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Les témoignages de «l'insolent»
JACQUES VERGÈS L'ANTICOLONIALISTE, DE P. KARIM FELISSI
Publié dans L'Expression le 28 - 12 - 2005

Les deux hommes tentent, à travers les chemins tortueux de l'Histoire, de dénouer les fils enchevêtrés d'un conflit qu'on continue encore de dissimuler.
Entre l'Algérie et la France, c'est une longue histoire de désamour. De part et d'autre, on ne cesse d'occulter l'Histoire et d'attiser les incendies de l'inimitié, parfois ça prend l'air de la provocation. Entre l'Algérie et la France, c'est l'histoire d'une profonde déchirure qui s'est opérée pendant cent trente années. Enfin, entre l'Algérie et la France, c'est une histoire d'un conflit où l'on tire à hue et à dia.
Aujourd'hui, le temps n'est plus au mensonge. Il est temps de regarder en face et d'assumer son passé, aussi sombre soit-il. C'est dans cette tâche que s'est investi Philippe Karim Felissi, en publiant aux éditions Chihab Jacques Vergès, l'anticolonialiste. En l'espace de 117 pages, M.Vergès répond à la totalité des questions contenues dans «l'interrogatoire» auquel il a été soumis.
Pour l'auteur, tout a commencé par un malaise. «Mon regard sur ce conflit s'est construit comme un jeu compliqué de miroir. En France, où j'en essuyais les affres comme le fils d'un Algérien, et en Algérie où je devenais comptable de mon origine française. Dans toutes les guerres, il y a un service après-vente. La guerre d'Algérie comme les autres n'y a pas échappé, moi comme les autres je n'ai pas pu l'ignorer». Né, en Thaïlande en 1925, d'un père français, consul au Siam, et d'une mère vietnamienne, Jacques Vergès est un anticolonialiste inné. Il s'est, de tout temps, armé contre l'injustice. Cette position, Vergès l'a adoptée dès sa tendre enfance. Il découvre l'oppression, l'autoritarisme et le totalitarisme colonial, au même titre que le racisme et l'exil. Tout d'abord en Asie, puis à Madagascar où il ressentait déjà lors de ses visites «un grand sentiment de solidarité à l'égard des colonisés malgaches». Toutes ces images, sauvegardées dans sa mémoire, feront semer en lui les graines de la rébellion et de la lutte. D'ailleurs, c'est grâce à la constante résurgence de ces images mêmes qu'il s'est retrouvé en Algérie, en 1957, en train de défendre celle qui, plus tard, deviendra son épouse, Djamila Bouhired.
«Je connais et j'aime l'Algérie depuis ce mois d'avril 1957 où, à Alger, j'ai eu pour mission de défendre des nationalistes algériens».
En arrivant à Alger, Vergès a été chargé de communication au sein du collectif d'avocats du FLN (Front de libération nationale), aux côtés des Oussedik, Ould Aoudia, Bounabdallah... Cette mission dont il a été chargé, intervient à une époque cruciale de la guerre d'indépendance. L'étau se resserre sur le FLN. La lutte devient d'autant plus acharnée que l'armée française s'est vue dans la nécessité de mettre les bouchées doubles en redoublant, ou triplant, son effectif.
«Cette période est celle de la «pacification» avec 500.000 petits soldats français en Algérie, des ratissages, des bombardements de villages entiers, complètement rasés de la carte avec leurs populations civiles.» C'était également l'année de la fameuse Bataille d'Alger. Donc, c'est dans ce contexte précis qu'intervient l'arrivée de celui qui portera, peut-être avec indifférence, plusieurs qualificatifs à la fois. Le plus lourd serait celui de «L'insolent». Pourtant il le dit: «l'insolence, ce n'est pas ma spécialité! Certains présidents de juridiction étaient astucieux, et savaient garder leur sang-froid».
Dans Jacques Vergès l'anticolonialiste, Philippe Karim Felissi, avocat au barreau de Paris, né en 1969 d'une mère française et d'un père algérien, nous conduit à travers les chemins tortueux et escarpés de l'Histoire. Il tente de dénouer les fils enchevêtrés d'un conflit qu'on continue encore de dissimuler. Il vient d'être publié comme pour apporter une réponse à ceux qui ont élaboré la fameuse loi «de la honte», celle du 23 février, qui fait l'apologie du colonialisme. Certains passages sont une réplique cinglante à la droite française, à l'instar de la torture qu'a subie Djamila Bouhired. Cette dernière a reçu un coup de fusil. La balle a traversé le sein gauche et est sortie par l'omoplate. «Des points de suture ont été appliqués et l'interrogatoire a commencé. Or, les bourreaux torturaient sans se laver les mains et ses blessures se sont infectées». Voilà, messieurs les parlementaires français, les bienfaits de votre «civilisation».


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