img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P181126-19.jpg" alt="Le " scénario" qui inquiète l'Algérie" / Le niveau actuel des cours de l'or noir ne permettra même pas, au pays et à Sonatrach, de faire des planifications et de se projeter dans le futur. C'est la douche écossaise. Le baril a alterné le chaud et le froid au point de faire poindre un avenir cauchemardesque aux pays producteurs dont les économies dépendent essentiellement de leurs exportations de pétrole. L'Algérie est concernée au plus haut point. L'alerte est lancée. Les prix du pétrole ont dégringolé sous la barre des 60 dollars. Le niveau actuel des cours de l'or noir ne permettra même pas, au pays et à Sonatrach, de faire des planifications et de se projeter dans le futur, a déclaré le patron de la compagnie nationale des hydrocarbures. Quel est le prix qui l'arrangerait? «Le prix (du baril du pétrole) oscillant entre 70 et 80 dollars est plus juste pour l'Algérie», a indiqué, samedi, Abdelmoumen Ould Kaddour lors d'une conférence de presse organisée à l'issue de la signature de plusieurs contrats avec le groupe italien ENI. On en est loin à l'heure actuelle. Le baril a terminé la semaine qui s'est achevée le 23 novembre à 58, 50 dollars à Londres. Son plus bas depuis plus d'une année. Est-ce le retour à la case départ? Trop tôt pour l'affirmer. Mais il faut malgré tout le redouter. Car si c'était le cas il remettrait en question tout le dispositif mis en place par le gouvernement pour surmonter la terrible crise financière qui a ravagé la trésorerie du pays, qui a eu raison du Fonds de régulation des recettes et érodé significativement des réserves de changes qui sont tombées de quelque 193 milliards de dollars en 2013 à 88,61 dollars fin juin 2018. Une dégringolade des prix du pétrole signifierait qu'il va falloir puiser encore plus dans ce bas de laine constitué grâce aux niveaux record qu'ils avaient atteint par le passé. Plus de 147 dollars en juillet 2018. Et ce n'est pas l'unique désagrément que pourrait subir l'économie nationale déjà minée par une facture des exportations qui reste astronomique malgré l'interdiction d'achat de nombreux produits. Le déficit commercial qui s'est sensiblement réduit grâce au rebond qu'a connu le baril ne pourrait que se creuser alors que le recours au financement non conventionnel qui, en principe, devait être, selon la Banque d'Algérie, moins sollicité à partir du début de l'année prochaine risque d'être plus accentué. Le pire des scénarios pour le pays qui a réussi à maitriser l'inflation en la maintenant autour des 4,5% malgré cette option vue au départ d'un très mauvais oeil par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Le coup fatal serait certainement celui qui ferait renoncer Sonatrach à investir. La compagnie nationale des hydrocarbures qui porte l'économie du pays à bout de bras prévoit de réaliser, à moyen terme dans le cadre de sa stratégie 2030, des investissements en Algérie pour plus de 59 milliards de dollars dont 45,8 milliards de dollars dans l'exploration et production, 8,6 milliards de dollars dans le raffinage et pétrochimie et 2,3 milliards de dollars dans le transport par canalisation. Des conséquences potentielles désastreuses que pourrait provoquer un plongeon des cours de l'or noir. Tous les regards sont désormais tournés vers le prochain sommet de l'Opep qui se tiendra le 6 décembre à Vienne. L'Arabie saoudite qui y tient une place prépondérante s'est déjà prononcée pour une baisse de la production de l'alliance Opep-non Opep, dont fait partie la Russie, de l'ordre de un million de barils par jour. Le chef de file de l'Opep avait aussi annoncé une réduction de son offre de 500.000 barils/jour en décembre. Cela suffira-t-il pour faire rebondir le baril? Wait and see...