«Cette entrave vise à casser la dynamique dont a fait preuve le mouvement syndical, ces derniers temps...» A travers son communiqué, rendu public hier, Talaie El Hourriyet, dénonce ce qu'il appelle «l'atteinte à l'activité syndicale». Il s'agit de la dernière mesure du ministère du Travail concernant les critères de représentativité syndicale où au moins une trentaine de syndicats sont déclarés illégaux. Dans ce contexte, les syndicats autonomes avaient dénoncé «une multiplication des entraves aux libertés syndicales». D'après le parti de l'ex-chef du gouvernement, Ali Benflis «le pouvoir politique vient, une fois de plus, de manifester sa détermination à restreindre le champ des droits et des libertés en portant atteinte, cette fois-ci, au droit syndical consacré à l'article 70 de la Constitution». Et, «en excluant du champ de l'activité syndicale un grand nombre de syndicats autonomes, officiellement enregistrés, certains d'entre eux, activant sur le terrain depuis près de trois décennies», poursuit-on. «Cette décision du pouvoir, rendue publique à la veille de la célébration de la Fête internationale du travail, est un coup porté aux travailleurs et à leur liberté de s'organiser pour la défense de leurs droits socioprofessionnels.» «Cette démarche d'exclusion, qui prive de nombreux syndicats de leur droit de participer à la négociation pour la solution de conflits sociaux, ne peut que pousser ces syndicats à la radicalisation», estime-t-on. Talaie El Hourriyet croit savoir que «cette atteinte intolérable à l'activité syndicale, vise à casser la dynamique dont a fait preuve le mouvement syndical, ces derniers temps, dans la mobilisation des travailleurs pour la défense de leurs droits légitimes, dans un contexte de crise économique et sociale où le pouvoir politique fait supporter le coût des ajustements et de l'austérité à la population en général et aux travailleurs en particulier». «Les syndicats autonomes ont démontré leur capacité à encadrer les mouvements sociaux, leur sens des responsabilités, la maîtrise des situations les plus complexes ainsi que leur degré élevé de patriotisme, en canalisant la colère légitime des travailleurs de secteurs névralgiques, en organisant des mouvements de contestation et de revendication dans le calme et la sérénité, sans violence et sans dépassements», peut-on lire également. Cette formation qui considère que le pluralisme politique, le pluralisme associatif et le pluralisme syndical procèdent de la même veine de la lutte pour la construction d'un régime démocratique et d'un Etat de droit, réaffirme «sa solidarité avec (...)les syndicats en quête d'une reconnaissance officielle leur permettant de jouir de leurs droits constitutionnels, dans leurs champs d'activité réciproques».