les Algériens préfèrent la Tunisie comme destination pour leurs fêtes Même les réductions sur les billets d'avion et les chambres d'hôtel, ne sont pas parvenues à détrôner la destination Tunisie. Tant bien que mal, on tente de détourner l'attention des nantis de la grande évasion hivernale, vers le pays de Syphax. Mais les Algériens semblent bien déterminés à rester fidèles à cette terre accueillante. Même la situation sécuritaire survenue, après l'immolation par le feu, d'un journaliste tunisien, n'a pas diminué du flux des Algériens vers la Tunisie, via les postes de contrôle d'Oum E'Tboul et Bouchebka. Pour cette énième année, les Algériens des 48 wilayas du pays ont, une fois de plus, fait de la Tunisie, leur première destination. Ils sont plus de 2 millions 200.000 Algériens à avoir passé la frontière algéro- tunisienne. Pour une raison ou une autre, ce pays semble aussi attractif que nostalgique pour nos concitoyens. Ceux-là, pour qui les autorités algériennes ont tenté toutes sortes de séduction pour, les orienter, voire les sensibiliser au tourisme national, mais peine perdue. Pour cette année, le ministre du Tourisme est allé jusqu'à annoncer des réductions alléchantes: 30% sur les billets d'avion et 50% sur les chambres d'hôtel, pour un circuit de vacances et de fêtes de fin d'année, dans des villes algériennes, le Sud entre autres. Une formule peu convaincante pour des Algériens à la recherche d'un civisme et une belle prestation de service. En témoignent les 53 000 Algériens qui, en une semaine, ont franchi la frontière, depuis le poste de contrôle de Tébessa, vers la Tunisie. Le flux des touristes algériens vers le pays d'Abou El Kacem Echabi, est également justifié par certains gérants d'agences de voyages à Annaba, par la baisse du dinar tunisien sur le marché parallèle. «100 DT coûtent 6200 DA, au lieu de 7500 DA, une aubaine pour les vacanciers», nous explique Karim Khalef, gérant de l'agence de voyages Sidi Brahim à Annaba. Selon notre interlocuteur, il n'y a pas que la dévaluation du dinar tunisien, c'est aussi le manque de choix. «À défaut d'autres destinations, les Algériens pour 60.000 DA convertis en dinars tunisiens, ils préfèrent se rendre en Tunisie. Une famille avec des enfants, ne peut pas passer des vacances en Algérie avec 60.000 DA», nous dit-il. Ce choix s'impose pour les Algériens, faute de pouvoir se rendre en Turquie, au Maroc ou à Dubai. «Le billet pour Istanbul coûte plus cher qu'une chambre d'hôtel», a expliqué notre interlocuteur. En précisant que «même avec un visa électronique, procédure facilitant son obtention, le billet pour la Turquie a augmenté de 100%. De 40.000 DA, il a grimpé à 100.000 DA, en cette période des vacances d'hiver et des fêtes de fin d'année», a indiqué Khalef. Sans omettre de rappeler les frais d'hôtel et autres, notre interlocuteur estime qu'une famille de quatre personnes ne peut pas se permettre un tel séjour. De même pour le Maroc dont le billet augmente en cette période de l'année. a contrario, la destination Dubai bien qu'elle soit l'une des destinations préférées des Algériens, le voyage reste tout de même inaccessible en raison de la cherté des chambres d'hôtel. «Le billet pour Dubai est moins cher par rapport à la Turquie et le Maroc. Mais ce sont les chambres d'hôtel qui sont excessivement cher. Une famille ordinaire ne peut prétendre passer les vacances ou les fêtes de fin d'année dans ce pays», dira notre interlocuteur, en soulignant que la destination Dubai, demeure pour l'instant, l'orientation des couples sans enfants, les hommes d'affaires entre autres. Par ailleurs, le gérant de l'agence de voyages Sidi Brahim, a révélé la nouveauté en matière de voyages. «La tendance maintenant ce sont les terres saintes. Les familles optent de plus en plus à faire des voyages de la Omra en famille», a fait savoir Khalef. Par ailleurs, au moment de la mise sous presse, les retardataires nantis des fêtes de fin d'année, se ruent vers la Tunisie. Des files interminables de véhicules et de bus immatriculés de toutes les wilayas du pays, passent au compte-gouttes au poste frontalier d'Oum E'Tboul, dans la ville d'El Kala, après accomplissement des formalités douanières. Selon une source douanière, ils sont plus d'un million de touristes algériens à s'être rendus en Tunisie, depuis le début des vacances. En attendant que nos concitoyens affichent le même engouement pour les villes algériennes, le Sud entre autres, le tourisme national reste le maillon faible d'une vraie promotion d'un créneau économique hors hydrocarbures.