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En vantant les guerres commerciales : Les partenaires de Trump, prêts à en découdre
Publié dans Le Maghreb le 05 - 03 - 2018

Donald Trump est monté encore d'un cran dans ses velléités de guerre commerciale vendredi en menaçant les partenaires commerciaux des Etats-Unis de "taxes réciproques" sur leurs importations après avoir visé la veille celles d'acier et d'aluminium, s'attirant le courroux international.
"Quand un pays taxe nos produits disons à 50% et que nous taxons à ZERO le même produit qui entre dans notre pays, ce n'est ni équitable, ni intelligent", a affirmé le président américain dans un tweet. "Nous allons bientôt imposer des TAXES RECIPROQUES pour que nous puissions imposer la même chose qu'ils nous imposent. Avec un déficit commercial de 800 milliards de dollars, nous n'avons pas le choix", a-t-il affirmé. Il avait aussi estimé dans un tweet précédent que les guerres commerciales étaient "bonnes et faciles à gagner". Cette rhétorique protectionniste vient s'ajouter à son annonce la veille qu'il promulguerait dès "la semaine prochaine" des tarifs douaniers de 25% pour les importations d'acier et de 10% pour celles d'aluminium. Vendredi, un haut responsable de l'administration américaine a précisé qu'aucun pays ne serait exempté par ces droits de douanes. Il y aura toutefois "un processus d'exemption" pour les cas particuliers qui pourraient se présenter, a-t-il expliqué. La décision américaine pourrait ainsi affecter principalement des pays considérés comme des alliés traditionnels, comme le Canada, l'Union européenne, le Brésil ou la Corée du sud.
L'imminence de ces mesures a suscité l'irritation de la plupart des partenaires commerciaux des Etats-Unis à commencer par l'Union européenne (UE) qui entend réagir "fermement et proportionnellement" pour défendre ses intérêts. L'UE prépare des contre-mesures visant des produits américains: Harley-Davidson, le whisky américain et les jeans Levi's. "Nous ne resterons pas les bras croisés lorsque l'industrie et les emplois européens seront menacés", a averti Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.

'Que des perdants'
Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a, lui, prévenu qu'une guerre commerciale "ne fera que des perdants" tandis que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) chargée d'arbitrer les conflits commerciaux, est "clairement préoccupée" estimant également qu'"une guerre commerciale ne serait dans l'intérêt de personne". Du côté du Canada, premier partenaire commercial de Washington, le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne a prévenu que toute éventuelle taxe douanière imposée par les Etats-Unis serait "inacceptable". Premier producteur mondial d'acier, même si elle en vend très peu aux Etats-Unis, son deuxième partenaire commercial, la Chine s'est en revanche abstenue d'évoquer cette fois d'éventuelles mesures de rétorsion, se contentant d'appeler les Etats-Unis à "réfréner leur recours à des mesures protectionnistes".
Toyota n'exclut pas, quant à lui, une augmentation considérable "des prix des voitures et camions vendus en Amérique", si le constructeur japonais n'est plus en mesure d'y importer de l'acier bon marché. Jeudi, Donald Trump, en rencontrant les industriels américains du secteur de l'acier et de l'aluminium, les avaient exhortés à reconstruire leurs industries en profitant de la protection offertes par ces taxes.

Le FMI craint des 'dégâts'
"Les restrictions à l'importation annoncées par le président américain sont de nature à causer des dégâts non seulement hors des Etats-Unis mais encore à l'économie américaine elle-même, y compris à ses secteurs manufacturier et de la construction qui sont de gros utilisateurs d'aluminium et d'acier", a réagi le Fonds monétaire international. Et, le fabricant d'électroménagers suédois Electrolux a annoncé vendredi la suspension des investissements aux Etats-Unis. Le FMI a invité les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux à résoudre leurs différends commerciaux de manière pacifique. Plus tôt, le vice-président de la Commission européenne, Jyrki Katainen, avait joué la carte d'apaisement en évoquant une "petite fenêtre d'opportunité ouverte" tant que M. Trump ne met pas ses menaces à exécution. L'annonce surprise du président américain, qui avait jusqu'au mois d'avril pour se prononcer, a jeté un coup de froid sur certaines places boursières de la planète. Les Etats-Unis sont les plus gros importateurs d'acier au monde. Leurs principaux fournisseurs sont le Canada (16%), le Brésil (13%) et la Corée du Sud (10%), loin devant la Chine qui compte pour moins de 2% des importations totales.

Les constructeurs automobiles européens menacés
Le président américain Donald Trump est monté encore d'un ton dans sa rhétorique de guerre commerciale avec l'Union européenne en évoquant samedi une taxe sur les importations de voitures européennes si l'UE répliquait à sa décision d'imposer des droits de douanes sur l'acier et l'aluminium.
"Si l'UE veut encore augmenter les taxes et les barrières déjà énormes sur les sociétés américaines qui font des affaires là-bas, nous appliquerons simplement des taxes sur leurs voitures qui entrent librement aux Etats-Unis. Ils rendent la vente de nos voitures (et d'autres choses) impossibles là-bas", a écrit M. Trump sur son compte Twitter, dénonçant un "gros déséquilibre commercial". Dans la matinée, il avait dénoncé le déficit commercial américain qui atteint selon lui 800 milliards de dollars, fustigeant les accords commerciaux et les politiques "très bêtes" de ses prédécesseurs. L'Union européenne avait annoncé vendredi préparer des mesures de rétorsion sur des entreprises dont le constructeur de motos Harley-Davidson, le whiskey bourbon et le fabricant de jeans Levi's après l'annonce par Washington de l'imposition prochaine de droits de douane de 25% pour l'acier et de 10% pour l'aluminium, afin de protéger l'industrie sidérurgique nationale. M. Trump avait plus tard menacé les partenaires commerciaux des Etats-Unis de "taxes réciproques" sur leurs importations. Chantre du "Made in America", M. Trump a durement critiqué les accords commerciaux négociés par ses prédécesseurs, les accusant d'être responsables de la perte de millions d'emplois industriels aux Etats-Unis. Il a notamment initié une renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna), qui lie les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Une disposition de cet accord stipule qu'un véhicule assemblé à 65% dans l'un des trois pays peut être vendu sur le territoire américain sans taxe d'importation. Le président américain a déjà plusieurs fois accusé l'UE d'entraver les importations de produits fabriqués aux Etats-Unis et menacé de taxes douanières les constructeurs européens, en particulier l'Allemagne et ses marques haut de gamme. Mais les véhicules allemands ne représentent qu'une petite part (7,9%) du marché automobile neuf aux Etats-Unis, selon la Fédération des constructeurs allemands. Elle précise que ceux-ci ont produit 1,4 million de véhicules légers dans la zone de l'Aléna en 2017, la majorité (56%) dans des usines situées sur le territoire américain. Pratiquement chaque groupe automobile étranger vendant des voitures sur le sol américain y dispose d'une usine, située dans le sud-est du pays.

Pas d'exemption à la taxe sur l'acier
Aucun pays ne sera exempté des taxes douanières imposées par l'administration Trump sur l'acier et l'aluminium mais les cas particuliers seront étudiés, a indiqué vendredi un haut responsable de l'administration américaine. "Le président (Trump) a indiqué clairement que cela sera une décision générale qui ne souffrira pas d'exemption", a souligné ce responsable qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat. Il a toutefois précisé qu'il y aurait "un processus d'exemption" pour les cas particuliers qui pourraient se présenter. Donald Trump a annoncé jeudi qu'il allait promulguer la semaine prochaine des taxes de 25% sur les importations d'acier aux Etats-Unis et de 10% sur celles d'aluminium. Une incertitude subsistait toutefois sur le point de savoir si celles-ci viseraient tous les pays uniformément. La décision américaine pourrait ainsi affecter principalement des pays considérés comme des alliés traditionnels, comme le Canada, l'Union européenne, le Brésil ou encore la Corée du Sud. Ce responsable a affirmé que, selon lui, les mesures décidées ne se traduiraient pas par des hausses de prix significatives pour les consommateurs américains et que le but principal était de protéger l'industrie américaine. "Nous avons besoin d'une industrie de l'acier, nous avons besoin d'une industrie de l'aluminium pour des raisons de sécurité nationale, point à la ligne", a-t-il déclaré. Plusieurs partenaires commerciaux de Washington, dont l'Union européenne notamment, ont déjà indiqué qu'ils prendraient des mesures de rétorsion commerciale visant des produits américains spécifiques si les sanctions étaient appliquées.

Les conséquences potentielles d'une guerre commerciale
Quelles seraient les conséquences potentielles d'une guerre commerciale mondiale déclenchée par la décision de Donald Trump de frapper les importations d'acier, d'aluminium et d'autres produits de fortes taxes ?

Pourquoi une guerre commerciale mondiale ?
La décision unilatérale des Etats-Unis d'imposer des taxes sur les importations dont 25% sur celles d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, donne le droit à leurs partenaires commerciaux de répliquer notamment en déposant des recours auprès de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). L'Union européenne a d'ores et déjà annoncé qu'elle préparait des contre-mesures visant des produits américains: Harley-Davidson, le whisky Bourbon et les jeans Levi's. "Nous ne resterons pas les bras croisés lorsque l'industrie et les emplois européens seront menacés", a averti Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.
De son côté, la Chine avait déjà souligné qu'elle adapterait les "mesures nécessaires" pour défendre ses exportateurs. Pékin a ainsi ouvert une enquête antidumping sur les importations de sorgho américain et n'exclut pas de cibler le soja en provenance des Etats-Unis.

Quel impact sur l'économie mondiale ?
La croissance économique mondiale se nourrit des échanges commerciaux à travers la planète. Le Fonds monétaire international (FMI) a maintes fois prévenu depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche que toute tentation protectionniste menaçait l'embellie planétaire. Le nouveau président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a lui-même, fait part jeudi de ses réticences face à l'arme des sanctions commerciales. Lors d'une audition devant le Sénat, il a estimé que "les droits de douane n'étaient pas la meilleure approche" et rappelé que "d'une façon générale", les échanges commerciaux avaient "un impact positif" sur l'économie. "Les effets économiques de ces taxes sur l'environnement macroéconomique va dépendre étroitement de leur impact sur la confiance des ménages et des entreprises", a en outre observé Mickey Levy, économiste chez Berenberg Capital Markets.

Les consommateurs: gagnants ou perdants ?
Taxer les produits importés pourrait se traduire par une hausse des prix dans différents secteurs. Le constructeur automobile Toyota a, d'ores et déjà, mis en garde que s'il n'était plus en mesure d'importer aux Etats-Unis de l'acier bon marché pour y fabriquer des véhicules dans ses usines américaines, leur prix augmenterait considérablement. Cela pourrait ainsi freiner la consommation, un risque pour la croissance américaine traditionnellement tirée par la consommation des ménages.

Est-ce bon pour les Etats-Unis comme l'affirme Trump ?
"Nous devons protéger notre pays et nos travailleurs", a twitté Donald Trump vendredi pour justifier l'imposition de taxes. Pour autant, l'argument selon lequel en imposant des droits de douanes conséquents, cela va sauvegarder, voire favoriser l'emploi est loin de faire l'unanimité. "Les restrictions à l'importation annoncées par le président américain sont de nature à causer des dégâts non seulement hors des Etats-Unis mais encore à l'économie américaine elle-même, y compris à ses secteurs manufacturier et de la construction qui sont de gros utilisateurs d'aluminium et d'acier", a pourtant réagi le FMI. Dès jeudi, des fédérations américaines du secteur agricole déploraient les nouvelles mesures protectionnistes annoncées par Donald Trump, soulignant qu'en voulant protéger les producteurs d'acier et d'aluminium, il ouvrait la voie à des représailles qui affecteraient durement d'autres secteurs comme l'agriculture. Les céréaliers redoutent à présent des taxations sur leurs exportations de soja à destination de la Chine.
En 2002, le Président Bush avait imposé des taxes sur l'acier qui étaient restées effectives pendant 18 mois. Au cours de cette période, quelque 200.000 emplois américains avaient pâti de cette mesure protectionniste, rappellent les économistes d'Oxford Economics se basant sur une étude effectuée à l'époque.

La renégociation de l'Aléna est-elle compromise ?
Les Etats-Unis, le Canada et le Mexique sont engagés depuis plus de six mois dans une difficile renégociation du traité de libre-échange nord-américain (Aléna). En vigueur depuis 1994, cet accord a été qualifié de "désastre" par Donald Trump qui menace constamment d'en sortir si les discussions n'aboutissaient pas à un traité jugé favorable pour les entreprises et travailleurs américains. Alors que la septième session de discussions doit s'achever lundi à Mexico, de nombreux experts soulignaient vendredi que les annonces du président américain étaient de nature à compliquer la tâche des négociateurs des trois pays.


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