Le groupe des 22 Le parcours des membres du Groupe des 22 fait ressortir le fait que cette génération est exceptionnelle. Elle s'est fixée comme objectif la libération de l'Algérie dès le début. La commémoration du 64ème anniversaire de la réunion du Groupe des 22, un certain 27 juin 1954, a été à la hauteur de l'événement cette année. La rencontre qu'a organisée, hier, le bureau des moudjahidine de la wilaya d'Alger et l'APC de Belouizdad, en collaboration avec l'Association culturelle 11 Décembre 1960 à la Bibliothèque nationale d'El Hamma a dépoussiéré la mémoire de ces hommes, hors du commun. En présence d'une assistance nombreuse, les moudjahidine et historiens invités sont revenus tour à tour sur les circonstances, le parcours des membres dudit groupe et les objectifs de la réunion du Groupe des 22. L'universitaire et chercheur en Histoire, Amar Rekhila, qui a ouvert le bal, a indiqué d'emblée que la génération du Groupe des 22 est une génération exceptionnelle. «Le parcours des membres du Groupe des 22 fait ressortir le fait que cette génération s'est fixé un objectif depuis son jeune âge. Ayant tous assisté aux massacres du 8 Mai 1945, les membres du Groupe des 22 ont été convaincus que le colonisateur français ne pouvait être chassé que par la force. Cette conviction précoce a fait de ces jeunes de braves hommes», a mentionné l'historien. «Bien que les origines de ses membres soient différentes, c'est-à-dire issus de wilayas diverses, ces derniers avaient tous des points communs. L'ensemble de ces membres était issu de familles pauvres, des ex-militants du PPA, des ex-Scouts musulmans et des ex-militants de l'Organisation secrète (l'OS)», a ajouté le conférencier, faisant remarquer que le point le plus important qu'ils avaient en commun était le fait de croire en le travail révolutionnaire. «Les différends qui caractérisaient les rapports entre les messalistes et les centristes avaient motivé ces derniers pour mettre en oeuvre leur projet, à savoir la planification du déclenchement de la guerre. L'autre raison ayant poussé les membres du Groupe des 22 à déclencher la révolution est le fait que la société algérienne avait ressenti le besoin de la recherche d'un nouveau mouvement capable de porter ses espoirs et ses rêves. Messali Hadj et Ferhat Abbas avaient montré leurs limites», soulignera en outre l'historien, rappelant l'intelligence de ses membres qui ont pensé dès le début à l'unité nationale, et ce, à travers la réalité de faire participer toutes les régions du pays à cette rencontre qui a eu lieu sur les hauteurs d'Alger. Succédant à l'historien Rekhila, le moudjahid Hassane El Khatib, colonel durant la révolution a enchaîné que le Groupe des 22 n'a pas pensé seulement au déclenchement de la révolution, mais aussi à la gestion de cette dernière. «En effet, le Groupe des 22 a pensé à la méthode avec laquelle il allait doter la révolution armée, à la façon de partager les régions et surtout à la manière de convaincre les Algériens dont beaucoup n'étaient pas encore prêts à admettre l'idée de la lutte armée», a expliqué El Khatib. Les membres du Groupe des 22 étant des militants chevronnés instruits pour la plupart, ces derniers avaient pensé également dès le départ à la façon avec laquelle ils allaient annoncer cette rébellion au monde entier. Dans cet objectif, le Groupe des 22 avait, dès le départ, soulignera le conférencier, désigné Mohamed Boudiaf pour se charger de cette mission, et ce, depuis Le Caire. Le Groupe des 22 restera ainsi, selon El Khatib le véritable architecte de la Révolution algérienne. Les propos de Amar Rekhila et de Hassane El Khatib ont été longuement applaudis par l'assistance, composée essentiellement de moudjahidine et de familles des martyrs. Amar Rekhila a profité par ailleurs de l'occasion pour appeler les autorités compétentes à l'effet de vulgariser davantage le parcours et les faits d'armes des membres de ce groupe. Ces derniers ne sont pas assez connus par la nouvelle génération. Il est à rappeler qu'il ne reste encore en vie parmi les membres du Groupe des 22 que deux membres, à savoir Athmane Belouizdad et El Amoudi.