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Dans la jungle de l'immobilier
PASSE-DROITS, SOUS-LOCATIONS ET TRAFICS
Publié dans L'Expression le 19 - 10 - 2005


Dans la jungle de l'immobilier
Depuis les années 1970, des politiques successives de construction de vastes programmes d'habitat furent adoptées pour offrir à tous les citoyens un toit. Des milliers de milliards ont été investis par l'Etat pour faire face à une demande sans cesse accrue mais en vain, puisque en 2005 encore, la crise du logement constitue toujours un problème majeur aux autorités. La hausse du prix du pétrole et le lancement du projet de construction d'un million de logements ont, certes, ressuscité l'espoir perdu mais cela semble encore insuffisant du moins tant que la mafia du foncier continue de sévir, et tant que les spéculateurs qui se font passer pour des « misérables » aux yeux des autorités, continueront de profiter systématiquement des «largesses» de l'Etat au détriment des gens réellement dans le besoin qui ne sont pas forcément des chômeurs, des « smicards » ou inscrits comme étant des cas sociaux. Il est clair que le wali, le ministre et encore moins le chef de l'Etat ne peuvent pas être mis au parfum sur la destinée du logement social une fois attribué, mais il n'en demeure pas moins que nombre de ces habitations sont sous-louées à de tierces personnes, à des prix fort quand elles ne sont pas purement et simplement fermées. A Bab Ezzouar par exemple, pour ne citer que cette grande circonscription, des témoignages concordants affirment que des dizaines, voire des centaines de logements sont fermés ou occupés seulement l'espace d'une soirée. Il y a des gens qui occupent des postes au sein même de l'Etat qui ne se refusent rien. L'on raconte ici et là que si tous les logements sociaux inoccupés sont récupérés, pas seulement à Alger, mais à travers tout le territoire national, l'épineux problème de la crise du logement connaîtrait alors son épilogue. Il faut savoir que durant les années de terrorisme, a eu lieu le plus grand détournement de biens de l'Etat. Au moment où des gens se sont fait massacrer pour la sauvegarde de la République algérienne, d'autres ont amassé des fortunes en accaparant à l'aide de subterfuges, des logements, des villas et des lots de terrain, dont la valeur est aujourd'hui inestimable. Le trafic d'influence était érigé en maître absolu. Combien de terrains ont été acquis au dinar symbolique puis revendus dix fois, cent fois leur prix d'achat. Combien de lotissements ont vu le jour, des cités entières construites sans aucun document légal et qui ne disposent à ce jour ni d'eau, ni d'assainissement, ni de route praticable. Le flanc est de l'Algérois regorge de ces cités. Des terrains à vocation agricole qui produisaient jadis fruits et légumes, ont été « bétonnés » sans pour autant atténuer un tant soit peu la crise du logement. Alors à qui a profité tout ce qui a été construit jusqu'ici, mais surtout à qui profitera ce qui va être construit ? Voici la question, voici le dilemme.
Les agences immobilières: «la source d'information»
Dans son vaste projet de remettre sur rail l'Algérie, le chef de l'Etat a fait de la réalisation de 1 million de logements d'ici les quatre prochaines années, l'une de ses priorités. Mieux, il suit personnellement l'évolution des différents programmes et n'hésite pas à faire des descentes sur les chantiers mêmes pour constater de visu ce qui a été réalisé, mais surtout ce qui n'a pas été réalisé. L'homme qui connaît parfaitement la mentalité des responsables des projets et la manière de faire de nombre d'entrepreneurs, n'hésite pas à sévir pour bousculer l'ordre établi dans le milieu entreprenarial depuis des décennies et qui consistait à faire des délais de réalisation le cadet des soucis. Cela dit, si depuis près de cinq années, les autorités au plus haut niveau, sur instruction du président de la République, ont déployé les grands moyens pour construire toujours plus d'habitations en multipliant toutes sortes de formules, il n'en demeure pas moins que les véritables personnes dans le besoin, les gens respectueux des lois, traînent toujours avec leur famille d'un endroit à un autre. Sinon comment expliquer par exemple que nombre de logements Aadl sont sous-loués et sont même proposés à travers des agences immobilières à 15 et 20.000 DA, parfois jusqu'à 25.000 DA tout dépend de l'endroit. A Chéraga par exemple, des agences immobilières sont allées jusqu'à mettre du courrier dans les boîtes aux lettres des nouveaux bénéficiaires de ces appartements en leur proposant de servir d'intermédiaires pour la sous-location en assurant en bas de l'offre de service une «discrétion absolue». La réglementation pourtant, là-dessus, est très claire. Le locataire n'a aucun droit de louer un bien qui ne lui appartient pas encore. Pourtant, la pratique est courante. A défaut de contrats de location, les agents immobiliers ont trouvé un subterfuge idéal pour contourner en toute légalité la loi. En lieu et place d'un contrat de location, c'est un contrat de gardiennage qui est délivré au futur locataire par le notaire. Si cette pratique est arrivée jusqu'aux oreilles des médias, c'est qu'elle a dû faire déjà beaucoup de chemin. La question qui se pose c'est de savoir comment des logements prédestinés aux couches moyennes, et autant dire défavorisées, se retrouvent proposés à travers les agences immobilières? Il faut savoir que sur les 2762 agences immobilières qui existent en Algérie, 1194 sont implantées dans la seule wilaya d'Alger, soit un peu plus de 42%.
A la circonscription de Chéraga, à elle seule, sont répertoriées 90 agences. Elle détient ainsi le record en nombre par rapport aux autres circonscriptions d'Alger. Affirmer que toutes les agences immobilières travaillent dans l'illégalité, c'est aller vite en besogne. Des professionnels de ce métier qui date de 1984 en Algérie, ont essayé de moraliser la profession, à l'image de l'Union nationale des agences immobilières (Unai) qui a même présenté un mémorandum au ministre de l'Habitat. Le vice-président de l'Unai, également gérant de l'agence immobilière Transiko à Kouba, est outré par le comportement de certains agents immobiliers qui ont, dit-il, porté de sales coups à la profession. Notre interlocuteur nous révèle qu'il n'existe pas de barème zonal en Algérie et que les prix sont fixés par les «trabendistes» du milieu de l'immobilier. Cependant, ce responsable de l'Unai ne désespère pas de voir un jour cette profession réglementée pour éviter le désordre et l'anarchie. D'après lui, le métier d'agent immobilier ne s'improvise pas, il exige une aptitude professionnelle continuelle. Le mémorandum adressé au ministre propose de définir les conditions d'accès à la profession, la définition de la mission de l'agent immobilier, son champ d'intervention, ses droits et ses obligations, sa rémunération, sa responsabilité et son contrôle. Il faut savoir qu'aujourd'hui, il suffit d'un simple registre du commerce, un bureau, une table, une chaise et une jeune fille pour exercer le métier, qui n'est soumis à aucune règle. Le marché de l'immobilier, particulièrement la location, a littéralement explosé ces dernières années. Un F3 à Hydra est proposé à 9 millions de centimes, une villa à usage commercial est proposée à 70 parfois même 100 millions de centimes par mois. La clientèle étrangère est particulièrement ciblée. Les professionnels de l'immobilier sont unanimes. La flambée des prix de location de l'immobilier est due aux étrangers qui n'hésitent pas à payer le prix fort, notamment dans les quartiers huppés de la capitale pour installer leur «business» et leurs affaires. Quand on sait que 70% des transactions immobilières sont effectuées au sein des agences immobilières, l'on devine aisément où résident les intérêts des uns et des autres et pourquoi près de 50% des agences immobilières qui existent en Algérie sont implantées dans l'Algérois. A défaut de réglementation, des sommes d'argent astronomiques échappent complètement au contrôle de l'Etat et du fisc. Personne n'est en mesure de dire aujourd'hui combien d'argent circule et change de main régulièrement dans les transactions immobilières.
La crise du logement: une fatalité
35.000 logements réalisés par-là, 20.000 par-ci, 15.000 autres par-là, 65.000 de l'autre côté, l'Etat ne lésine plus sur les moyens ni sur les formules pour aider le citoyen à disposer de son propre appartement. Rien que durant le premier trimestre 2005, 108.500 logements ont vu leur lancement effectif. 46,3 milliards de dinars ont été investis pour les différents programmes d'intervention durant le premier trimestre de l'année en cours. Le chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, avait indiqué, il y a près d'un mois, que 500.000 logements sont en cours de réalisation, en soulignant au cours d'une émission télévisée que d'ici à juillet 2006, le chantier de réalisation du million de logements sera lancé et achevé en 2009, soit dans les délais fixés par le président de la République. De son côté, le ministre de l'Habitat, M.Mohamed Nedir Hamimid, annoncera que le programme de 1 million de logements coûtera la bagatelle de 555 milliards de dinars, à raison de 111 milliards de dinars par an. 27.000 hectares de terrain ont été sélectionnés pour la construction des logements, avait annoncé le ministre de l'Habitat, qui promet à son tour que les délais seront scrupuleusement respectés. Par ailleurs, il y aurait à l'échelle nationale pas moins de 1 million de logements qui sont actuellement inoccupés pour une raison ou une autre. Imaginons un seul instant que 2 millions de logements, en fonction des formules proposées, soient distribués aux véritables personnes dans le besoin. Ça serait réellement le début de la fin d'une crise qui arrange parfaitement la maffia de l'immobilier en Algérie.


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