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Cambriolage sans réflexion
Publié dans L'Expression le 12 - 02 - 2019

Trois joyeux lurons décident d'un cambriolage où la réflexion était quasi absente. Résultat?
En ce début de l'année 2019, trois jeunes désoeuvrés de 19, 21 et 25 ans, discutent d'un projet de cambriolage d'un hangar situé à quelques centaines de mètres du commissariat du quartier, assuré de ne jamais être volé. La discussion commence au «comment se fera le cambriolage?» et se terminera par «où aura lieu le partage du butin». Les trois jeunes malfaiteurs en herbe ne sont pas des récidivistes, mais connus dans leur quartier comme étant des portefaix d'occasion. Disponibles à souhait et tout le voisinage les connaît très bien, enfin, jusqu'au jour de leur interpellation, les bras encombrés d'objets volés du bureau du patron, renversé par la nouvelle du cambriolage, les trois amateurs, car ce sont des amateurs du vol par effraction: le cambriolage était quasi impossible à réaliser jusqu'à la fameuse nuit du vendredi 1er du mois dernier. Ils comparaissent selon la nouvelle formule de la réforme de la justice de Bouteflika: comparution immédiate! Ils n'ont pas d'avocats pour la simple raison que ce sont des démunis, connus dans le quartier, des miséreux, des pauvres résidents dans un grand bidonville, comme il en existe un peu partout à travers nos villes. Devant le tribunal, ils semblent démontés, confus et désarmés. Ils sont prêts à se mettre à table, sans trop résister.
Liamine. F., le premier inculpé, va commencer par raconter sa vie au tribunal, mais la présidente refuse le bavardage en ces termes secs: «Ecoutez, inculpé. Avez-vous ou non préparé avec vos acolytes, le cambriolage? Le tribunal attend de vous une réponse claire et précise, alors pas de dribbles inutiles. On y va?» L'inculpé fait comme si c'était entendu et compris. Il commence son récit par un vibrant «Bismellah Errahman Errahim!» qui fit dresser les cheveux à plus d'un, dans la salle d'audience. Puis, il entre dans le récit en rappelant que c'était Loumass. K. qui avait tracé un plan pour passer à l'action durant la nuit glaciale du 1er février, une fois le crépuscule passé.
«Nous avions convenu de passer par le toit du hangar, un toit vieux de plus de soixante ans, avec des tuiles 'Vincent Bomati'' d'El Harrach (Alger). La juge prie l'inculpé de ne pas trop s'attarder sur les détails qui n'apportent rien aux débats?». Une fois la mise au point de la magistrate effectuée, l'inculpé reprend son récit.
«L'opération a été mise au point par Maâmar D. Le plus âgé d'entre nous, car il est né dans le quartier et connaît très bien les habitudes des résidents et même les petites et régulières rondes des flics du coin.»
La présidente est presqu'éblouie par tant de détails déversés par l'inculpé Liamine F. Bavard comme probablement jamais, il n'aura été! D'ailleurs, la juge est gavée de détails et appelle le deuxième inculpé lequel est, lui, peu prolixe. La magistrate change de tactique et en arrive à l'interrogatoire classique qui consiste en les éternelles questions-réponses qui accélèrent le débit de l'interrogatoire. «Vous n'avez que vingt et un ans et pourtant, vous expliquez le plan mis en oeuvre comme un vétéran du méfait. Vous n'êtes pas un repris de justice, je suppose?» dit la juge qui entend l'inculpé répondre par la négative et jurer que c'était là une première et dernière fois qu'il tombe de haut. «Heureusement!» s'écrie la présidente, heureuse d'être témoin du repentir d'un apprenti-voleur qui n'est pas allé au bout du but visé par le trio de malfaiteurs en herbe.
Le dernier inculpé, Merzak H. Agé de 25 ans, semblait être le cerveau de la bande, mais un cerveau sans...cervelle! Il est confus d'être debout derrière le prétoire, face à un juge, et le comble, il aurait confié aux codétenus qu'il était scandalisé d'être entendu par une femme. D'ailleurs, le collier qui lui barre le visage, est la preuve qu'il ne peut pas souffrir d'être interrogé par une présidente. Drôle de mentalité de nos jours où nous rencontrons de temps à autre un coco antifemmes, voire quelqu'un qui a six soeurs, mais qui a horreur d'être entendu par une seule magistrate.
«Alors, chef, on a organisé un cambriolage près d'un poste de police, avec tous les risques que cela comportait! Comment avez-vous pensé au vol du hangar avec l'aide de vos deux voisins et complices? Répondez avec franchise, le tribunal saura être reconnaissant!»
Mais au moment où il commença par raconter comment il a mis au point son plan, il éclata en sanglots pour une bonne minute, et soixante secondes de pleurs, c'est long. Il chiala longtemps, très longtemps, avant de se décider à essuyer pour la énième fois son visage émacié, dur, mais fermé. Il nettoya le creux de ses joues inondées de larmes, s'excusa auprès de la juge et fit part de son intention de se taire. «Vous êtes libre de garder le silence! Le tribunal retient votre décision. De toutes les façons, nous avons recueilli ce qu'il nous fallait pour le verdict. Nous n'allons pas nous éterniser sur cet état d'âme!», trancha sur le vif la magistrate qui a considéré que le subit silence du «chef» de bande, ne changeait rien à la donne et pria le flegmatique et énigmatique représentant du ministère public de requérir. Le parquetier se leva et se fit un réel plaisir de disserter sur ce dossier aisé, facile, sans épines. Il dit sans ponctuation aucune:
«Il m'est agréable de demander à l'honorable tribunal de prendre les mesures nécessaires contre cette jeune bande très dangereuse même si elle n'en est qu'à sa première. Et pour qu'il n'y ait pas de deuxième, de troisième fois, il faut trancher dès maintenant: le maximum de la peine prévue par la loi», récita l'homme de loi qui s'assit, heureux d'avoir contribué, via les flics, à la stabilité du quartier, par la neutralisation de cette bande qui s'est brûlée les ailes en voulant se frotter au cambriolage. Sur le siège, la juge inflige aux trois larrons une peine de trois ans fermes à titre d'exemple.


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