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Ankara pense à Manbij
DE L'EAU DANS LE GAZ DANS LES RELATIONS AMERICANO-TURQUES
Publié dans L'Expression le 03 - 02 - 2018

Déja en 2017, des combats ont opposé Turcs et Kurdes à Jarablos, près de Manbij
Les Etats-Unis ont cherché avec une parade à Manbij à envoyer un message clair sur leur intention de demeurer dans la région, sous prétexte d'appuyer les forces démocratiques syriennes (FDS) alors que le but réel était d'entraver l'offensive de l'armée syrienne...
Focalisée sur la ville d'Afrine, l'offensive de l'armée turque semble, en fait, obéir à une autre préoccupation qui remonte aux évènements d'il y a un an, lorsqu' en mars 2017, l'armée américaine avait envoyé des véhicules blindés participer à un défilé à Manbij, ville voisine de la frontière turque. Il faut savoir qu'à ce moment là, l'armée turque appuyée par les factions rebelles acquises progressait dans cette direction, avec le leitmotiv de couper l'herbe sous les pieds des combattants kurdes des FDS, soutenus par les Etats-Unis. Déjà, l'opération «Bouclier de l'Euphrate» mettait en péril la relation entre Ankara et Washington qui s'évertuait à calmer les ardeurs turques vis-à-vis de la «menace kurde», surtout qu'au moment où les Turcs avançaient vers Manbij, les forces armées syriennes arrivaient quant à elle, venant de l'est. Les Etats-Unis ont cherché avec une parade à Manbij à envoyer un message clair sur leur intention de demeurer dans la région, sous prétexte d'appuyer les forces démocratiques syriennes (FDS) alors que le but réel était d'entraver l'offensive de l'armée syrienne en direction de Raqqa, alors capitale de Daesh. Déjà, Washington avait programmé d'imposer une entité kurde autour des éléments des YPG-FDS que la Turquie considère mordicus comme autant de factions terroristes.
On le voit bien, rien n'a changé dans la configuration du conflit et ce sont les mêmes calculs qui motivent, aujourd'hui comme hier, les interventions des uns et des autres. Sauf que la Turquie paraît, cette fois, déterminée à prendre sa revanche avec une offensive baptisée «Rameau d'olivier», en principe destinée à chasser les Kurdes de Afrine et sa région limitrophe mais, plus probablement, à faire route vers Manbij. C'est pourquoi le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a même exigé des Américains qu'ils se retirent de cette ville, distante d'une centaine de km d'Afrine et objectif des forces turques, ajoutant que les Etats-Unis doivent non seulement rompre avec les YPG-FDS, mais qu'ils doivent également récupérer les armes mises à leur disposition.
Si à Afrine, les Russes se sont effectivement retirés pour permettre à l'armée turque d'y effectuer son entrée, rien ne dit que les Etats-Unis vont opérer de la même manière en faveur de leur allié de l'Otan. Pression turque ou pas, Washington a d'autres calculs, et ce serait surprenant que Manbij soit concédée à la Turquie car cela signifierait automatiquement l'abandon des Kurdes. Une hypothèse guère vraisemblable au regard des récentes déclarations du Pentagone dont les experts considèrent la présence de «longue durée», quand bien même elle constitue une atteinte au droit international régissant la souveraineté d'un pays.
Autre argument en faveur d'Ankara, il y a eu un engagement des Etats-Unis en 2017 selon lequel les Kurdes opéreraient un retrait de leurs forces à l'est de l'Euphrate, une promesse qui s'est avérée sans lendemain et aggrave, selon la Turquie, la menace qui pèse sur sa sécurité. Auquel cas on comprend que la présence permanente des Kurdes à Manbij est ressentie comme un véritable affront par Ankara qui soupçonne la concrétisation du projet du Rojava, une zone autonome administrée par les Kurdes à sa frontière sud, dans les cantons de Afrine, Jazira et Kobané.
La fracture entre la Turquie et les Etats-Unis n'a donc jamais été aussi grande, surtout depuis qu'ils ont annoncé la mobilisation de 30 000 hommes dont la moitié constituée par les Kurdes des FDS pour «défendre» la région nord de la Syrie. Mais défendre contre quoi? Pour Damas, la réponse est simple. Les Etats-Unis veulent empêcher le régime syrien de reprendre le contrôle de tout le territoire syrien. Tandis que pour Ankara, la réponse est plus équivoque. Les Etats-Unis veulent créer une entité kurde qui deviendrait une menace sérieuse à sa frontière, compte tenu des liens supposés ou avérés, c'est selon, entre les YPG-FDS et le PKK qui multiplie les attaques terroristes en Turquie même.
La réplique américaine a de quoi donner des frissons aux uns comme aux autres, Washington excluant tout retrait de ses soldats dans la périphérie de Manbij, porte ouverte à une future confrontation directe américano-turque dans la région. Une issue qui reste des plus hasardeuses car elle signifierait une grave rupture entre deux membres-clés de l'Otan. Tout plaide en fait pour la recherche d'un compromis même si Ankara multiplie les exigences de manière à mettre la pression sur les Américains qui ont déjà relativisé leur position en déclarant n'avoir de rapports qu'avec le Conseil militaire de Manbij, composé à 60% d'Arabes, le reste regroupant Kurdes, Turkmènes et Circassiens, excluant ainsi toute relation avec les YPG. Autre facteur déterminant de l'attitude des Etats-Unis, leur volonté de barrer la route à l'influence de l'Iran en Syrie. Or un retrait de Manbij serait, à leurs yeux, un signal en faveur de Téhéran sans compter le risque d'une désaffection des Kurdes et des nombreux groupes rebelles qui dépendent du soutien en armes et en conseillers apporté par le Pentagone. Autant dire que toute la région nord de la Syrie constitue une vraie poudrière où la complexité des enjeux n'a d'égale que l'ampleur des dégâts constatés.


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