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L'Albatros de Constantine
HOMMAGE À NAJIA ABEER
Publié dans L'Expression le 17 - 11 - 2005

C'est avec émotion que les proches de Najia dont son ancienne professeur de sciences naturelles qui était aussi sa répétitrice de piano à l'Ecole normale de Constantine, s'est souvenue d'elle.
C'est en présence de ses proches et amis et notamment son fils cadet, des ex- ministres de la Culture, Liamine Bechichi et Ammour Maheddine qu'une rencontre organisée à la Bibliothèque nationale d'El Hamma, s'est tenue mardi dernier en hommage à l'écrivaine Najia Abeer décédée au mois de Ramadan dernier. Présidant la cérémonie, Amine Zaoui, auteur de plusieurs ouvrages et actuel directeur de la BNA, a dans son allocution d'ouverture mis l'accent sur la grande érudition qui caractérisait Najia Abeer, évoquant ses nombreuses activités en tant que femme intellectuelle et son apport pour la société ici et à l'étranger, tout en souhaitant voir un jour l'ensemble de ses nouvelles réunies et publiées dans un recueil pour une meilleure connaissance de cet auteur qui, dira-t-il, «a été souvent l'hôte de la BNA». Autre écrivain qui l'a côtoyée, cette fois-ci à l'Ecole normale supérieure où elle a étudié à Constantine à l'indépendance, est Fatiha Nesrine, qui confiera en substance: «Nous sommes plusieurs à devenir écrivains mais seule Najia a fait de sa vie un roman». La pédagogue s'attellera par la suite à nous faire découvrir qui était Najia Abeer suivant trois pistes qui ont traversé sa vie comme son oeuvre. Le premier point est lié au profil pluridisciplinaire de Najia à son adolescence. Touche-à-tout, nous apprend-on, «elle était pianiste, faisait de la peinture, quand il s'agissait de monter des spectacles, le 1er rôle lui revenait, raflait des prix en sport. L'adulte qu'elle est devenue n'a pas changé. En écriture, elle a publié trois romans en ne pouvant s'empêcher de toucher aux autres genres. Elle était en perpétuelle construction de projets. Elle restait une femme de défi, d'action. C'était une battante, une bâtisseuse» L'autre point abordé par Fatiha Nesrine aura pour ancrage la confrontation de Najia Abeer avec la souffrance, qu'elle placera sous le signe de «la blessure initiale». Celle-ci se distingue dans ses romans, notamment à travers l'absence de sa mère. «Cette descente aux abysses est plus discernable dans l'Albatros», affirme Fatiha Nesrine. Le troisième point développé par cette dernière touche à la «conscience aiguë de la liberté» par Najia Abeer qui se traduit selon elle par la description justement du rétrécissement de cette liberté au cours de sa vie que l'écrivaine apprendra à aimer grâce à Constantine qui lui permettra paradoxalement de s'affirmer. Ecrivain et critique littéraire, Rachid Mokhtari fera pour sa part une analyse «technique» de l'écriture de Najia Abeer faisant remarquer que celle-ci est née à l'écriture à un moment où la littérature algérienne changeait de perception, c'est-à-dire dans les années 2000 rompant avec cette décennie où la littérature mettait de côté ce qui relevait de l'esthétique. Chez elle, dit-il, «l'esthétique l'emportait sur les préoccupations thématiques tout en étant en quête d'un sens. Ses romans ne sont pas éclatés. Cela suppose l'existence d'un projet d'écriture». Pour Rachid Mokhtari, revisiter son «enfance perdue», «sa ville affective», «son adolescence à Bab El Kantara» ou encore toute la ville intellectuelle de ces normaliennes témoigne d'une «évolution de son écriture à travers un environnement mi-fonctionnel, mi-autobiographique» et d'indiquer: «Najia Abeer, c'est Jules Vallès au féminin. Elle pénètre l'espace avec le temps de l'écriture du passé sans déborder sur le présent . Ce n'est pas une oeuvre passéiste. Elle est simple, linéaire. Elle se ressource pour donner un sens à une écriture». Najia Abeer, née Benzeggouta un 16 septembre 1948 à Constantine, disparue récemment, a laissé trois romans: Constantine et les moineaux de la murette (Editions Barzakh), L'Albatros (Editions Marsa) et Bab El Kontara (Editions Apic) et autant de nouvelles. Najia Abeer a été professeur d'anglais à Alger mais aussi professeur de français au National Orthodoxe Collège à Amman. Son séjour aux Etats-Unis où elle étudia le français à Columbia University du Missouri, s'est soldé aussi par un certifiat d'aide-infirmière à Adult Department à l'université de Columbia. C'est dire la générosité de cette dame, sa grande soif de liberté et de connaissances...

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