Il déplore l'absence des écrits qui rapportent avec précision les faits de la révolution «Pour que le message de Novembre soit transmis de génération à génération, on ne doit pas politiser l'Histoire ou l'écrire avec des arrière-pensées», a-t-il clairement déclaré. Beaucoup reste à faire pour mettre la lumière sur l'histoire de la Révolution nationale. «L'histoire de la révolution algérienne n'est pas suffisamment analysée», tel est le constat relevé par le moudjahid Salah Goudjil. Intervenant lors d'une conférence consacrée, avant-hier, à l'histoire par le Conseil de la nation, à l'occasion du 64ème anniversaire du déclenchement de la Révolution nationale le 1er Novembre 1954, cette figure du Mouvement national déplore l'absence des écrits qui rapportent avec précision les faits de la révolution. «Jusqu'à nos jours, il n'y a pas eu de développements de la déclaration du 1er Novembre qui retrace l'esprit et le message de ce texte», a-t-il avoué, devant une nombreuse assistance. Ce sénateur, membre du tiers présidentiel a émis le souhait de voir la création d'une instance nationale de la mémoire. «Je souhaite qu'il y ait une instance nationale de la mémoire qui sera créée par le Moudjahid, le président de la République et qui sera composée d'historiens et de moudjahidine, ainsi que des professeurs pour réécrire l'histoire de la Révolution nationale dans tous ses aspects», a-t-il soutenu. Salah Goudjil appelle à transmettre aux nouvelles générations la vraie histoire du pays. «Pour que le message de Novembre soit transmis de génération à génération, on ne doit pas politiser l'Histoire ou l'écrire avec des arrière-pensées», a-t-il clairement plaidé. Voulant préserver la mémoire des chouhadha et leur sacrifice, ce révolutionnaire a beaucoup insisté sur la vulgarisation de l'esprit de la révolution. Se référant au langage des chiffres, le conférencier avance que sur les 42 millions d'Algériens actuellement, 88% n'ont pas connu le colonialisme et seulement 12% ont connu ses affres. Ce qui nécessite en urgence de préserver la mémoire et la transmettre aux futures générations. Revenant sur la date du déclenchement de la guerre de Libération nationale, cet ancien moudjahid a retracé les éléments qui ont marqué la conjoncture de l'époque et qui ont mené réellement à recourir aux armes. Le conférencier est remonté jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale et les événements du 8 Mai 1945 pour témoigner qu'ils ont convaincu les animateurs du Mouvement national que la seule solution pour se libérer du joug du colonialisme était le recours aux armes et que l'option politique, à elle seule, ne suffisait plus. L'ancien ministre des Transports a également reconnu que l'indépendance dans la prise de décision politique est un principe sacré dans la déclaration de Novembre et que les animateurs du Mouvement national ont toujours refusé une médiation ou intervention d'un pays voisin. «Nous avons exigé de mener les négociations avec la France sans médiation», a-t-il rappelé, tout en saluant le respect de ce principe par le président de la République à travers sa politique de Réconciliation nationale et de remboursement de la dette. De son côté, la moudjahida Leïla Tayeb a apporté dans son témoignage le rôle de la femme algérienne dans la guerre de Libération nationale. «Le gouvernement français a été surpris par le niveau de conscience politique chez la femme algérienne et son engagement dans la lutte pour la libération du pays», a-t-elle certifié.