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Les trois vies de la privatisation
ELLE A TOUJOURS ETE L'OTAGE DES IDEOLOGIES
Publié dans L'Expression le 25 - 01 - 2018

Les pouvoirs publics ont entamé la première génération de privatisations sur fond d'une crise politique durant la décennie noire
L'Etat algérien naissant avait opté pour une démarche jacobine centralisant les pouvoirs et faisant du capitalisme d'Etat son alpha et son oméga.
La question de la privatisation n'a jamais eu une dimension aussi biscornue et hybride comme c'est le cas chez nous, c'est-à-dire en Algérie. Cette notion dont la charge politique, sous-tendant sa quintessence économique comme expression d'un libéralisme peu rassurant et envahissant, ne cesse d'apporter son lot en termes de querelles et de débat contradictoire qui frise parfois l'invraisemblable. Le processus de la privatisation n'a pas été traité de la manière qui répond à des formes de solution qui s'impose pour une situation objective reflétant un contexte économique en intime relation avec les exigences historiques d'un passage inéluctable vers cette étape qui cristallise et aiguise les contradictions d'un Etat dans une phase d'évolution et de développement obéissant à la loi du capitalisme dans sa dynamique ascendante. Loin s'en faut, cette approche est quasiment occultée dans le cas de notre pays en proie à une espèce d'hybridité qui n'en a cure du rafistolage et du colmatage en matière de choix stratégique qui a trait au cap économique à adopter et à suivre bon gré, mal gré. La privatisation à l'algérienne est un feu éphémère sur les bords, elle n'est pas le produit d'un long processus historique dicté par les lois régentant la société et l'Etat dans leur transformation socio-économique.
L'Algérie post-indépendance était sur une lancée qui faisait charmer le monde d'antan, une lancée véhiculant les rêves d'un peuple qui s'est affranchi du joug d'un colonialisme des plus abjects même sur le plan économique où le caractère féodal s'est érigé en credo comme signe d'exploitation et d'assujettissement. L'Etat algérien naissant avait opté pour une démarche jacobine centralisant les pouvoirs et faisant du capitalisme d'Etat son alpha et son oméga. Donc, faire de la justice sociale le fer de lance de tout le processus de développement dans l'industrie et dans d'autres secteurs, pour donner à ce jeune Etat une matrice économique en mesure de faire face aux aléas comme aux chantages des puissants. Le concept, voire le mot privatisation n'a commencé à effleurer l'esprit du système politique et au sein de la société, qu'une fois la rente pétrolière commençait à se rétrécir telle une peau de chagrin après la dégringolade drastique et historique des prix du pétrole. C'est dire que la notion de la privatisation s'est imposée comme un palliatif pour juguler la crise d'une économie qui n'a pas su allier entre une performance qui ne peut être que la conséquence d'une rentabilité fondée sur le critère de la productivité et la maîtrise des équilibres macroéconomiques. Pour ainsi dire, la démarche de la privatisation commençait à faire son chemin de façon feutrée et sibylline avec le fameux «infitah», l'ouverture pour ainsi dire, qui a été prônée par le pouvoir durant la période Chadli et la fameuse «restructuration» qui a été menée par l'ex-Premier ministre Abdelhamid Brahimi. C'était une manière de briser le tabou qui avait trait à la démarche prônée par Boumediene consistant à développer une économie avec une stratégie socialisante faisant de l'Etat un propriétaire de choix de l'appareil économique et ses dérivés. Mais la crise structurelle de l'économie du pays a vite fait d'imposer la notion de la privatisation dans la scène politique nationale.
Le point culminant de cette apparition en force furent les émeutes du 5 octobre 1988 et leurs conséquences économiques où le débat sur la privatisation de certains secteurs commençait à s'introduire au sein de la classe politique corroborant de la sorte cette «ouverture» politique qui nécessitait aussi une «ouverture» économique, c'est-à-dire accéder à l'économie de marché qui n'était autre que la privatisation des entreprises publiques dont le déficit était remarquable et saillant.
Le débat était conditionné aussi par l'interférence de structures monétaires internationales à l'image du Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Depuis, l'amorce d'une privatisation comme démarche officielle des gouvernements qui se sont succédé prenait une place prépondérante dans le discours des officiels comme une sorte de nouveau cap, voire stratégie économique pour résorber la sempiternelle crise de l'économie nationale qui n'arrivait pas à sortir de sa logique rentière dépendante de la courbe pétrolière.
La classe politique à travers ses partis et le pouvoir faisait de la privatisation une sorte de «sacerdoce» à telle enseigne, que cette dernière s'est transformée en une recette «miracle» sur le plan du discours.
Les pouvoirs publics ont entamé la première génération de privatisations sur fond d'une crise politique durant la décennie noire. Cette privatisation avait provoqué l'ire des partis politiques qui voyaient dans cette démarche une forme de liquidation du patrimoine public et son bradage tous azimuts. Cette approche a fait vaciller les pouvoirs publics jusqu'à mettre un terme à ce processus de privatisations qui n'ont pas été positives quant au volet social et aussi en termes d'absorption du taux du chômage et la création de l'emploi.
La dichotomie public-privé se voyait illustrée comme réaction à une crise structurelle de l'économie nationale qui croupissait sous le poids de la dette et le reflux de la rente pétrolière. La preuve qu'une fois la courbe des hydrocarbures a commencé à connaître un sens ascendant, les pouvoirs publics ont arrêté ce processus de privatisations en injectant de l'argent comme viatique dans les entreprises déficitaires et aussi les banques qui allaient être privatisées, comme c'était le cas pour le Crédit populaire algérien (CPA). Dans ce sens, l'ex-ministre de l'Industrie qui a été responsable aussi de la privatisation du secteur public marchand (SPM), Abdelhamid Temmar en l'occurrence, avoue que la démarche des pouvoirs publics concernant la privatisation était beaucoup plus une vision qui n'avait pas ce qui la soutient comme un choix stratégique, mais une forme d'argument où l'idéologie prenait le dessus sur d'autres arguments d'ordre économique. Il souligne par rapport à cette question: «Mais je pense que c'est un mix d'idéologie, d'intérêts de chapelles qui ne veulent pas voir le secteur disparaître pour des raisons spécifiques et enfin d'abondance de ressources financières publiques», atteste l'un des responsables de cette démarche. Quand on est dans une logique réactive dépourvue de démarche stratégique, le choix ne se fera pas sur la base des exigences politiques et économiques qui répondent à une situation objective en mesure d'aborder la crise avec des instruments efficaces pour relancer la performance économique et développer l'appareil économique de l'Etat, tout en faisant dans la diversification et la consolidation de l'outil de production comme dimension nationale et productive même si le privé doit avoir le droit au chapitre dans ce processus. L'Etat rentier a sacrifié l'économie sur l'autel du maintien du statu quo dans le cadre du jeu d'équilibres qui a mis la nécessité impérieuse d'un cap et une stratégie de développement économique aux calendes grecques.


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