Même s'ils ont demandé à souffler, hier, les cours de l'or noir campent solidement autour des 85 dollars. Alger le 23 septembre 2018. Les pays producteurs Opep-non Opep décident de maintenir la réduction de leur production de 1,8 million de barils par jour. Les prix du pétrole ont fait un bond notoire depuis. Ils ont franchi la barre des 85 dollars, lundi dernier, pour la première fois depuis le mois de novembre 2014. Cette hausse des cours de l'or noir demeure une préoccupation de premier plan pour le président américain qui souhaiterait les voir baisser. Paradoxalement, une telle conjoncture semble, apparemment, ne faire ni chaud ni froid à une classe politique algérienne beaucoup plus encline à se donner en spectacle. La question du retrait de confiance du président de l'Assemblée nationale qui tient le haut du pavé actuellement est édifiant à ce propos. Le net rebond des prix du pétrole aurait pourtant dû la faire réagir davantage que les petites querelles de clocher. La stabilité du pays en dépend. Le net rebond des cours de l'or noir n'est-il pas derrière l'amélioration de la situation financière, économique du pays? Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le déficit commercial a sensiblement baissé. De près de 75% pour les huit premiers mois de 2018 comparativement à la même période de 2017. L'enveloppe financière allouée aux transferts sociaux a été augmentée, des chantiers qui ont dû être gelés à cause de la baisse des revenus pétroliers ont pu être relancés...Un contexte économique qui n'est pas tombé du ciel. L'Algérie a été la cheville ouvrière de cette situation qui lui permet d'entrevoir l'avenir autrement. Plus sereinement, après avoir vu poindre le spectre de la faillite. La dégringolade des prix du pétrole a pu être stoppée après l'offensive diplomatique sans précédent lancée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Elle s'est concrétisée le 28 septembre 2018 lors d'un sommet de l'Opep qui s'est tenu dans la capitale algérienne en marge du 15ème Forum international de l'énergie. Les membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole se sont mis d'accord pour retirer 1,2 million de barils par jour. Un accord historique salué par la presse internationale. Le 10 décembre à Vienne, en Autriche, l'Opep et ses 11 alliés dont la Russie décident de réduire leur offre de 1,8 million de barils par jour. La suite est connue. Non seulement le baril n'est pratiquement plus redescendu sous la barre des 70 dollars depuis le début de l'année, mais il lorgne actuellement les 90 dollars. Une cible qui semble à sa portée vu son rythme de progression. Les experts ne sont pas surpris. Cet envol est justifié à leurs yeux. «Avec une production bloquée au Venezuela, l'anticipation du gel des exportations iraniennes le mois prochain, en raison des sanctions américaines, la hausse récente des prix n'est pas une surprise», a fait remarquer Joshua Mahony, analyste chez IG. Même s'ils ont demandé à souffler, hier, les cours de l'or noir campent solidement autour des 85 dollars. Vers 14h55 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 85 dollars sur Intercontinental Exchange de Londres, en hausse de 2 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» pour le contrat de novembre grappillait 3 cents pour se négocier à 75,33 dollars. Une petite halte pour mieux rebondir... Sans doute.