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La France passe aux aveux
MACRON RECONNAÎT LA PRATIQUE DE LA TORTURE EN ALGERIE
Publié dans L'Expression le 15 - 09 - 2018

A quand la reconnaissance des massacres du 8 Mai 1945?
Maintenant que les archives seront publiques, même partiellement, les tortionnaires d'hier et leurs héritiers ne sauront quoi répondre à des vérités historiques.
Maurice Audin est l'un des centaines de milliers de martyrs de la guerre de Libération nationale. L'Algérie, qui a baptisé en son nom une place qui jouxte la Faculté centrale d'Alger où il enseignait les mathématiques, en a fait, au lendemain de l'indépendance l'un des symboles de la résistance des Algériens au colonialisme. La France s'en est ridiculement tenue à la version de son évasion pendant son transfert à la prison. Sur plus de cinq décennies, la version algérienne et française du cas Audin étaient contradictoires. En Algérie on savait que l'homme avait été torturé jusqu'à ce que mort s'en est suivie, tandis qu'en France, on a fait mine de ne rien savoir. Les deux versions, algérienne et française, s'étaient rapprochées sous François Hollande qui a reconnu que le mathématicien algérien était mort durant sa détention. Il fallait bien que, le jeu stupide de la France avec sa propre Histoire cesse un jour. Emmanuel Macron a eu le courage et l'honnêteté intellectuelle de qualifier les choses par leur nom. C'est la première fois qu'un président de la France admet que Maurice Audin a été torturé, tué, puis enterré Dieu sait où, sans sépulture. Cette reconnaissance vaut un geste historique, pas seulement parce qu'il confirme une vérité qu'historiens, personnalités politiques et la femme du martyr n'avaient cessé de crier depuis plus d'une décennie, mais surtout en raison de l'ouverture des archives françaises en rapport avec les disparitions de militants français et algériens durant la guerre de libération, décidée par le président français. La sincérité de sa démarche ne peut être remise en doute, lorsqu'il reconnaît que l'Etat qu'il incarne avait, durant les années 50, institué la torture en système. Macron l'a dit à la veuve du martyr dans le message qu'il lui a remis. La trace est donc écrite, ce qui renforce la détermination de l'homme à assumer son acte. Il donne un sens profondément politique à son geste lorsqu'il s'entretient téléphoniquement avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour, l'informer sans doute, de son intention d'ouvrir les archives. Les deux hommes ont certes évoqué beaucoup de questions bilatérales et la situation de la région, mais l'on peut très aisément deviner que le travail mémoriel a été au centre des discussions.
Le martyre de Maurice Audin qui a plané sur la conscience française plus de cinq décades sera un facteur d'union entre l'Algérie et la France, à travers le processus de vérité que Macron a enclenché de manière très officielle. Et pour cause, désormais, tous les historiens peuvent consulter les archives et lever les zones d'ombre, montrer à l'opinion française, à quel point son armée a manqué d'humanité face à des militants et de simples quidams désarmés. Les historiens démontreront comment Djamila Boupacha, Louizette Ighil Ahriz, et tant d'autres moudjahidate ont été torturées, violées de la plus barbare des manières. Les Français apprendront comment est mort Ali Boumendjel. Ses tortionnaires lui ont brûlé les yeux au chalumeau, avant de le défenestrer. Des dizaines de milliers d'autres Algériens soumis à «la question» ont été broyés par le système tortionnaire de la France coloniale, pour après être jetés dans des fosses communes. Macron doit savoir que l'impact de sa décision fait montre d'un courage historique, mais nécessaire. Il est inconcevable que la France ne fasse pas le point sur la partie sombre de son Histoire. La thèse, défendue par Kouchner et autre BHL, qui consiste à laisser la génération de Novembre s'éteindre pour se dispenser de la sanction de l'Histoire est fausse. Macron le sait et c'est pour cela qu'il a décidé de confronter les Français à leur passé récent. Avant lui, Chirac l'a bien fait pour les juifs déportés par l'Etat français. Les massacres perpétrés par l'armée coloniale à Madagascar ont fait l'objet d'un traitement dépassionné et la République française a admis sa responsabilité. Cette même République qui s'est empressée de condamner le génocide des Arméniens et autres barbaries de par le monde, est restée figée lorsqu'il est question de voir en face ce qui a été perpétré entre 1830 et 1962 en Algérie. Les tortionnaires qui s'étaient repliés dans l'Hexagone après leur défaite ont tout tenté et tentent toujours de ne pas perdre la bataille de la mémoire, après avoir perdu leur honneur en Algérie. Ils ont caché la vérité à l'opinion française et dépeint la colonisation comme une oeuvre civilisatrice. Même Macron, victime de leur entreprise d'«enfumage» a cru voir quelques aspects positifs de la colonisation. Mais le seul cas Audin détruit l'image que les ultras de l'Algérie française veulent vendre à leurs concitoyens. Maintenant que les archives seront publiques, même partiellement, les tortionnaires d'hier et leurs héritiers ne sauront quoi répondre à des vérités historiques. C'est dire que le premier pas de Macron n'est pas anodin. Il a entrouvert la porte. La société française réclamera certainement plus et les Le Pen et consorts seront démasqués devant l'Histoire. Ce jour-là, l'amitié algéro-française prendra tout le sens que veulent lui donner les présidents algérien et français.


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