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à TROIS CONTRE UN
Publié dans L'Expression le 24 - 03 - 2018

Un adulte marchait tranquillement droit sur la Route nationale lorsqu'un véhicule passa dans une mare, aussi vite que le vent d'automne...
A Boufarik, les audiences pénales ressemblent étonnamment à celles d'Alger. Il y a un peu de tout: de la violence, des coups et blessures, des rixes, des insultes, des luttes entre bandes rivales etc. Et ce sont les magistrats qui se paient les têtes à juger, souvent dans des conditions, on ne vous dit pas! Ce qui est instructif, c'est le fait que les juges ne jugent jamais à chaud les coupables d'un quelconque délit, sinon, adieu la concentration.... Ce mardi, la salle d'audience du nouveau tribunal, inauguré récemment par Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, était presque pleine du fait que la nouvelle bâtisse a été conçue pour les années à venir. Pourquoi tant de monde pour un procès où la rixe était la star? Pour une raison bien simple: l'inculpé et les victimes étaient des voisins. Dans ce dossier, il y a comme une histoire de provocation, de haine, de règlement de comptes, d'incompréhension stupide et autres inutiles bagarres qui pouvaient être évitées.
Dans cette affaire, c'est une bagarre qui a mis aux prises un passant à trois gus qui traversaient, dans une cylindrée, la route encore mouillée, après le dernier orage. Généralement, après une rude rixe, les signes qui montrent la bagarre, sont les traces de coups donnés par les poings, la tête, les pieds et les pierres ramassées au hasard car les yeux étaient fermés de colère, et donc voilés par la haine du moment.
Cette lutte a vu Abdelouaheb, un gaillard de un mètre soixante-dix-neuf centimètres et de cent dix-sept kilogrammes, s'emparer d'une barre métallique et régler leurs comptes aux trois hardis adversaires rudement amochés par la suite...
Monsieur le procureur s'est levé pour demander à ce que ce genre d'individus ne puisse plus jamais sévir et donc «je requiers une peine d' emprisonnement ferme de trois mois et d' une amende de mille dinars aussi ferme». Ces demandes l'ont été sur la base de l'article 264 du Code pénal; (loi n°06-23 du 20 décembre 2006) «Est puni d' un emprisonnement d' un (1) an à (5) cinq ans et d' une amende de 100.000 DA à 500.000 DA. Le coupable peut, en outre, être privé des droits mentionnés à l'article 14 de la présente loi pendant un an au moins et cinq ans au plus. Quand les violences ci-dessus exprimées ont été suivies de mutilation ou privation de l'usage d' un membre, cécité, perte d'un oeil ou autres infirmités permanentes, le coupable est puni de la réclusion à temps, de cinq à dix ans. Si les coups portés ou les blessures faites volontairement, mais sans intention de donner la mort l'ont pourtant occasionnée, le coupable est puni de la peine de la réclusion à temps de 10 à 20 ans.» La sévérité de certains termes va pousser le conseil à utiliser des arguments frappants car le mot «volontairement» est, à lui seul, dévastateur. C'est pourquoi d'ailleurs l'avocat va traîner sur les mots» pendant plus de 15 jours (le certificat médical évoque, lui 11 jours).
Le conseil de l'inculpé, Maître Hadj Amine Morsli, le sourire en coin, n'a pas voulu exagérer les faits et par-là agacer la présidente, dont le rôle, n'était pas surchargé. Il débute son intervention par une précision de taille:
«Comme les trois gus descendaient de l'auto à la manière de méchants et agressifs cow-boys, il a pris la barre de fer qui se trouvait par hasard dans les parages et la tournoya pour se défendre. En tournoyant le truc, immanquablement, il a touché les trois types. Tout simplement. Maintenant, je condamne cet acte d'une autre ère et, au nom de mon client, je présente les excuses aux victimes qui sont, je le rappelle pour tout le monde ici présent, puisque l'occasion m'est donnée, des cousins et voisins de longue date. Et je dirais même, alliés pour certains d'entre eux! Ils roulaient à vive allure. Comme une roue avait traversé la mare d'eau, mon client a été éclaboussé. Devant l'état de son beau costume neuf, paniqué, il avait laissé échapper une grossièreté et une salée; cela les a blessés et mis en rogne. Il l'a reconnu. Puis, l'impensable s'est produit et il reste le pouvoir discrétionnaire de Mme la présidente pour apprécier les faits. C'est à elle seule d'arrêter la sentence, mais pas comme l'a demandée monsieur le procureur qui, lui, est libre de voir les faits à sa manière. Connaissant la souplesse de la juge qui rappelle étrangement Nassima Saâda, actuellement présidente de la section correctionnelle de Dar El Beida (cour d'Alger), l'avocat, de Sidi - Aïd (Boufarik), connue pourtant comme une juge à la «main de fer dans un gant d'acier». Maître Morsli appréciera le verdict clément, car la magistrate a dû prendre en considération le certificat médical (11 jours d'incapacité) et les excuses de l'inculpé avant de décider d'infliger une peine d'emprisonnement de six mois assortis du sursis. La décision de la magistrate est intervenue après avoir imaginé l'inculpé en train de tournoyer la barre de métal dans l'espoir d'éloigner les trois hommes en colère ou au moins les tenir en respect, vu l'air farouche qu'ils affichaient. La présidente a décidé en toute souveraineté. Elle n' a pas non plus oublié de rappeler à toute l'assistance, y compris les frais condamnés, le délai pour interjeter appel. Le désormais ex-détenu était rayonnant de joie après une détention préventive de 11 jours, la calme revint aussitôt pour voir le quartier reprendre vie.


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