Alors que leur rendez-vous hebdomadaire est programmé pour chaque mardi depuis 11 semaines déjà, les étudiants de la capitale ont décidé de changer de stratégie. Les forces de l'ordre ne l'ont pas vu d'un bon oeil... Les étudiants d'Alger prennent tout le monde à contre-pied! Ils ont marché sur la capitale. Alors que leur rendez-vous hebdomadaire est programmé pour chaque mardi depuis 11 semaines déjà, les étudiants des universités et facultés de l'Algérois ont décidé de changer de stratégie en débutant la semaine par une marche! Ils étaient plusieurs centaines à s'être rassemblés tôt dans la matinée au niveau de la Grande Poste d'Alger ainsi que la place Maurice-Audin. Ils ont par la suite tenté de marcher dans les rues d'Alger avant qu'ils ne soient empêchés par les forces de sécurité, présentes en masse. Les étudiants, qui sont majoritairement en grève depuis plusieurs semaines, voulaient par cette sortie maintenir la pression contre le pouvoir en place. «On veut maintenir le cap du Hirak. On est là pour le booster», criaient ces jeunes, très déterminés. Cette nouvelle journée de mobilisation est aussi pour eux l'occasion de réaffirmer leur positon par rapport à l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. «C'est non!», ont-ils rétorqué comme l'ont d'ailleurs fait des millions de leurs compatriotes vendredi dernier lors de l'acte XI de la mobilisation nationale. Les «Makache intikhabate ya el issaba» (pas d'élection jusqu'au départ des bandits, Ndlr), fusaient ainsi de partout. Tout comme les habituels slogans hostiles au chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah ainsi que le Premier ministre Noureddine Bedoui et son gouvernement. Ces étudiants qui ont fait part de leur satisfaction par rapport aux dernières arrestations ont néanmoins réclamé une justice plus transparente et surtout l'application des articles 7 et 8 de la Constitution. Le tout bien évidemment dans la joie et la bonne humeur pour garder l'esprit «silmiya» qui a fait parler de lui, à travers le monde entier. Ce qui n'a pas été du goût des forces de l'ordre puisqu'ils ont usé de la force pour les empêcher de marcher. Les URS les ont ainsi repoussés réussissant à les contenir au niveau du jardin Khemisti, tout en les empêchant de...marcher! Mais peu importe pour cette future élite du pays, l'essentiel était de montrer sa persévérance et sa témérité pour le vrai changement. C'est dans ce sens qu'ils ont donné rendez-vous mardi prochain pour une nouvelle démonstration de force. «ça nassire, ça nassire, Ramdhan ou Aïd Sghir» (on marchera le Ramadhan et l'Aïd, Ndlr), criaient-ils en choeur. Le message est clair: «Itnahaw gaâ»...
