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"Tamazight peut devenir une langue d'enseignement"
FARID RABIA, AUTEUR DU PREMIER JEU DE SCRABBLE EN TAMAZIGHT, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 17 - 07 - 2018

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Très présent dans le domaine du militantisme pour la cause amazighe ainsi que dans le chantier de travail pour la promotion de tamazight, auteur de plusieurs ouvrages didactiques en tamazight, Farid travaille comme il milite pour donner à cette langue les moyens nécessaires pour passer du statut de langue enseignée, à celui de langue instrument d'enseignement de toutes les matières. Son dernier ouvrage est d'ailleurs consacré à l'enseignement des mathématiques en tamazight. Farid est aussi l'auteur du premier jeu de scrabble en tamazight. Dans cet entretien, il revient sur plusieurs questions relatives surtout à son domaine d'activité.
L'Expression: Vous n'êtes pas nouveau dans le travail pour tamazight, mais nous aimerions quand même une petite présentation de Farid Rabia.
Farid Rabia: Farid Rabia est militant de la cause amazighe, ex responsable de la commission d'enseignement de tamazight de l'association Idles présidée par le docteur Lounaouci de Tizi Ouzou. Idles était le berceau de la concrétisation de l'enseignement de tamazight en Algérie, même chez nos frères militants au Maroc.
Nous avons organisé de grands chantiers, le colloque international des langues maternelles, gestion de l'enseignement de tamazight et la formation des formateurs, colloque international sur l'enseignement de tamazight en 1992 avec la participation de personnalités du monde linguistique. Nous avons construit les fondations de l'enseignement tel qu'il était souhaité par Dda Lmulud At Maamar.
Aujourd'hui, les militants d'idles contribuent à la promotion de notre culture amazighe dans la production.
«Tussnakt i yemghurbizen» un manuel de maths en tamazight pour quel objectif?
«Tussnakt i yemghurbizen» est un ouvrage didactique militant réalisé après 20 ans de travail avec l'aimable contribution de Ramdane Achab et Ahmed Iktane, auteur marocain dans le domaine amazigh, préfacé par le docteur Mouloud Lounaouci, parrainé par l'association Imedyazen d'Alger et édité chez Baghdadi. L'ouvrage a été réalisé pour un double objectif.
En premier lieu, la généralisation et l'unification de l'utilisation du chiffre amazigh dans les écoles marocaines et algériennes, le deuxième objectif c'est la perspective de tamazight comme langue d'enseignement.
Vous savez, en 1920 Si Amar Boulifa a dit «le berbère de nos jours est aussi vigoureux qu'au temps de Massinissa et de Juba II. Il faut que les futurs Etats libres et indépendants d'Afrique du Nord se penchent sur leur propre civilisation à l'instar des civilisations qu'ils ont côtoyées: carthaginoise, romaine, arabe et française». Oui, nezmer! Tamazight peut devenir une langue d'enseignement.
Vous travaillez beaucoup pour donner à l'enseignement de tamazight des manuels nécessaires. Pouvez-vous nous en parler?
Vous savez, l'expérience de l'enseignement de tamazight ne date pas de 1995. Avant la création du HCA, Idles avait 5876 élèves et 842 enseignants, un programme d'enseignement fruit du travail des rencontres pédagogiques avec la participation des personnalités renommées à l'image de soeur Louis de Vincenne, Mme Khendriche, M. Boufoul du Maroc et autres. En ma qualité de militant et pédagogue, j'ai contribué à apporter un plus dans le domaine de la recherche et de la publication didactique en tamazight en réalisant «tasanayt tussnawit» en 2017 et «awalen inmidagan» en 2018. Ce dernier est le premier scrabble en tamazight.
Sur le plan éducatif, sur le plan de la généralisation de tamazight, j'ai contribué à la traduction des textes et documents de la révolution algérienne en tamazight à l'image de l'appel du 1er Novembre. J'ai encadré avec d'autres professeurs les différents stages de socialisation de tamazight organisés par le HCA comme celui des bâtonniers, Cnas et autres, sans compter la constitution d'un groupe de chercheurs dans le domaine de la néologie pour contribuer d'une façon effective au développement de l'enseignement de tamazight en utilisant les TIC.
Donnez-nous justement votre appréciation de l'avancée de l'enseignement de tamazight.
Qui n'avance pas recule, vous savez, ce ne sont pas 13 enseignants de tamazight qui sont recrutés à Tébessa qui font que Tébessa est considérée la 38ème wilaya où tamazight est enseignée. Non ce n'est pas la solution. La solution effective et urgente, c'est une loi organique effective portant mise en oeuvre de l'article 04, qui doit éclaircir les différentes fonctions de la langue officielle. L'académie n'est qu'une institution qui aura pour mission une démarche purement technique.
La loi organique doit modifier les textes sur la base du concept langue nationale et officielle. On enseigne à l'enfant dans l'Algérie d'aujourd'hui, l'arabe à l'âge de 5ans, le français à l'âge de 8 ans et ce n'est qu'à l'âge de 9ans que l'enfant apprend sa langue maternelle! Et encore dans un contexte «facultatif», le texte est toujours d'actualité dans la loi d'orientation de l'éducation donc il faut une loi organique qui doit modifier la loi d'orientation de l'éducation, la loi de la magistrature, le Code de wilaya et autres et de les mettre en conformité avec le concept de langue nationale et officielle.
Quel est votre avis sur le débat portant sur le choix du caractère?
D'abord, il n'échappe à personne que le tifinagh est l'une des plus anciennes écritures encore utilisées dans monde. Elle est comparable à l'hébreu, langue morte puis ressuscitée. A l'origine, tifinagh est le libyque, un alphabet à caractère consonantique dont l'utilisation était courante chez les Berbères d'Afrique du Nord plusieurs siècles avant l'ère chrétienne. Puis, petit à petit, cette langue a été délaissée du fait des multiples invasions étrangères de la terre de Tamazgha.
En Algérie, à l'époque contemporaine, dans le secteur de l'éducation on utilise les trois caractères le tifinagh, l'arabe et le latin. Le caractère utilisé en tamazight ne pose pas problème. L'essentiel est que l'écriture obéisse aux règles et reflète l'originalité de la langue. Un consensus doit exister dans le choix des textes et les thèmes. Sur le plan idéologique: le latin c'est l'universalité, le tifinagh c'est l'authenticité et l'arabe c'est l'arabo-baâtisme. Si on opte un jour pour un caractère bien déterminé c'est celui qui développera la langue. C'est aux scientifiques de trancher et non pas aux politiques, ni le ministre de l'Enseignement supérieur ni autre ne peut décider sur le choix du caractère pour tamazight et surtout pas dans l'immédiat. Pour l'instant on doit continuer sur la méthode de la polygraphie et polynormes.
Je vous laisse conclure:
D'abord «tanemmirt» à votre journal pour l'intérêt accordé à notre langue maternelle, je termine en disant qui vivra verra, tamazight vaincra.


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