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La boîte de Pandore
11 SEPTEMBRE 2001
Publié dans L'Expression le 11 - 09 - 2005

Pour les évangélistes américains qui ont voté Bush, «Armaguedon», la bataille finale, est celle qui verra triompher le bien.
Il y a environ 1500 jours l'attaque des tours du World Trade Center, du Pentagone, et l'écrasement d'un avion faisaient près de 3000 morts. Il y a environ 1400 jours, l'Afganistan était occupée, la raison était la traque de Ben Laden death or alive (mort ou vif). On sait que l'objectif n'a pas été atteint, Ben Laden est plus présent que jamais, mais «l'Afghanistan utile est sécurisée». Il y a environ 900 jours, le 17 mai 2003, l'Irak a été «libérée» de Saddam Hussein, et de l'embargo « Pétrole sans nourriture - du fait de la corruption des fonctionnaires de l'ONU qui ont détourné l'argent pour l'achat du lait et des médicaments des enfants irakiens » qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts, principalement des enfants. 45 jours après, la guerre était officiellement terminée, il y eut une centaine de soldats alliés morts et plusieurs milliers d'Irakiens furent «neutralisés» définitivement.
Il y a 600 jours, le plus grand scandale à la fois dû à la torture et à l'avilissement de la dignité humaine a été révélé malgré le black-out du Pentagone. Le scandale de la prison d'Abou Ghraib restera dans l'histoire comme une atteinte contre la dignité de l'homme. Depuis, c'est oublié, les lampistes ont été sanctionnés, le président est réélu avec un confortable score, la guerre civile a pris la relève, près de 1900 GI ont été fauchés, plus de 10.000 morts, une insécurité totale et un pays où s'est installé le chaos. Saddam Hussein attend d'être jugé dans ses appartements (sécurisés à l'intérieur d'une caserne), ses cigares et ses menus tout en préparant sa défense.
Zones d'ombre
Pour l'histoire, l'affaire du 11 septembre recèle des zones d'ombre qui nous amènent à nous interroger. Ainsi, à l'initiative du millionnaire Jimmy Walter, une série de conférences sur le 11 septembre a été organisée dans les principales capitales européennes. Des journalistes et écrivains états-uniens y ont démontré la responsabilité de l'administration Bush dans l'organisation de ces attentats et l'installation d'un régime d'exception. Ils ont appelé les gouvernements européens à ouvrir une enquête internationale.(1)
La version de Thierry Meyssan qu'il a publiée dans un livre controversé surtout en France, au point de lui valoir l'inimité de ses confrères, postule qu'il n'y avait pas d'avion ce jour-là sur le Pentagone. Ecoutons-le nous donner son argumentaire: «En janvier 2001, Donald Rumsfeld rendait public le rapport de la commission qu'il présidait sur la sécurité spatiale des Etats-Unis. A cette occasion, et juste avant de prendre ses nouvelles fonctions au Pentagone, il alertait la presse sur le danger imminent que représentait Oussama Ben Laden. Selon lui, l'ennemi numéro 1 des Etats-Unis s'apprêtait à lancer un satellite militaire depuis sa base spatiale en Afghanistan. Onze mois plus tard, survenaient les attentats du 11 septembre.
«Peu après, le général Colin Powell, alors secrétaire d'Etat, a affirmé devant l'Assemblée générale des Nations unies que ces attentats avaient été commandités par Oussama Ben Laden, lequel bénéficiait de la protection du gouvernement taliban. Sur cette base, le général Powell a annoncé que les Etats-Unis interviendraient militairement en Afghanistan pour arrêter Oussama Ben Laden et le traduire en justice. Il s'est alors engagé à présenter rapidement à l'Assemblée générale des Nations unies un rapport prouvant la culpabilité de Ben Laden et la légalité de l'intervention militaire. Il ne l'a pas fait... Le Times de Ruppert Murdoch a publié des schémas des installations secrètes de Ben Laden. De véritables villes souterraines dignes des meilleurs James Bond.
« Pour s'emparer du pétrole irakien, ils ont menti, jusque devant le Conseil de sécurité des Nations unies...Le 11 septembre, selon l'autorité fédérale de l'aviation civile (FAA), le vol 77 d'American Airlines est porté disparu au-dessus d'une réserve naturelle à 500 km de Washington. Trois quarts d'heure plus tard, une double explosion a été entendue au Pentagone, et un bref et violent incendie a ravagé une aile du bâtiment. Selon les premières déclarations de nombreux témoins, comme le chef des pompiers d'Arlington ou le correspondant permanent de CNN au Pentagone, aucune trace d'avion n'a été découverte dans les décombres du Pentagone. Cependant, un porte-parole de l'Army a affirmé que les explosions avaient été causées par l'écrasement d'un avion de ligne. Cette version a été immédiatement confirmée par la porte-parole du Pentagone. En trois jours, les témoins qui affirmaient devant les caméras qu'il n'y avait pas d'avion se sont rétractés et ont confirmé la version officielle. Pourtant, il est peu crédible qu'un avion porté disparu ait pu traverser 500 kilomètres en échappant à la surveillance des radars civils, en échappant aux radars militaires, en échappant aux avions de chasse lancés à sa poursuite, en échappant aux satellites d'observation qui venaient d'être activés.
«Il est peu crédible qu'un aéronef non autorisé ait pu pénétrer dans la zone aérienne réservée du Pentagone et de la Maison-Blanche sans activer les cinq batteries antimissiles chargées de les protéger. Il est contraire aux lois de la physique de prétendre qu'une telle masse de métal ait pu se gazéifier sous l'effet de la chaleur, y compris les réacteurs. L'attentat du Pentagone n'a pas été réalisé avec un avion de ligne. Il n'a pas été organisé depuis une base souterraine secrète en Afghanistan. Les imputations fantaisistes de l'administration Bush sont trop incohérentes pour que le général Powell ait pris le risque de présenter à l'Assemblée générale de l'ONU le rapport définitif qu'il avait promis de rédiger. L'invasion anglo-américaine de l'Afghanistan ne relève pas de la légitime défense mais du colonialisme. Les guerres de la Coalition sont illégitimes.... Aujourd'hui, l'administration Bush, les gouvernements Blair et Howard, ont déjà porté le feu et le sang de Kaboul à Baghdad. Ils menacent Téhéran et peut-être Damas. Les 3000 morts du 11 septembre ont été suivis de dizaines de milliers de morts en Afghanistan et en Irak. Qui seront les prochains? (2).
Dans les heures qui ont suivi l'attaque contre le World Trade Center et le Pentagone, une conseillère du ministre du Commerce et de l'Industrie britannique expédiait ce courrier à des hauts fonctionnaires de son ministère: «C'est un très bon jour pour faire ressortir et passer en douce toutes les mesures que nous devons prendre.».
Il semble que dans les coulisses du pouvoir, juste après l'élection de G.W.Bush, durant sa première investiture à Washington, des néoconservateurs sérieux se réunissaient. Parmi eux, le candidat à la vice-présidence, Dick Cheney, son lieutenant, Paul Wolfowitz, - depuis directeur de la Banque mondiale - l´actuel secrétaire d´Etat à la défense, Donald Rumsfeld, et Jeb, le frère de George W.Leur projet était plus ambitieux que celui du candidat à la présidence : faire des Etats-Unis le seul grand pouvoir militaire de la planète.
Le groupe s´appelle Project for the New American Century (Pnac). En septembre 2000, avant l´élection de Bush et presque un an jour pour jour avant les attentats contre le World Trade Center, le Pnac rendait public son manifeste intitulé: «La reconstruction de la défense américaine». En quelques mots, selon ses critiques, il s´agissait de rien moins que de la feuille de route pour la conquête du monde. Le groupe prône une augmentation de 48 milliards du budget de la défense afin de «préserver le leadership géopolitique américain» et d´empêcher tout autre pays de le défier. Et afin de faciliter les choses, lit-on, il faudrait un événement catastrophique, du genre Pearl Harbor, susceptible de galvaniser l´opinion publique et de fournir le prétexte à Washington pour imposer sa domination.
A l'appui de cette thèse, on peut citer le témoignage étonnant de Christopher Cox, président du comité politique républicain à la Chambre des représentants. Le 11 septembre 2001 à 9 h du matin, il se trouvait dans la salle à manger privée de Donald Rumsfeld, au Pentagone. Défendant la nécessité impérieuse d'une doctrine de surarmement et d'agression préventive que, depuis, on a vu à l'oeu-vre, le secrétaire à la défense évoque de précédentes menaces terroristes, puis ajoute: «Laissez-moi vous dire. J'ai fait le tour de la question à plusieurs reprises. Il y aura un autre événement» Il a répété cela avec insistance, affirme Christopher Cox, qui conclut: «Quelques minutes après qu'il se fut exprimé, les mots de Rumsfeld se révélaient tragiquement prophétiques.».(3).
Rumsfeld et les siens ont obtenu ce qu'ils voulaient. Ils n'ont certainement pas intérêt à ce que l'on sache comment. D'où l'étouffement de l'enquête parlementaire. Un effort de dissimulation qui va jusqu'à reclassifier «secrets» des documents jusqu'à aujourd'hui publics. (4) Dans sa comparution le 24 mars 2003 devant la commission nationale enquêtant sur les attaques terroristes du 11 septembre, et dans un entretien d´une heure durant le programme d´information de la chaîne NBC - Meet the Press du 28 mars - l´ancien responsable de l´antiterrorisme de l´administration Bush, Richard Clarke, a réitéré ses accusations quant à la sous-évaluation par l´administration Bush de la menace d´attaques terroristes venant d´Al Qaîda jusqu´aux détournements d´avions et à leur chute sur le Pentagone et sur le World Trade Center, et quant à l´utilisation de ces attaques comme prétexte pour mettre en application des plans d´invasion de l´Irak prévus de longue date.
Les conséquences
Après l'invasion de l'Afghanistan utile et toujours pas sécurisé, les talibans redevenant plus entreprenants que jamais, et Ben Laden que l'on dit protégé par les tribus paschtounes à la frontière avec le Pakistan, coule de vieux jours. De plus, même les résultats de l'enquête sur les attentats ont été bloqués. En ce début de mois de mai 2003, chaque citoyen des Etats-Unis aurait dû connaître les résultats de l'enquête gouvernementale sur les attentats du 11 septem-bre 2001. Aurait dû. Car, contre la volonté du Congrès, un groupe de travail de l'administration Bush a réussi à empêcher toute divulgation publique. (5) Ce que l'on sait de l'enquête se résume donc à la communication officielle, délivrée lors d'une audience publique en septembre 2002. Il en ressort que, dès 1994, la Maison-Blanche était au courant d'un scénario terroriste impliquant des avions civils dans la région de New York et de Washington. Il se pourrait même que, selon une source proche de la commission d'enquête, le président Bush et ses proches conseillers aient été informés très précisément de la menace durant l'été 2001.
On comprend alors mieux pourquoi Bush tenait à l'invasion de l'Irak quand on sait que les ADM n'existaient pas. Comme l'écrit Hubert Védrine:«Dès son arrivée au pouvoir, cette administration est apparue déterminée à faire tomber le régime en Irak. Quelques mois plus tard, les attentats du 11 septembre 2001 ont donné au président Bush des raisons, ou des prétextes, supplémentaires pour maintenir cet objectif. La Maison-Blanche, ayant fixé son créneau d´intervention à Bagdad à la fin de février ou au début de mars 2003, s´est dit que si elle pouvait obtenir en prime l´approbation des Nations unies, ce ne serait pas mal. Je vois mal comment George W. Bush pourrait se présenter à ce scrutin avec un Saddam Hussein toujours en place et en train de le narguer de Bagdad. Hubert Védrine «Bush reste déterminé à attaquer». (6)
Un enlisement militaire meurtrier sanctionne dès à présent l'une des deux grandes initiatives de la Maison-Blanche ; des finances publiques délabrées découlent de la seconde. Entre 2001 et 2004, le budget fédéral est ainsi passé d'un excédent de 100 milliards de dollars à un déficit de 415 milliards de dollars (soit 3,6 % du PNB). Pensant à cela et au fait que le probable déséquilibre de la balance des paiements (540 milliards de dollars en 2004) correspondra, lui, à 5,1% du produit national brut.
L´impressionnante victoire du président sortant est d´abord, aux Etats-Unis, celle du peuple de droite. Par une ironie perverse, le chaos de l´occupation - 1900 soldats morts et une sinistre moyenne de 90 attentats quotidiens contre les troupes de la coalition et la police irakienne - a fini par lui donner raison, au point d´occulter les critiques de démocrates sur le bien-fondé de l´invasion. Donald Rumsfeld, un secrétaire à la Défense acharné à «débarrasser la puissance militaire américaine des boulets de l´ère du Vietnam», avait inclus dans ses plans de guerre et d´occupation les antidotes à tout pourrissement politique aux Etats-Unis: aujourd´hui, il est plus facile de trouver les images d´otages égorgés que la moindre photo de l´un des 6000 GI's blessés. Quant aux morts, ils sont invisibles. De crainte d´attirer l´attention des news sur un cercueil drapé de la bannière étoilée, Bush n´a pas assisté, depuis mars 2003, à un seul enterrement de soldat. La désagrégation de la coalition armée - départ du contingent espagnol à la suite de la réélection du parti socialiste et des attentats de Madrid de mars 2004, réduction des effectifs italiens, l´isolement diplomatique de Washington et les 120 milliards de dollars déjà engloutis dans la «promenade de santé» irakienne ne peuvent que l´obliger à plus de réalisme international. On sait ce qu'il advint, pour l'essentiel, durant les quatre années d'ivresse de la puissance : deux guerres menées, l'une en Afghanistan et l'autre en Irak. Guerres appuyées, rappelons-le, par un discours doctrinal, délivré sous la forme d'une croisade du «Bien» contre le «Mal». (7).
La partition de l'Irak
Depuis trois mois, à l'initiative des « alliés » occupant l'Irak, l'administration irakienne, issue du scrutin après l'épisode sans gloire, a été invitée à adopter la Constitution irakienne avant le 15 août 2005. Nous sommes en septembre et le débat à l'intérieur de l'assemblée fait rage. «On se souvient écrit Abdel Bati Atouan, qu'en avril 2003, juste après avoir mis fin aux combats en Irak, George Bush a promis au peuple irakien que son pays se développerait tout en gardant son unité, son indépendance et sa souveraineté. Mais les Irakiens se rendent compte, après presque deux ans et quatre mois, que les promesses de Bush n'étaient que des paroles en l'air. D'ailleurs, la nouvelle Constitution qui a été présentée au Parlement irakien légalise l'enterrement d'un pays qui a représenté au fil des années un facteur d'équilibre et de stabilité stratégiques dans l'un des coins les plus chauds et les plus intéressants, pour ses réserves pétrolières, dans le monde. L'administration Bush a justifié son occupation par diverses raisons dont la plus importante est de changer le régime de Saddam. Mais il s'est avéré que Bush n'a pas planifié que le changement du régime, mais aussi celui de la géographie et de la démographie irakiennes. Tout cela dans le cadre d'une stratégie bien élaborée, celle de diviser l'Etat nation au profit de la mondialisation et de la domination économique et sécuritaire dans le monde. Les Etats-Unis ont toujours utilisé leur stratégie de division, directe ou indirecte, chaque fois qu'ils sont intervenus quelque part dans le monde. Ainsi, l'Irak ne peut pas être une exception.(8).
Les interventions états-uniennes ont provoqué la chute de l'Union soviétique et sa division. C'est ce qui a eu lieu aussi en Yougoslavie, en Somalie, à Haïti, en Afghanistan et actuellement en Irak. Les Etats-Unis prévoient un retrait qui doit commencer l'année prochaine, surtout avant les élections du Congrès en novembre. Le retrait sera précédé de la division du pays en trois parties: un Etat kurde dans le Nord, chiite dans le Sud et sunnite au centre. Ce qui va mettre fin, en pratique, à la résistance, ou au moins l'affaiblir pour permettre aux autres forces d'occupations de se retirer facilement. La division est aussi socio-culturelle. Ainsi, par exemple, le mariage entre chiites et sunnites, Arabes et Kurdes ou différentes autres communautés, est devenu impossible, après avoir été un symbole de l'unité irakienne avant l'occupation. Le virus de la division affectera sûrement les pays voisins. Ce qui se passe actuellement en Arabie saoudite illustre bien la situation dans la région. Le système fédéral qui marque la nouvelle Constitution est le premier de son genre dans le monde arabo-musulman. Bush a appelé le projet de Constitution «une victoire» de la démocratie. Le concept d'«oumma» qui représente la colonne vertébrale de la grande majorité des Irakiens risque de voler en éclat. La notion d'Etat de type «sanafir» ne constituera plus de menace pour l'Occident et Israël. On l'aura compris, le monde musulman se délitera du fait que son «ciment religieux» sera de plus relégué au second plan au profit d'intérêts, naturellement à la solde de l'Occident
Déjà à l'époque, le Comité de rédaction de la Constitution irakienne, mis en place par les forces d'occupation avait fait de la résistance. Il n'était pas parvenu à adopter un texte par consensus, comme l'exigeait son mandat. A défaut, il a refusé de se dissoudre et a adopté un projet à une large majorité. On accuse les Sunnites de bloquer la rédaction finale. (9). Peu importe que Moktada Sadr, le dirigeant chiite, ait lui aussi rejeté ce texte en affirmant qu'il ouvrait la voie au démembrement du pays, la plupart des «experts» continuent de propager une vision d'un Irak divisé entre communautés rivales et un pays en situation de «guerre civile». Cette présentation est aussi un moyen de mieux préparer l'opinion à une partition du pays en trois. L'éditorialiste du quotidien iranien Tehran Times, Hassan Hanizadeh, adopte ce point de vue communautariste dans sa dénonciation de l'insurrection irakienne. D'après lui, elle est composée de wahhabites et de salafistes, donc d'extrémistes sunnites, voulant détourner le processus de construction d'une «démocratie religieuse» en Irak, mené par les chiites. Cet éditorial adopte un point de vue remarquablement proche de celui de Washington quant à la présentation de la résistance irakienne. Il illustre surtout le positionnement de Téhéran en Irak. Alors qu'il aurait pu être pour Washington un marche-pied vers une attaque de l'Iran, l'Irak freine aujourd'hui les volontés bellicistes de l'administration Bush... Le développement de l'actuel pouvoir irakien favorise l'influence régionale iranienne et menace les Etats-Unis sur leurs arrières en cas d'attaque contre la République islamique.
Cette situation inquiète le lobbyste prokurde, l'ambassadeur Peter W. Galbraith, qui avait jadis organisé le démantèlement de la Yougoslavie. Dans une longue tribune publiée par la New York Review of Books, l'auteur poursuit sa campagne en faveur de la création d'un Kurdistan indépendant. Jusqu'à présent, il affirmait que le comité chargé par les forces d'occupation de rédiger une Constitution échouerait. Pour lui, les discussions ne pouvaient aboutir car les chiites voulaient un régime à l'iranienne et un rapprochement avec l'Iran que les Kurdes, qui veulent l'indépendance, n'accepteraient jamais.
Cette fois, il affirme que c'est l'influence de l'Iran qui doit pousser à la création d'un Etat kurde. Car c'est cette domination chiite qui est à craindre pour Washington, bien plus que l'insurrection. Cette dernière est, pour l'auteur, le fait des seuls sunnites, de toute façon minoritaires. Galbraith invite donc les Etats-Unis à soutenir le principe d'une fédération avec un Etat central minimal, prélude à une indépendance du Kurdistan. Cette présentation d'une Constitution irakienne, qui sera la source d'une scission, est particulièrement répandue dans la presse internationale. L'analyste israélien proche de la CIA, Shlomo Avineri, autre partisan de l'indépendance kurde, feint de se désoler du texte proposé dans le Jerusalem Post. Pour l'auteur, les contradictions internes du document et le renforcement des autorités régionales au détriment de l'Etat central accéléreront la désintégration de l'Irak amorcée selon lui avec l'insurrection. Il n'y a aucune chance que l'Irak retrouve l'unité qu'il a acquise en 1920.
L'ancien conseiller juridique de l'administration Bush, John Yoo, juge inéluctable un éclatement de l'Irak. Dans le Los Angeles Times, il affirme même que la division de l'Irak en trois entités entre dans un processus global qui n'est pas propre à l'Irak, mais aux évolutions du monde. Selon lui, la multiplication des petits Etats est un mouvement naturel accompagnant la démocratisation. Il prétend que, quand le risque de guerre diminue, l'importance de disposer d'un grand territoire diminue également et qu'il est plus intéressant de créer des petits Etats. L'Irak doit éclater, et c'est ce que montrent les problèmes rencontrés pour rédiger la Constitution.
Attaque nécessaire?
L'ancien conseiller juridique de la coalition en Irak, Noah Feldman, est bien seul dans le New York Times à faire l'éloge du texte constitutionnel irakien. Il arrive cependant à la même conclusion que les autres : l'Irak va éclater. Rappelons qu'en 1996, Douglas Feith, aujourd'hui adjoint de Donald Rumsfeld, et Richard Perle, qui fut le conseiller du secrétaire à la Défense, avaient rédigé un rapport qui conseillait à Benjamin Netanyahu, alors Premier ministre israélien, de réoccuper les territoires palestiniens et de transférer la population s'y trouvant. Les deux auteurs voyaient une destination rêvée : l'Irak, une fois que celui-ci aura été divisé en entités ethniques et confessionnelles.
Les révélations de Richard Clarke apportent de nouvelles preuves que quelque chose de bien plus sinistre et bien plus sombre qu´une simple incompétence ou un simple échec dans la "connection des points" était derrière l´incapacité du gouvernement à prévenir la pire attaque terroriste de l´histoire des Etats-Unis. A moins que cette attaque ait été nécessaire pour mettre en oeuvre l'envahissement de l'Irak, pièce stratégique dans l'approvisionnement en pétrole des Etats-Unis et possibilité de contrôle définitif des puits du Moyen- Orient et de son redécoupage, à l'instar des accords de Sykes Picot de près d´un siècle auparavant. Nous savons maintenant que cela ne sera pas pour les Américains une promenade de santé. Ce qui est probable, par contre, c'est qu'une « pénurie artificielle » boostée par les craintes géopolitiques de pénurie de pétrole précipitera l'avènement de la crise de l'énergie. Les pays développés ne se préparant pas sérieusement à la relève du pétrole. Le Peak oil annonciateur du déclin du pétrole pourrait survenir avant 2010.
Peut-on craindre d'autres 11 septembre? C'est la question que tout le monde se pose. Le monde entre dans une spirale de violence sans fin. Si l'écrasement de l'Afghanistan a été le prétexte de la lutte contre Ben Laden, force est de constater que la colonisation de l'Irak n'a pas amené la paix dans cette région riche en pétrole et en spiritualité. Il vient que le monde est plus incertain que jamais ; avec quels pays avec quels peuples l'Occident messianique à la Bush va-t-il vivre? Est-ce que l'Iran sera la prochaine cible?(10).
Alors que le feu de la grande « fitna » est dans leur maison , les nations musulmanes plus fragiles que jamais voient l'une des leurs dépecée à l'instar de ce qui est arrivé en 1917 avec les sinistres accords Sykes Picot, la Grande-Bretagne avait promis aux Arabes un royaume . On sait ce qui advint de ces promesses. Chaque gouvernement arabe prônant la politique de l'autruche dit qu'il n'est pas encore «concerné» par le découpage. La nation arabe est dans l'attente de messies pour la sauver, dans le cas contraire, à l'instar des Indiens, les Arabes n'existeront plus dans vingt ans. On pourra, cependant, les visiter «in situ» à l'instar des «zoos humains» qui ont fait les grandes heures des colonialismes européens et américains
Si nous avons eu de la compassion pour les victimes noires et pauvres de Katrina en Louisane, nous découvrons avec stupeur que l'american way of life, n'est pas rose pour tout le monde. Devant tant de malheur, G.Bush fait preuve d'humilité: «Nous avons été rappelés à l'humilité par la puissance de Dame nature».(11). Fera-t-il preuve de la même humilité devant la détresse des autres? Restera-t-il encore dans le nouveau monde une place pour la raison pour la paix, maintenant que l'administration américaine martèle sa volonté d'attaquer in situ les ennemis potentiels avant qu'ils n'attaquent l'Amérique. Le concept de guerre préventive, associé à des frappes aveugles bien que «dites chirurgicales» est assurément le plus grand danger que court la planète. Naturellement les prophètes et les évangélistes américains qui ont voté pour Bush, ont vu comme pain béni cette annonce de chaos «réorganisateur» depuis le 11 septembre. Pour eux: «Armaguedon», la bataille finale est celle qui verra triompher le bien, elle verra aussi le retour du Messie sur terre et l'entrée dans l'Evangile, notamment de ceux à qui l'Amérique a annoncé l'Evangile, c'est-à-dire la bonne nouvelle à coups de canons. Précisons toutefois que, toujours selon l'Evangile, ceux des juifs qui ne se convertiront pas au christianisme seront exterminés. La boîte de Pandore ouverte, comment la refermer ? L'Apocalypse, à Dieu ne plaise, est devant nous.
Ecole nationale polytechnique
1.Thierry Meyssan: Du 11 septembre aux ADM irakiennes, le mensonge est une politique Le 9/ 11 European Tour
2. htpp//reseauvoltairenet.org 30 mai 2005.
3.L´administration Bush et le 11 Septembre : les implications des révélations de Richard Clarke Intelligence Online
4.Patrick Martin 29 Mars 2004
5.Manuel Greanjean Mardi 06 Mai 2003
6.Hubert Védrine : Interview Pierre Ganz (RFI) et Alain Louyot L´Express du 20/02/2003
7.Hichem Ben Yaïche: Bush II. Le Quotidien d'Oran 11 novembre 2004
8 Abdel Bari Atouan, La partition de l'Irak Al Quds Al arabi, 8 août 2005.
9.Une constitution comme prélude de la scission : Tribunes et décryptages - 30 août 2005 reseauvoltairenet.org
10.C.E. Chitour le journal « L'Expression »du 11 septembre 2004.
11. G.W.Bush: The Independent, 5 septembre 2005.


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