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«Que vive le chaâbi, mon identité»
SAFINEZ (REALISATRICE) À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 05 - 01 - 2005

C'est à trois générations de musiciens que cette femme rendra hommage à travers un superbe concert qui sera animé demain soir au Palais de la culture.
Belle et magnifique sera la cérémonie que les 36 personnes de l'orchestre animeront demain au Palais de la culture Moufdi Zakaria. Cela ne peut être autrement quand on sait qu'El Hadi El Anka, qui reprend le flambeau de son père et ses autres musiciens répètent depuis quelques jours au 4e étage du Conservatoire d'Alger, dans cette même salle où le maître El-Anka prodiguait ses précieux cours à ses disciples. Son aura planera assurément. Aujourd'hui, l'équipe technique et l'orchestre se rendent à Sidi-Abderrahmane où sera organisée une ouaâda comme bon présage pour le concert. Enfin, Safinez souhaiterait que le ministère de la Culture rende hommage à ces musiciens en les honorant au prochain Festival de Timgad. Ce ne sera qu'un honneur fait à ces aèdes de la chanson populaire, symbole d'une partie de notre culture algérienne.
L'Expression: Pourquoi un documentaire sur la musique chaâbie?
Safinez:Je trouve que le chaâbi représente le vécu algérois, un style de vie, de la rue, le quotidien de l'homme algérois, ses habitudes à La Casbah, au domino...Cela m'a énormément intéressée. Je suis aussi une fan de chaâbi. J'ai toujours écouté cette musique. Dans ma famille, personne ne l'écoute mais pour moi c'est une musique mélodique qui m'a toujours attirée. Je trouvais que c'était une musique toujours orientée vers l'homme, plus que la femme. Peut-être, c'est par rapport à cela que je m'y suis intéressée, pour connaître le quotidien de l'homme algérois.
Parlez-nous des conditions de travail et de la genèse de ce documentaire.
L'été dernier, j'ai reçu une copine irlandaise et son ami. Pendant les vacances, on a décidé de leur faire visiter La Casbah. Lors de notre promenade, nous avons rencontré dans une petite miroiterie, un musicien qui s'appelle Mohamed Ferkioui. Il s'est avéré qu'il était un grand musicien dans les années 40. C'est de la discussion qu'est née l'idée de faire ce long-métrage. En m'évoquant le décès des uns et des autres, j'ai pensé réunir le reste et en faire un orchestre. Je suis repartie en Irlande où je prépare mon magistère. J'ai écrit le scénario après avoir filmé déjà quelques réunions de ces musiciens à Alger. Suite à une petite promotion, j'ai pu trouvé de l'aide et constituer ainsi l'équipe technique.
Vous qui avez quitté l'Algérie à l'âge de 5 ans, ce film c'est un peu un hommage que vous rendez à la musique chaâbie et par ricochet aux musiciens ou une forme de nostalgie de ces années-là?
J'ai vécu un peu partout et je ne me sentais pas chez moi. Mon rêve était que je reviendrai un jour en Algérie. C'était une recherche identitaire. A travers ce documentaire, tout le monde croit que je suis en train de rendre hommage à ces gens-là. Certes, c'est le cas, mais c'est aussi une façon de me retrouver, de retrouver mes racines. C'est une quête de soi-même.
Qu'en est-il des musiciens de cet orchestre recomposé qui animeront un concert exceptionnel jeudi au Palais de la culture? L'aboutissement du tournage?
Dès que je suis arrivée en Algérie, j'ai été aidée par Saïd Rehab, mon associé de production et quelques personnes afin de réunir ces musiciens. J'ai voulu regrouper trois générations afin de montrer cette transmission de la musique chaâbie.
Or, la plupart des chouyoukh des années 40 sont malheureusement décédés. Ce sont 12 à 14 musiciens que nous avons réunis et tenté de retrouver leurs disciples. Ensuite, nous nous sommes attelés à rechercher la génération post-indépendance et celle d'après. Le plus jeune a 50 ans. Parmi eux, des compagnons ou des élèves de cheikh M'hand El-Anka. Des gens qui ont énormément fait en donnant leur vie pour cette musique. Ce sont des compositeurs qui ont écrit des kasaïd, des chansonnettes, etc. Ils étaient complètement oubliés. Ils étaient très connus dans les années 60. Ils ont chanté, fêté l'indépendance et soutenu l'Algérie.
A partir des années 70, on n'en a plus entendu parler. L'artiste, comme ils le soulignent, n'a pas de statut en Algérie, aucune retraite. Il n'y a pas d'artistes professionnels. C'est ce qu'ils disent. C'est vrai et je le vois. On ne gagne pas sa vie en faisant de la musique. Ils n'ont pas eu le temps d'exercer leur passion comme un métier. Pendant toute l'année, on ne peut pas vivre avec 2 ou 3 enregistrements et quelques concerts occasionnels animés lors des fêtes religieuses et autres mariages.
Comment est venu le titre de l'orchestre El Gusto?
C'est un nom que Saïd a trouvé.
Saïd : cela n'a pas été une mince affaire de mettre la main sur ces musiciens. En discutant avec eux, on a découvert des gens qui vivent avec «Gusto». C'est un mot espagnol. A l'époque, c'était me Gusto qui veut dire j'aime.
Il y avait beaucoup d'Espagnols en Algérie avant l'indépendance et ce mot est resté. C'est aussi un clin d'oeil à la musique espagnole et le chaâbi est un enfant de la musique andalouse. Il y a un peu de mélange de tout ça. C'est ainsi le «Gusto» de Safinez d'avoir voulu découvrir son identité à travers cette musique qu'elle a écoutée dans d'autres pays que l'Algérie.
Safinez : Il faut rappeler que le premier mandole à avoir été créé pour Hadj El-Anka a été fait par un Espagnol, M. Bilido.
Pourquoi le chaâbi ? C'est parce que c'est un portrait de la vie des Algériens. Quand on l'écoute, on peut visualiser les ruelles avec leurs noms. Ils chantent un certain vécu. Comment on entre dans une maison, comment une fille se prépare pour son mariage... C'est pourquoi à travers ce long-métrage, on entre au coeur de ces gens-là. C'est vraiment profond. On vit avec eux toujours. On rentre dans leur maison, on connaît leur famille, leurs habitudes, c'est un documentaire fait avec passion.
Malheureusement, nous n'avons pas pu faire tout ce dont nous avons voulu, faute de financement. On cherche toujours de l'aide en Algérie. Je trouve que c'est un sujet qui concerne vraiment ce pays. Ils font vraiment partie de son histoire, ces gens-là. On partira tous un jour et c'est bien d'avoir ce genre de témoignages.
On se doit de leur rendre hommage avant qu'ils ne partent. Il faut les entendre jouer, les voir. Ils sont expressifs. Ils sont magnifiques. En fait, c'est un hommage complet que nous voulons rendre aux artistes d'ici et d'outre-mer, puisque dans un second temps, nous partirons avec l'orchestre au mois de juin prochain à Marseille par bateau, à la rencontre de ces musiciens immigrés et autres juifs algériens. Ce sera un grand rassemblement pour l'amour du chaâbi.


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