Amalgame. Le mouvement de protestation général que connaît le pays depuis le 22 février dernier est tel qu'il peut arriver à certains de verser dans le «mélange des genres». Depuis le début, les Algériens crient leur aspiration au changement du système politique. Ils revendiquent l'instauration d'une 2ème République. Revendications légitimes. Sauf qu'il faut faire la part des choses. Le système et les hommes qui l'incarnent sont une chose, les institutions qui permettent à l'Etat de fonctionner en sont une autre. Un dernier exemple permet de mieux mesurer l'importance qu'il y a à préserver nos institutions. Comme chaque année à l'approche du mois de Ramadhan, le ministère du Commerce se mobilise pour assurer l'approvisionnement des marchés, pour contrer la spéculation, pour assurer la qualité des produits mis en vente, etc. etc. A quelques jours de ce mois sacré et malgré la situation politique exceptionnelle que vit le pays, cette institution assure vaillamment ses missions. C'est elle qui prévoit de mettre sur le marché des quantités supérieures à la normale de viandes, de lait, de pois chiches et autres produits les plus consommés au cours du Ramadhan. Pour éviter les ruptures de stocks et la valse des prix. Mieux et en accord avec deux autres institutions que sont la Dgsn et la Gendarmerie nationale, les agents de contrôle seront protégés au cours de leurs sorties sur le terrain. L'autre institution, celle des douanes qui viennent de saisir, pour le seul premier trimestre 2019, l'équivalent de 70% des produits contrefaits et importés annuellement. On peut continuer les exemples à l'infini pour que cesse «ce phénomène étrange qui consiste à l'incitation à entraver l'action des institutions de l'Etat et d'empêcher les responsables d'accomplir leurs missions. Ce sont là des comportements contraires aux lois de la République que ne peut accepter le peuple algérien jaloux des institutions de son pays et que ne peut tolérer l'Armée Nationale Populaire» et contre lequel le général Gaïd Salah a mis en garde. Nous avons la chance d'avoir des institutions fortes qui fonctionnent malgré les aléas de la politique, il est du devoir de chaque Algérien de les préserver. On peut diverger sur des choix politiques, mais tout de même pas sur la nécessité d'une alimentation constante du gaz et de l'électricité en empêchant un ministre de travailler. Le pays fonctionne grâce à ses institutions. A ne pas détruire!