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Un résistant nommé Chomsky
IL A ETE CLASSE «NUMBER ONE» DE L'INTELLIGENTSIA MONDIALE
Publié dans L'Expression le 29 - 10 - 2005

Ce grand pourfendeur des démocraties occidentales est aussi un imprécateur «à la mauvaise réputation».
Les autorités algériennes ne l'aiment pas, du moins jusqu'à une date récente. Les autorités américaines aussi. Tout comme d'ailleurs l'Etat d'Israël, les médias français, américains et moyens-orientaux. C'est que l'homme est un critique impitoyable. Aussi bien pour son propre pays que pour la planète tout entière. Il n'y a que les marginaux de la terre qui trouvent crédit à ses yeux. Classé «number one» (4827 votes) par la revue Prospect (Britain Intelligent Vonversation) associé pour l'occasion à la revue américaine Foreign Policy, qui ont interrogé 20.000 personnes dans le monde pour savoir «qui, selon elles, était intellectuel le plus influent?». Chomsky n'aime pas ces classements qui délimitent son «aire de lucidité». Inclassable, il l'est depuis qu'il a laissé tomber sa linguistique générative et transformative pour partir à l'assaut des fausses démocraties, du mensonge des médias et des intrigues politiques et militaires. Ses premières cibles ont été tour à tour les Etats-Unis et Israël. Pourtant, personne n'ose l'accuser d'antiaméricanisme ou d'antisémitisme : il est américain et d'origine juive.
Champion du contre-pied intellectuel, idole des altermondialistes, il ne se reconnaît désormais que dans la résistance intellectuelle.
Le classement de Prospect a laissé, par exemple, les Français rageurs. Loin derrière Chomsky, on retrouve Umberto Eco, Richard Dawkins, Vacla Havel, Jurgen Habermas et Salman Rushdie. Le sociologue Jean Beaudrillard vient en 22e position. Le second Français Alain Finkelkrant, arrive loin derrière, très loin, en 81e position, derrière l'ayatollah Sistani (30e place) ou Tariq Ramadan (58e place). Il faut dire que la France médiatique, après la mort de son sociologue national, l'éminent Pierre Bourdieu, ne présente plus mieux dans ses plateaux télévisés que les Finkelkrant, Gluksmann, Bernard Henry Levy, Taguieff et autres J-F Kahn.
A noter aussi la présence de Paul Wolfovitz à la 19e place (il est l'artisan de l'engagement américain dans la guerre), Francis Fukuyamo (théoricien de « la fin de l'histoire») à la 21e place et Samuel Huntington, le Cassandre du « choc des civilisations» et du péril islamiste à la 28e place.
Il n' y a pas fort longtemps, le penseur le plus cité dans les écrits des intellectuels anglo-saxons était Pierre Bourdieu et celui-là aussi faisait de la résistance et n'empruntait jamais les accès faciles des médias français prêt-à-penser, mais Chomsky traîne «mauvaise réputation». Depuis ses fameuses «Réponses inédites à mes détracteurs parisiens», la France officielle a appris à le détester et à lui vouer une fascination jamais démentie. Mais Chomsky se fait aussi détester par le New York Times et l'administration Bush. Tout autant qu'un Seymour Hersh, il est le dévoileur des secrets bien gardés de la Maison-Blanche et le pourfendeur des démocraties et des médias.
Rationaliste au sens classique du terme, Chomsky doute de la politique, des médias, de la démocratie, mais surtout des Etats-Unis. Dans son livre «De la guerre comme politique étrangère des Etats-Unis», il dénonce l'attitude belliqueuse de Washington, décrite non pas comme une démocratie protectrice, mais comme une terrible machine de guerre lancée contre le monde.
Rigoureux, les écrits de Chomsky offrent aux opposants à la guerre les outils intellectuels précieux et les informations utiles pour s'imposer.
De la guerre du Viêt-Nam à celle de l'Irak, c'est-à-dire sur une période qui s'étale sur une quarantaine d'années, il dénonce, preuves à l'appui, arguments en main. Dans l'affaire dite «Faurisson», il alimenta une grande polémique et mit en branle, contre lui-même, la machine juive de la censure. Robert Faurisson, professeur de littérature à l'université de Lyon, avait été suspendu à la fin des années 1970 et poursuivi parce qu'il avait, entre autres, nié l'existence des
chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est alors que Chomsky se mêla de l'affaire et rédigea un petit texte dans lequel il expliquait que reconnaître à une personne le droit de s'exprimer ne revenait pas nécessairement à partager ses idées. Pendant un certain temps, la censure essaya de le couper du monde. Mais Chomsky n'est pas de la veine de ceux qu'on peut faire fléchir.
A 80 ans, le libertaire reste un des hommes clés de la pensée occidentale, preuve vivante que la résistance active est surtout le combat des intellectuels occidentaux eux-mêmes. Avec la même sérénité, il continue à dénoncer avec virulence et brio la manipulation de la réalité par les pouvoirs politiques, économiques et médiatiques. Les crimes d'Etat sont désignés, le «terrorisme des puissants» est qualifié de générateur du terrorisme islamiste, la presse est jugée pour ses mensonges et ses justifications liberticides offertes sur un plateau pour les tyranneaux, et la démocratie actuelle est passée au crible pour en soustraire mensonges, manipulations et contrevérités.
Tout a été fait pour le discréditer, le faire passer pour un négationniste primaire, mais les gens adorent, et on ne peut pas changer le monde comme cela. Jean Bricmont écrivait il y a quelques jours dans Le Monde diplomatique: «Dans un monde où des cohortes d'intellectuels disciplinés et de médias asservis servent de prêtrise séculière aux puissants, lire Chomsky représente un acte d'autodéfense.» On n'en dira pas plus...


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