Les états-Unis ont encore renforcé leur campagne de «pression maximale» pour faire plier l'Iran, annonçant des sanctions contre tout pays qui continuerait à acheter du pétrole iranien, au risque de tensions avec plusieurs alliés. Donald Trump a décidé de mettre fin dès le 2 mai aux dérogations qui permettaient à huit pays (Chine, Inde, Turquie, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Italie et Grèce) d'importer du brut iranien, pour «porter à zéro les exportations» et «priver le régime de sa principale source de revenus». Cette mesure, qui a provoqué une forte hausse des cours du pétrole, s'annonce particulièrement délicate pour Pékin, engagé dans de complexes négociations commerciales avec l'administration Trump, et pour New Delhi, allié stratégique des états-Unis et troisième importateur mondial de pétrole, dont un 1/10 vient d'Iran. «Si vous ne respectez pas, il y aura des sanctions», a mis en garde Mike Pompeo. La Turquie et la Corée du Sud, autres alliés de Washington, ont vivement déploré la décision américaine. «Nous n'accepterons pas de sanctions unilatérales et de contraintes sur la manière dont nous gérons nos relations avec nos voisins», a lancé le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. La diplomatie sud-coréenne a promis de continuer «à faire tout son possible» pour obtenir un «renouvellement de l'exemption».