L'embellissement des étals est une opération destinée à titiller l'appétit, même du très regardant sur la dépense. Chaque fois, à l'approche du mois sacré, c'est le branle-bas de combat des commerçants qui ne lésinent sur aucune astuce pour attirer le plus de clients. Cette année ne fait pas exception et on a droit au marché couvert aux opérations traditionnelles de réfection des peintures, d'achalandage de denrées alimentaires selon quelques rudiments de marchandisage, notamment le calibre des fruits et légumes et leur degré de maturité. Le décor du magasin n'est pas en reste puisque l'on voit déjà suspendues, des guirlandes en papier aux formes et couleurs éblouissantes. L'embellissement des étals est une opération destinée à titiller l'appétit, même du très regardant sur la dépense. Si les fruits et légumes se maintiennent à des prix relativement abordables, il n'en demeure pas moins que ces préparatifs renseignent sur le dessein des commerçants dont chacun sait qu'ils n'ont pour seul credo que le désir effréné d'amasser le plus d'argent, loin de la notion de solidarité et de l'esprit de corps. Même si les bouchers semblent curieusement maintenir les prix actuels, la viande ovine reste tout de même à un seuil qui donne le tournis -600 DA/kg-, un prix qui soulève l'indignation quand on connaît la vocation pastorale de cette région. Le poulet reste sur le carreau à 230 DA/kg et enfin la viande bovine peu prisée ici oscille de 600 à 700 DA/kg, selon le quartier choisi. Selon un père de famille rencontré au hasard dans notre tournée, il s'agit «d'une ruse et que beaucoup de tirelires vont voler en éclats dans les premiers jours du mois sacré».