Mercredi dernier un policier a été agressé à l'université de Bouira. L'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira vient de se mettre à l'évidence, une nouvelle fois non par un quelconque travail scientifique mais par un énième acte de violence. Depuis deux années maintenant, il ne se passe plus une semaine où il n'est pas rapporté des faits et actes d'agression, de manquement à la discipline dont le dernier en date demeure l'agression d'un policier mercredi dernier. L'année scolaire antérieure a amené les auteurs à fermer cette université pendant plus d'un mois, suite à des actes de vandalisme dont les responsables n'ont à ce jour pas été identifiés et sanctionnés. Comme à chaque perturbation, les dirigeants optent pour la solution la plus aisée en annulant les festivités programmées. Dans un communiqué parvenu aux rédactions, la direction et «vu les évènements qui ont touché l'université de Bouira, mercredi passé, la cellule de communication tient à vous informer que la journée d'étude sur la création et l'accompagnement des PME, prévue pour le dimanche 22 avril est reportée à une date ultérieure. Merci pour votre compréhension». Le 11 fevrier dernier, l'agression d'un étudiant à l'arme blanche dans l'enceinte universitaire a été la goutte qui aura fait déborder le vase. La tutelle avait mis fin aux fonctions du recteur de l'université Akli Mohand Oulhadj. Même si du côté de l'administration, on parlait alors d'un départ demandé par l'intéressé, bon nombre attribuaient sa mise de fin de fonctions au niveau de Bouira à l'insécurité qui prévaut dans cette structure depuis des années. La décision d'écarter le professeur Moussa Zereg aurait été prise suite à une réunion d'une commission diligentée depuis Alger avec les professeurs et qui a évalué la situation au niveau du campus. Depuis sa prise de fonction en août 2016, l'université de Bouira a connu plus d'une centaine de mouvements de protestations entre la rentrée de septembre 2016 et celle de 2017. Pour rappel, l'université a connu le 14 décembre 2017 de graves dérives et des violences ont conduit le conseil scientifique à fermer pendant un mois l'université. Le même mois et suite à une rixe entre étudiants, un candidat en master d'histoire, a été sauvagement poignardé au cou au sein même de la franchise universitaire, une agression à l'arme blanche qui a conduit à son transfert vers Alger au service cardio-vasculaire après une première intervention au niveau du cou à l'hôpital de Bouira où il a été admis en extrême urgence. Une source proche de l'université affirme que le recteur aurait été muté comme professeur à l'université de Batna. En ce début d'année toujours et alors qu'il filmait une scène de violence, le journaliste de l'agence algérienne APS a été violemment malmené par un groupe d'étudiants du département des sciences sportives et éducation physique. Malheureusement, cette situation chaotique dépasse souvent l'enceinte pour continuer dans les résidences universitaires. La nomination d'un nouveau DOU s'inscrit dans l'optique d'un rétablissement de la situation. Pour rappel, la cité universitaire des 140 Logements a été le théâtre d'une grave dérive au mois de décembre dernier. Après la fermeture de l'université, les affrontements se sont déplacés à la résidence universitaire des 140 Logts. Jusqu'à une heure avancée, des heurts opposaient des casseurs aux forces antiémeute. Tous les abords de la cité universitaire de la cité des 140 Logements avaient été bouclés. Les accès vers cette cité universitaire avaient été obstrués par des pneus allumés et des bacs à ordure renversés. Les étudiants en petits groupes caillassaient les policiers en fraction. Ces actes avaient été attribués à une frange d'étudiants se proclamant d'un mouvement séparatiste. Arborant des étendards bleu, jaune et vert et scandant des propos racistes, ces casseurs n'avaient pas pu rejoindre l'université, suite à la décision du rectorat de suspendre l'activité pédagogique et toute activité dans l'enceinte de l'institution Akli Mohand Oulhadj. L'université, censée véhiculer la raison et la responsabilité semble devenir une arène où le savoir n'a plus de place, surtout que durant l'année, les étudiants sont les trois quarts du temps en grève.