Les tensions entre les pays de l'Union européenne et les Etats-Unis, désormais ravivées par la perspective d'un accord entre ces derniers et la Chine, avaient déjà atteint un seuil critique avec la remise en cause par le président américain Donald Trump de l'accord sur le nucléaire iranien. L'Europe risque de faire les frais d'un éventuel accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine après la résolution apparente de leurs différends, a averti hier le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, lors de l'émission télévisée ́ ́Le Grand Rendez-vous ́ ́ d'Europe 1-Les Echos-CNEWS. ́ ́Les Etats-Unis veulent faire payer à l'Europe et aux pays européens les mauvais comportements de la Chine. Tout ça est totalement aberrant et incompréhensible pour des alliés ́ ́, a-t-il relevé tandis que la Chine a concédé le principe d'une réduction du déficit commercial des Etats-Unis. Washington et Pékin ont déclaré avoir abouti à ́ ́un consensus sur le fait de prendre des mesures pour réduire de manière significative le déficit des Etats-Unis sur les échanges de marchandises avec la Chine ́ ́, objet depuis fin mars de taxes de 25% sur ses exportations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium. Selon Bruno Le Maire, le président français Emmanuel Macron ́ ́a été très clair: rien n'est possible tant qu'il n'y a pas d'exemption définitive et totale des tarifs américains ́ ́. Le président américain Donald Trump avait promulgué le 8 mars des taxes de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, en concédant des exemptions dont bénéficient des partenaires comme le Canada, le Mexique, ainsi que l'Union européenne, mais de façon «temporaire». L'UE a exporté 5,3 milliards d'euros d'acier et 1,1 milliard d'euros d'aluminium vers les Etats-Unis en 2017. Vendredi, la Commission européenne a informé l'Organisation mondiale du commerce (OMC) que l'UE n'hésitera pas à prendre des contre-mesures sur une série de produits américains emblématiques comme les jeans ou le bourbon au cas où les Etats-Unis viendraient à imposer des droits de douane sur son acier et son aluminium. Les tensions entre les pays de l'Union européenne et les Etats-Unis, désormais ravivées par la perspective d'un accord entre ces derniers et la Chine, avaient déjà atteint un seuil critique avec la remise en cause par le président américain Donald Trump de l'accord sur le nucléaire iranien. Bruxelles s'insurge contre les menaces de sanctions qui visent nombre d'entreprises européennes prêtes à investir en Iran et dont certaines ont déjà annoncé qu'elles préféraient se retirer pour éviter tout risque de mesures de rétorsions de la part des Etats-Unis. Lors du sommet européen de jeudi dernier, les pays membres avaient même décidé la mise en place d'un certain nombre de ripostes graduelles dont l'effet ne semble pas suffire à convaincre les entreprises concernées, pas plus que l'Iran qui attend des garanties «sérieuses», faute de quoi il choisira de se retirer à son tour de l'accord pour reprendre l'enrichissement de l'uranium dont l'accusent, sans preuve aucune, Washington et Israël.