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«On n'a pas les moyens de notre politique»
M'HAMED BENGUETTAF À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 06 - 01 - 2005

Revêtant tantôt la casquette d'un homme de théâtre, tantôt celle du directeur du TNA, M'hamed Benguettaf aborde, dans l'entretien qui suit, d'une façon exhaustive, le marasme qui secoue le 4e art en Algérie. Pour ce dramaturge, acteur et comédien: «Deux choix s'imposent d'eux-mêmes, soit investir sur le potentiel juvénile et niveler le chemin pour les générations futures ou faire un théâtre commercial et aller chercher les grands artistes connus sur la scène artistique internationale, remplir les salles et amasser de l'argent». Ecoutons cet artiste invétéré, lui qui a tant contribué à faire les années fastes du théâtre algérien.
L'Expression : L'Algérie vient de participer au Festival international d'art dramatique qui s'est déroulé à Damas du 21 au 30 novembre 2004 , avec une seule pièce, «La répétition», est-ce à cause du manque de production?
M'hamed Benguettaf: Non. Parce que dans ce genre de festival un pays ne peut participer qu'avec une seule pièce. C'est un festival qui a vu quand même la participation de pas moins de 15 pays. Donc, imaginez si chaque pays prend part avec deux ou trois pièces, c'est-à-dire si ça s'étale sur 40 spectacles, le festival doit se poursuivre durant plus d'un mois, alors que ce genre de manifestation ne dure que douze ou quinze jours maximum.
Mais je tiens à signaler qu'il n' y a pas eu uniquement des représentations théâtrales mais aussi des conférences, des communications... donc, tout ce travail théorique prend beaucoup de temps. En plus, il est vraiment difficile, dans l'état actuel des choses, que notre pays puisse envoyer plus de 2 troupes. On doit payer les billets d'avion et tout un chapelet de frais relatifs au voyage.
Peut-on déduire que le théâtre algérien vit encore dans son marasme?
Malheureusement, la réalité le confirme et on ne peut pas cacher le soleil avec un tamis. Il y a comme ça des alouettes, des hirondelles, de individualités pleines de bonne volonté qui essaient tant bien que mal de faire vivre ce secteur, mais c'est très difficile dans l'état actuel des choses, notamment quand les moyens nécessaires manquent. Je pense qu'il est temps de revoir les choses plus sérieusement. Il est nécessaire d'élaborer une politique culturelle en général et théâtrale en particulier. Parce qu'on ne peut pas rester comme ça et indéfiniment tributaire d'une année budgétaire boiteuse. Il va falloir revoir l'ensemble du secteur de la culture dans le contexte algérien.
C'est-à-dire...
Dans la vision globale de l'avancée du pays dans tous les domaines politique, industriel, économique..., il est nécessaire que le secteur de la culture reprenne le premier rang, l'avant-garde. Parce que nous avons toujours tendance à se déresponsabiliser alors que, quelque part, chacun d'entre nous a sa part de responsabilité. Il est temps donc de prendre en charge convenablement un secteur aussi vital que celui de la culture. Je ne comprends pas pourquoi, depuis 40 ans, tous les secteurs ont été prioritaires à un moment ou un autre, sauf celui de la culture. Regardez, à titre d'exemple, combien de complexes sportifs ont été édifiés. Tandis qu'il n'y a pas un seul théâtre construit depuis l'indépendance. C'est aberrant!
Le théâtre algérien a connu quand même une période faste, pendant les années 70 et 80, pourquoi donc ce changement radical de la situation?
Au lendemain de l'indépendance, il y avait une Algérie qui naissait, un peuple qui avait soif de liberté et de culture. C'était une nouvelle nation qui venait juste de sortir d'un long joug colonial. Donc, tout paraissait bien, parce que nous avions cette fierté d'appartenir à un pays indépendant. Puis il y avait cette conception d'un pays nouveau. Et depuis, les choses ont changé, la situation n'est plus la même. Les données ont brusquement changé. L'Algérie est passée d'une économie centralisée à une économie de marché. Et la transition n'a pas été faite d'une manière sereine. Tout a été chamboulé du jour au lendemain. Ce raz-de-marée a drainé le secteur de la culture emportant avec lui l'un de ses piliers qui est le théâtre.
Tant que la culture n'a pas repris son poids, on reste condamné à vivre dans l'obscurantisme et l'ignorance, car il se trouve que le développement d'une nation se mesure par l'intérêt qu'on accorde à la culture, à la création artistique et intellectuelle.
Eschyle est quelqu'un qu'on ne pourra jamais effacer, Shakespeare aussi. Tandis que personne ne se souvient des ministres les plus brillants de l'époque de Molière, ou au temps de Shakespeare. Ibn Arabi est un nom qui reste immortel. Et ce sont ces écrits-là qui font l'âme d'une nation. C'est ça la référence pour les générations à venir, c'est ça leur Histoire...
Une pièce de théâtre est une petite histoire qui fait partie de la grande. Et je crois que le théâtre algérien a cette réputation de coller à la réalité, ce qui fait que chaque auteur laisse derrière lui un petit pan de l'histoire.
Aujourd'hui, il est nécessaire, et ceci on ne cesse de le répéter depuis 40 an, que le secteur de la culture reprenne sa juste valeur. Mais que peut un artiste dans de pareilles situations, lui qui n'a entre les mains que son savoir-faire, sa passion pour ce qu'il fait?
Toutefois, pour ce faire, il doit y avoir quelqu'un en face de vous à qui on peut s'adresser et qui sera à l'écoute.
En outre, l'artiste n'éprouve pas uniquement un besoin matériel mais aussi un milieu propice où il peut travailler. Vous savez, la création artistique est tributaire aussi bien d'un climat de paix et de sérénité que d'un budget bien portant.
En somme, comment voulez-vous qu'on assure la pérennité du théâtre en l'absence frappante d'infrastructures, de formation...
Justement sur ce volet, la situation s'avère catastrophique, d'autant plus que le 4e art en Algérie en souffre sérieusement...
Effectivement, et cela constitue le talon d'Achille de l'ensemble des segments de la culture en Algérie. On souffre du manque d'instituts d'arts dramatiques et chorégraphiques, de musiques, de beaux-arts...Vous vous rendez un peu compte que l'Algérie, et 40 ans après l'indépendance, ne dispose que d'une école de formation en arts dramatiques et chorégraphiques qui est celle de Bordj El-Kiffan, devenue l'Ismas? c'est horrible et décevant!
Savez-vous que le Grand-Alger ne possède que 2 salles pour les représentations théâtrales, en l'occurrence le TNA et le Mougar? Quant aux salles Ibn Zeydoun et Ibn Khaldoun, elles ne sont pas faites pour ce genre de spectacles, parce que, tout simplement, elles sont mal équipées. Cet un état des lieux est désolant, notamment lorsqu'on pense à ces dizaines de salles fermées ou qui tombent en ruine, quand on ne les transforme pas en pizzerias ou en salles des fêtes. Je ne sais pas s'il existe un qualificatif plus fort que le mot aberrant.
Donc, en manque de toutes ces choses essentielles, comment voulez-vous que l'Algérie soit représentée dans les grands festivals qui se déroulent un peu partout dans le monde? De quelle manière peut-on répandre la culture algérienne quand nos livres ne sont même pas disponibles chez les libraires, même des pays voisins? En sus, comment voulez-vous qu'on rénove. Et je dis et je le redis encore une fois, tout ce travail commence tout d'abord chez nous. C'est nous qui devons imposer notre culture dans la cour des nations.
Mais, pour ce faire, on a besoin d'un tant soit peu de moyens financiers, ce nerf de la guerre, comme on dit.
Bien sûr, et cela personne ne peut le nier. C'est une évidence indéniable. On ne peut pas monter une pièce de théâtre ou éditer un livre avec, uniquement de la bonne volonté. Il faut de l'argent pour relancer n'importe quel projet.
Justement, en parlant des moyens financiers, quel est le budget annuel alloué au Théâtre national algérien?
C'est une question un peu délicate. Le budget du TNA ne peut couvrir que les salaires de ses employés, et ce, pendant une période de 10 mois ! Donc, nous ne disposons que de petits moyens qui permettront de renforcer la dignité des employés du TNA. Et là je veux ajouter une petite précision : savez-vous que les salaires des employés de cette institution n'ont pas été augmentés depuis au moins 15 ans ! Aujourd'hui, ces gens-là ne touchent que des miettes. Ce qu'on demande maintenant, c'est juste les moyens nécessaires qui nous permettront de produire. Et encore, on ne demande pas des milliards, mais juste le nécessaire.
Et la marge consacrée au montage des pièces de théâtre?
Là, on doit se débrouiller, on doit chercher de l'argent, et ce n'est pas toujours évident d'en trouver. Avant, il y avait le Fonds d'aide à la création, mais maintenant les caisses sont vides, et encore ce Fonds ne contribuait qu'avec 10%.
Actuellement on fait ce qu'on peut, on trouve des amis qui nous aident, des sponsors.
Il y a aussi l'AIC qui nous accompagne. Il n'est même pas sponsor ordinaire, mais un mécène. Grâce à lui et à son P-dg, en l'occurrence M. Aâlem Rabah, qui est un ancien comédien et acteur, nous arrivons quand même à tenir le coup.
Et là, on ne cesse de part et d'autre de parler de disette, alors que les caisses de l'Etat sont pleines. C'est vraiment paradoxal!
Et le rôle du ministère de la Culture dans cette affaire?
La ministre de la Culture ne cesse de demander, de frapper à toutes les portes. Elle fait des rapports sur l'état du secteur, elle l'a présenté au conseil des ministres, elle se manifeste, elle se bat devant les commissions à l'APN, mais il n'y a pas d'interlocuteur. Les portes sont closes.
En définitive, pour ce qui nous concerne, nous ne demandons rien pour nous : ni de maison ni de terrain... tout ce que l'Etat donne revient à l'Etat, pour ses enfants, pour la postérité, pour la promotion de la culture de ce pays. La priorité, c'est le théâtre. Quand on finance cet art, c'est comme si on donne au citoyen. Il faut donner au théâtre les moyens de produire, de diffuser, de se promouvoir...
Et pourtant la mise en scène d'une pièce de théâtre nécessite au moins 4 ou 5 millions de dinars...
Je vous dis que c'est un miracle qu'on ait pu monter 4 pièces durant cette saison. Tenez, ceci est le bilan que je suis en train de préparer et que je vais remettre à la ministre de la Culture. Durant la période allant du 6 octobre 2003 au 5 juillet 2004, c'est-à-dire 9 mois, que je considère comme une saison, on a présenté 153 spectacles (tous genres confondus), dont 122 pièces de théâtre. Aussi durant la même période, on a réuni quelque 26.000 spectateurs. Et les pièces que nous avons présentées sont restées à l'affiche plus d'un mois; d'habitude on présente la première, la deuxième et au bout de la troisième représentation, la pièce est tombée aux oubliettes.
La priorité pour moi, en tant que premier responsable du Théâtre national algérien, est l'investissement. Mon but est de garder les portes de cette institution ouvertes durant toute la saison théâtrale.
Justement en parlant d'investissement, il paraît que votre stratégie de travail adoptée depuis que vous êtes à la tête du TNA est beaucoup plus axée sur le potentiel juvénile notamment, qu'en est-il au juste?
Vous savez, nous avons tendance à ignorer les capacités de nos jeunes, pourtant ils sont dotés d'une volonté de fer incroyable. Et ceci, ils l'ont prouvé à maintes fois. Et la dernière pièce, en l'occurrences «Les physiciens» en est une preuve irréfutable. Et puis, il suffit de leur donner l'occasion de se manifester. C'est-à-dire ne pas les faire jouer une fois par hasard et après on leur ferme la porte, mais il faut leur faire appel d'une manière régulière. Ce sont quand même ces jeunes-là qu'on a toujours ignorés qui ont joué les pièces de Garcia Lorca et d'une façon extraordinaire !.
Donc, si on leur ouvre les portes pendant 4 ou 5 ans de suite, je crois que notre pari sera gagné. Et je crois aussi que c'est cette relève-là qui pourra faire le printemps de notre théâtre.
Et je dois souligner à l'occasion que les saisons théâtrales 2003/2004-2004/2005 ont été ouvertes par des pièces pour enfants. Je l'ai fait exprès le 6 octobre, parce que la jeunesse algérienne est sortie un certain 5 Octobre 1988, c'est une date qui revêt une symbolique exceptionnelle. C'est un message fort que j'ai essayé de passer. Maintenant s'il a été perçu ou pas, je n'en sais rien. Toutefois, je continue de faire ce que j'ai commencé en toute sérénité et tranquillité.
Aussi, ma stratégie est basée sur les jeunes aussi bien acteurs que public. Je trouve que les jeunes, si on leur apprend à fréquenter les salles de théâtre, des arts du spectacle, les suivre de 6 ans à 20 ans, réfléchiront 90 mille fois avant de faire un geste malheureux.
Maintenant deux choix s'imposent d'eux-mêmes : soit investir dans ce potentiel juvénile et niveler le chemin pour les générations futures ; ou faire un théâtre commercial et aller chercher les grands artistes connus sur la scène artistique internationale, remplir les salles et amasser de l'argent.
Mais il y a le problème de continuité qui se pose. Si demain vous quittez votre poste, celui qui vous remplacera suivra-t-il votre politique?
Là, c'est une autre paire de manches. Effectivement, je rejoins votre avis. Néanmoins, pour qu'un directeur puisse faire le suivi de son prédécesseur, il faut quand même qu'il trouve quelque chose de concret. De toutes les manières, pour ce qui me concerne, je ferai de sorte que celui qui viendra après moi, trouve les portes du théâtre national ouvertes les lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi après-midi, soit pour le public adulte ou jeune, c'est-à-dire quatre jours par semaine. Egalement, je suis de ceux qui militent pour que le théâtre soit accessible à un vaste public. Et pour ce faire, nous avons effectué une tournée à travers le territoire national. On a fait Béjaïa, Bordj Bou-Arréridj, Médéa, Constantine, Koléa, et nous avons surtout fait le Grand Sud : Illizi et Djanet ! Il paraît que c'est la première fois que ces populations assistent à la présentation d'une pièce de théâtre ! Je trouve qu'une tournée dans sept villes est la meilleure façon de renouer avec le large public. J'essaie de faire ce que j'ai à faire en toute honnêteté et sincérité. Je ne suis pas pleurnicheur, je ne quémande pas, ni ne demande de la charité à quelque secteur que ce soit. Bien sûr, on veut toujours avoir quelque chose, mais dans le cas où on ne trouve rien, devra-t-on fermer et rendre les clefs?
Entre Benguettaf le directeur et M'hamed l'artiste, y a-t-il un écart?
Etre directeur, ça m'empêche de faire beaucoup de choses. Parce que je suis pris dans l'engrenage de petits problèmes parfois et que je dois impérativement régler. Je perds pratiquement toutes mes libertés, notamment celle de créer. Cet acte demande beaucoup de temps, parfois quand on ne trouve pas une petite phrase d'un texte, on se donne tout le temps pour la chercher. Mais là, à la place où je suis, il m'est difficile de m'adonner pleinement à ma passion d'écrire, de mettre en scène et surtout de jouer. Je suis vraiment cloîtré.


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