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Rochas ou le cheval en papier
PRIX CERVANTÈS 2005 POUR LE CHILI
Publié dans L'Expression le 19 - 11 - 2005

«Je suis toujours ce petit enfant qui aime la mer...», souligna le poète lauréat.
Le prix Cervantès a été remporté cette année par le grand poète chilien Gonzalo Rochas qui traîne derrière lui une longue carrière poétique caractérisée par une mémoire d'enfance , toujours aussi vive et qui raconte encore avec des détails bien précis l'histoire de l'Amérique latine.
Ce prix qui a une valeur de 19.000 euros a été attribué avant Rochas à plusieurs grandes figures littéraires tels Miguel Dilibis , José Chéminez Lothano, Faragass Youssa et la grande philosophe Maria Thambrano qui se lie spirituellement au grand philosophe arabe Ibn Arabi .
Le jury explique ce choix à travers M.Victor Garcia Di Lakotcha: «Rochas est un poète qui laisse une empreinte importante dans la littérature américano-latine , il est innovateur et croit vraiment que la poésie est la seule réponse à toutes les questions humaines.» Né en 1917 à Lybo au Chili, Rochas développa dès son jeune âge cet esprit poétique simple et sensible, la disparition de son père alors qu'il n'avait que quatre ans l'a profondément marquée. En 1948, son premier recueil intitulé Bous l'humain vit le jour, et ce n'est que 17 ans après, que Rochas décide d'éditer son deuxième recueil qu'il intitula Contre la mort. Dans les années 1970, ce poète a pu décrocher des postes diplomatiques très importants grâce à son amitié avec Salvador Allende qui devint président du Chili et qui était aussi l'ami de Pablo Neruda qui accorda à ce dernier un poste aussi intéressant que le poste de Rochas.
Cependant, en 1973 l'armée se retourna contre Allende, et Rochas se retrouva seul et traqué par la mort ce qui l'a contraint à se déplacer longtemps entre plusieurs pays du monde.
En 1979, il retourne dans son pays et renoue avec l'écriture. Il édita depuis ce temps jusqu'à nos jours, 12 oeuvres, telles Derrière la terre, Le nouveau-né, Un écrivain vide, Une rivière sale, et bientôt Mutation qui résumera toute sa carrière et sortira en Espagne prochainement.
La poésie de Rochas a un charme précis et s'est toujours éloignée des problèmes sociaux. Elle a la forme d'une mémoire la senteur de l'exil et le goût des arts dramatiques. On note aussi son attention assez particulière pour l'amour et l'existence.
Une philosophie qui sépare la vie de la mort comme s'il essayait de répondre à toutes les questions de l'Univers. Le prix Cervantès a été remis par le roi d'Espagne, son Altesse royale Juan Carlos au grand poète lors d'une cérémonie célébrée en son honneur dans le grand amphi universitaire Alkalla Di Hinariss .
Le roi qui a pris la parole pour féliciter Rochas révèle à l'assistance: «L'écrivain chilien a du talent, il est courageux et fort...sa poésie nous exprime l'amour de la vie.» De son côté Rochas confie après l'annonce du prix: «Je suis toujours ce petit enfant qui aime la mer , qui aime les pierres et qui garde un cheval noir offert par son père ...J'aime beaucoup les chevaux.»
En effet , les chevaux sont toujours une source de fascination pour ce poète et une source de liberté pour sa poésie.


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