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Un résistant à part entière
MUSTAPHA EL AKED
Publié dans L'Expression le 22 - 11 - 2005

Il a su faire rayonner le message de l'islam et la résistance libyenne par l'image à travers le monde.
La semaine dernière, le monde artistique, arabe et musulman en particulier, et le monde entier en général, ont perdu en la personne de Mustapha El Aked, cinéaste américano-syrien, une figure de proue qui a marqué pour toujours le cinéma arabe, par ses deux grandes réalisations faites dans les années 1970, Errissala et Omar El Mokhtar, il a su faire rayonner le message de l'islam et la résistance libyenne par l'image à travers le monde, dans les coins les plus reculés. Elles demeurent aujourd'hui des références et des chefs-d'oeuvre difficilement égalables. Connaisseurs et amateurs lui sont reconnaissants et lui rendent unanimement hommage pour ce qu'il a réalisé. Elles retracent la grandeur de la civilisation islamique d'un côté et l'aspiration à la liberté et l'attachement d'un peuple frère à sa terre spoliée par la force, de l'autre. En signe de reconnaissance et de compassion, la Télévision algérienne a rediffusé Omar El Mokhtar, permettant aux téléspectateurs de redécouvrir avec la même ardeur l'art et le contenu.
Les Algériens, les intellectuels en particulier, ont été sensibles aux travaux de ce grand génie moderne du cinéma en lui vouant respect et considération. Aussi, ils ont profondément compati à sa mort brutale et dramatique en se comptant parmi les victimes d'un acte terroriste sauvage et inhumain.
C'est le destin d'un homme extraordinaire qui, pour nous Algériens, a laissé un souhait et un voeu, celui de s'intéresser à la longue histoire de la résistance algérienne depuis l'invasion et l'occupation jusqu'à la libération, en vue de retracer les grandes épopées et contribuer à immortaliser ce patrimoine national aux dimensions universelles. Toutefois, il a emporté à tout jamais avec lui le secret jaloux et le désir ardent de voir un jour son souhait se matérialiser. Si donc cela se réalise et cela devra venir Inch'Allah, voeu de tout Algérien, ce ne sera pas donc avec El Aked, mais bien un autre que nous espérons à la hauteur de la mission historique.
Beaucoup a été dit sur l'attachement d'El Aked à ce projet. Pour des raisons qui restent à élucider et des considérations objectives ou subjectives, le célèbre cinéaste avait donné ses priorités à la réalisation de Omar El Mokhtar en lieu et place d'El Emir Abdelkader à la place et à la grandeur reconnue par tous. Peut-être que le pouvoir politique à l'époque n'avait pas accordé l'attention nécessaire jugeant encore le moment inopportun et pas encore mûr. Peut-être n'avait-il pas établi des contacts solides avec le réalisateur. Peut-être aussi était-ce une question de financement et de scénario solide. Certaines mauvaises langues disent même que le célèbre réalisateur avait opté finalement pour le premier qui avait été guillotiné sur la place publique à quelqu'un qui a été contraint à l'exil.
L'on sait aussi que l'émir a des ennemis irréductibles tant à l'intérieur qu'à l'extérieur et notamment en Syrie en lui reprochant, à tort du reste, d'avoir été un maçonnique et de tenter réduire son oeuvre à une simple collaboration; en échange d'un exil doré pour le reste de sa vie.
Une récente émission diffusée sur une chaîne orientale très suivies à l'orientation bien visible, a fait siennes ces thèses erronées, mais qui continuent malheureusement d'avoir cours par manque de réponses adéquates. On se rappelle également que de pareilles positions ont des échos chez nous, notamment chez certains intellectuels mal intentionnés ou en panne d'idées porteuses.
La nature a horreur du vide, dit-on. Certes, il y a maintenant une association qui milite pour la restauration de l'image de marque du premier fondateur de l'Etat algérien moderne et qui permet de mieux connaître son oeuvre et son militantisme pour la cause algérienne, arabe et musulmane, à un moment crucial de l'histoire. Des écrits sont maintenant disponibles. Des intellectuels plus motivés, plus inspirés et plus aptes sont mobilisés pour la réécriture de ce pan de l'histoire. Mais en matière de film historique, il y a encore le manque flagrant. Pire, aucune initiative, aucune proposition n'est en vue malgré le besoin et la nécessité. Où réside le mal? Dans la faiblesse de nos scénaristes. De nos historiens. De nos réalisateurs et cinéastes. Ou dans l'absence d'une volonté politique de la part notamment de ceux qui ont en main les moyens de communication. On sait maintenant que les premiers cités ne cessent de crier leur malaise pour le cinéma en général et pour la réalisation de grands films qui demandent des moyens conséquents et une volonté politique à haut niveau en particulier. Donc, la balle semble être dans le second camp qui doit se sentir responsable de ce vide. Si par le passé et notamment durant la décennie noire, il y avait une excuse pour l'arrêt de toute action dans ce sens et ailleurs, aujourd'hui la conjoncture est tout autre. Le moment est venu pour réagir et vite. Il y va de notre honneur et de notre salut. Et puis, il s'agit de s'acquitter d'une dette et de faire un devoir contre l'oubli pour sauvegarder la mémoire. La vraie, l'authentique, en répondant aux tentatives et thèses falsificatrices et tendancieuses. On sait aussi que l'Emir n'a pas que des ennemis là-bas. Il a aussi tissé des amitiés solides et reconnaissantes autrement plus importantes et fidèles. De par le monde, on retiendra que les Américains ont baptisé une ville El Kader dans l'Etat de l'Ohio à la gloire de l'Emir algérien. Bref, il faut souligner l'action historique de feu président Boumediène dont le premier geste après être monté au pouvoir, est de rapatrier les cendres de l'Emir de Damas pour qu'elles soient enterrées dans sa terre natale et parmi son peuple pour lesquels il avait tout donné et sacrifié. Ce geste est hautement symbolique puisque Boumediène avait ainsi réparé une injustice et relevé un défi devant l'histoire.
La période du président Chadli a été marquée par une grande et unique réalisation en immortalisant le combat légendaire de cheikh Bouamama. Récemment, la Télévision algérienne a pris l'initiative de retracer une autre épopée tout aussi prestigieuse en portant à l'écran le récit émouvant de la dame du Tell et de la Kabylie, Fadhma N'soumer face au colonialisme français. A part cela, les Abdel Kader, El Mokrani, le Bey de Constantine, Ibn Badis et tant d'autres peuvent attendre. Quant aux premiers leaders de la renaissance politique, des insurgés de 1945 et des chefs historiques de la Révolution, qu'est-ce qu'il y a lieu de dire. L'autre défi lancé par El Aked demeure le film religieux dont c'est le début chez nous, mais qui demeure l'apanage des Orientaux. Les réalisations sont timides mais encourageantes. Cela nécessite aussi des mesures incitatives pour de meilleures productions consistantes.
Le président Abdelaziz Bouteflika a souligné, s'adressant récemment aux étudiants, la nécessité de mieux connaître l'histoire de notre pays et notamment celle des temps modernes tant par l'écrit que par les autres moyens de communication. Si l'orientation existe, il faudra par conséquent s'exécuter.


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