la fiscalité pétrolière. Ce qui donne un déficit global de 2 132 milliards de dinars.
Selon le ministre des Finances, le Fonds de régulation des recettes (FRR) pourra à partir de 2019, financer le déficit du Trésor public, étant attendu des approvisionnements positifs à compter de 2020 avec des fonds avoisinants 276,4 milliards de dinars. La raison invoquée par le ministre est que les niveaux des équilibres
financiers mondiaux seront moins risqués en 2018, comparativement à 2016 et au premier semestre de 2017 avec l'augmentation du taux de croissance mondiale en 2018 (3,6%). Miser sur une demande exponentielle est un scénario risqué car le monde devrait connaître de profondes mutations dans sa structure de production et ne s'orientant pas nécessairement vers une consommation intensive d'énergies fossiles classiques. Le gouvernement postule l'hypothèse de la stabilisation des prix du baril du pétrole avec un cours entre 50 et 55 dollars le baril et que le taux de croissance de l'économie nationale pour le prochain exercice atteindra un niveau de 4% en 2018, 4,2% et 4,6% en 2020, sans préciser quels seront les secteurs qui impulseront cette croissance. Par ailleurs, toujours selon le ministre des Finances, les recettes des hydrocarbures devraient atteindre 34,4 milliards USD en 2018, 38,3 milliards USD en 2019 et 39,5 milliards USD en 2020, et pour les importations de marchandises, contredisant le ministre du Commerce elles devraient être de 43,6 milliards USD en 2018, 41,4 milliards USD en 2019 et 40,9 milliards USD en 2020. Ces hypothèses sont-elles réalisables sachant qu'en 2017 le secteur industriel selon l'ONS représente 6% du PIB et que 97% des entreprises de PMI/PME sont peu préparées au management stratégique international et que sans réformes structurelles profondes, il est impossible d'impulser des entreprises compétitives qui doivent reposer sur le savoir. Comme déduction de cet optimisme, les réserves de changes auraient clôturé à 97 milliards de dollars fin 2017 et s'établiront à 85,2 milliards de dollars à fin 2018, soit l'équivalent de 18,8 mois d'importations, à 79,7 milliards en 2019 et de 76,2 milliards en 2020. Tout dépendra de l'évolution des cours du pétrole et aussi du gaz traditionnel qui représente plus d'un tiers des recettes de Sonatrach.
Attention à une vision de court terme car selon le dernier rapport du Wordl Economic Forum regroupant les décideurs économiques, le monde amorce dès 2020-2030 la quatrième révolution économique fondée sur les institutions efficaces, les nouvelles technologies, donc l'économie de la connaissance, et les industries écologiques! Aussi, les pays qui font reposer leur développement essentiellement sur la rente des hydrocarbures devraient avoir une attitude mesurée. Le monde s'oriente entre 2020/2030 vers une transition énergétique. Le Mix énergétique devrait favoriser notamment les énergies renouvelables, le parc de voitures fonctionnant à l'essence et au diesel devant substantiellement diminuer en valeur relative, de nouvelles méthodes de construction économisant l'énergie, ainsi que l'efficacité par une révision comme vient de le recommander la Banque mondiale des subventions aux énergies fossiles. Aussi, il faut atténuer les propos tant du ministre du Commerce que du ministre des Finances. En bref, les sorties de devises en 2017 bien plus les services (fluctuant annuellement entre 2010 - 2017 entre 10-11 milliards de dollars) plus les transferts égaux de capitaux qui ont été ralentis en 2017 du fait de non-paiement de nombreux opérateurs étrangers ont dépassé les 55-56 milliards de dollars pour une recette d'environ 34-35 milliards de dollars. Les importations de biens ayant diminué malgré toutes les restrictions d'à peine un milliard de dollars, la baisse du déficit ayant été grâce aux recettes de Sonatrach avec un prix relativement élevé. L'économie nationale devra faire face à plusieurs défis à la lumière de la contraction de la liquidité, l'épuisement de l'épargne publique et un recul des réserves de changes en raison de l'effondrement des prix des hydrocarbures depuis la mi-2014, ayant conduit à une réduction des recettes et mettant le Trésor public sous pression. Ce qui m'amène pour éviter toute euphorie à analyser les 10 raisons du prix du pétrole supérieur à 60 dollars.
2.-Les 10 raisons du prix du pétrole supérieur à 60 dollars.
- La première raison est que le monde est en période d'hiver.
-La deuxième raison, comme vient de le souligner le rapport de janvier 2018 de la Banque mondiale est une reprise de la croissance pour 2018, mais avec une prévision de ralentissement pour 2019 sans réformes, de l'économie mondiale en Europe, USA et notamment de la Chine et de l'Inde, mais devant être attentif aux mutations du mode de croissance. Pour le cas Algérie c'est la décision du gouvernement de relancer la dépense publique, notamment dans le Btph -infrastructures qui a fait que la BM a révisé à la hausse le taux de croissance de l'Algérie, donc une action conjoncturelle fonction des recettes de Sonatrach et de la maîtrise ou pas du financement non conventionnel..
- La troisième raison est le respect, globalement, du quota des membres de l'Opep décidé en décembre 2016 à Vienne avec des perspectives de reconduction de l'accord, notamment de l'Arabie saoudite qui représente 33% du quota Opep, l'Opep dans sa totalité représentant 33% de la commercialisation mondiale, 67% se faisant hors Opep.
-La quatrième raison, est l'entente hors Opep entre l'Arabie saoudite et la Russie, ces deux pays produisant plus de 10 millions de baril/ jour.
-La cinquième raison est la situation politique en Arabie saoudite, les Bourses ne voyant pas encore clair de l'action du prince héritier dans la lutte contre la corruption, avec la crainte de tensions politiques internes, mais surtout de la vente de 5% d'actions d'une partie de la grande société Aramco, afin de maintenir l'action à un niveau élevé.
-La sixième raison est la tension au Kurdistan, cette zone produisant environ 500 000 barils/jour, la baisse de la production vénézuélienne, les tensions en Libye et au Nigeria
-La septième raison est le discours du président américain vis-à-vis de l'Accord avec l'Iran, certes atténué par la position européenne.
-La huitième raison sont les tensions actuelles et en Iran entre l'Iran et l'Arabie saoudite pouvant engendrer une mésentente au niveau de l'Opep.
-La neuvième raison est la faiblesse du dollar par rapport à l'euro.
-La dixième raison est la baisse des stocks américains, une baisse relative de la production US, avec une reprise annoncée durant le premier semestre 2018.
A court terme, les neuf raisons invoquées précédemment peuvent pousser soit à la hausse ou à la baisse le cours du pétrole, certains facteurs étant plus prépondérants que d'autres. Le ministre de l'Energie de l'Arabie saoudite a fait savoir que le cours souhaitable ne devrait pas dépasser 60 dollars afin d'éviter l'entrée massive du pétrole et du gaz de schiste US dont les gisements marginaux, qui sont les plus nombreux, deviennent rentables à un cours supérieur à 60 dollars, inondant ainsi le marché. L'AIE vient de faire savoir en ce mois de janvier 2018, que pour 2018, la production américaine si le cours se maintient supérieur à 60 dollars dépasserait pour la première fois la production de l'Arabie saoudite. Pour le FMI, le baril devrait s'établir en moyenne annuelle pour 2018 à 56 dollars.
En résumé, une hausse d'un dollar en moyenne annuelle procure entre 500-600 millions de dollars supplémentaires à l'Algérie soit à 60 dollars à 6 milliards de dollars/an en référence à la loi de finances établie à 50 dollars. Mais il faut éviter à tout prix de vivre de l'illusion de la rente éternelle et penser en urgence, pour des raisons de sécurité nationale à un nouveau modèle de consommation énergétique (mix énergétique dont l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables dont le coût a diminué de plus de 50%) et surtout à une stratégie de développement hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales, supposant de profondes réformes structurelles, le statu quo et l'immobilisme conduisant forcément à la cessation de paiement horizon 2020 - 2022. Il y a urgence pour l'Algérie d'avoir un nouveau projet de société économique et social fonction d'une nouvelle gouvernance fondée sur le dialogue permanent, de nouvelles intermédiations sociales et politiques favorisant le dialogue productif, afin déviter qu'en cas de malaise social les services de sécurité se trouvent confrontés directement à la population. Ce nouveau projet de société où le Politique, l'Economique, le Culturel et le Social sont inextricablement liés, devant éviter toute vision linéaire, devra être caractérisé par l'action de l'Etat à travers son devoir à la fois d'efficacité économique et d'équité sociale. La philosophie de base qui devra soutenir ce projet est cette devise: «Ni dirigisme ni libéralisme absolu». Il y a lieu d'éviter de verser gratuitement dans la sinistrose, mais également dans l'autosatisfaction. L'insertion harmonieuse de notre pays dans le concert des Nations, avec la nécessaire ouverture sur la modernité tout en préservant notre authenticité dynamisera l investissement utile à moyen et long terme et donc permettra de créer des dizaines de milliers d'emplois loin des aléas des intérêts de la rente. Le désengagement de l'Etat de la sphère économique et de certains segments des services collectifs partiellement ne saurait signifier la fin du rôle de l'Etat. Mais c'est la garantie de la démocratie économique, sociale et politique solidaires, donc de sa moralité et de l'Etat de droit. C'est le fondement pour asseoir progressivement l'efficacité, l'équité, en un mot l'économie de marché concurrentielle à finalité sociale et la démocratie.
(1)-sur ce sujet -interview du professeur Abderrahmane Mebtoul débat 13/11/2017-radio algérienne publique Chaîne 3 - interview à la télévision internationale Paris France Africa24 le 13/11/2017 et à Radio Algérie Internationale 10/01/2018 Voir contribution Mena/Forum diffusion internationale Amérique-Europe-Asie-Afrique Moyen-Orient -Londres/Bruxelles en deux parties 11 et 13 novembre 2017- by Dr A. Mebtoul «Urgency of a strategic vision articulating the functions of the State, Local Authorities and the Market»
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