Haut la main, l'Equipe nationale algérienne se hisse au second tour de la coupe d'Afrique des nations (CAN-2019). Le mérite des Verts revient aux deux succès enregistrés en autant de matchs face au Kenya (2-0), dimanche dernier, et jeudi soir face à un des favoris en puissance de la compétition, le Sénégal, par la plus petite des marges. C'est la première fois depuis la CAN-1990, remportée par l'Algérie sur son sol, que les Verts réalisent un carton plein lors des deux premières journées de la compétition. L'heureux buteur de la soirée, Youcef Belaili, a profité d'une situation propice pour loger le cuir au fond des filets du gardien Mendy, d'un tir foudroyant à l'entrée de la surface de réparation, au début de la deuxième mi-temps. La veille du match, en conférence de presse, le sélectionneur algérien, Djamel Belmadi, avait brillé par une réponse à une journaliste sénégalaise en lui citant le « Onze » que devrait aligner son vis-à-vis, Aliou Cissé, ainsi que les variantes tactiques que ce dernier va utiliser. Et cette réponse n'était certainement pas pour amuser les présents à la salle, puisque sur le rectangle vert, l'Algérien a joint l'acte à la parole en dominant son ami de longue date. Les Verts se sont emparés du jeu dès le coup d'envoi donné par un « vicieux arbitre zambien », Janny Sikazwe. Belmadi s'était déjà préparé à un scénario pareil de la part de ce controversé homme en noir et a mis en garde ses joueurs, leur indiquant qu'il ne faut surtout pas tomber dans son « piège ». Chose demandée, chose faite, malgré des décisions qui ont agacé les joueurs des deux camps. Les Sénégalais ont même été privés d'un penalty jugé «valable» par tous les observateurs. Le driver des Verts, partant du principe qu'on ne change pas une équipe qui gagne, a reconduit le même « Onze » ayant joué face au Kenya. C'est cette continuité, affirme-t-on, qui a fait la différence. Les trois compartiments de l'EN algérienne ont affiché une complémentarité qui a scié les jambes aux Lions de la Téranga. Belmadi, qui ne s'est pas assis sur le banc tout au long de la partie, corrigeait au fur et à mesure ses protégés, surtout lorsque les Sénégalais tentaient de porter le danger vers le haut. L'arrière garde, notamment la paire centrale Mandi – Belamri, était impériale, fermant tous les espaces, ce qui a permis au gardien Raïs M'bolhi de passer des moments calmes. Les variantes tactiques opérées par Belmadi ont chamboulé les plans de Cissé, qui ne savait plus sur quel pied danser, lui qui espérait profiter du retour de son arme fatale, le Red Sadio Mané, suspendu pour le premier match de la compétition pour pallier l'absence de Ismaïla Sarr et le taulier défensif, Salif Sané. Il y avait de la tension dans ce match et peut-être pas assez d'enjeux. Car si l'Algérie a déjà sa qualification pour les huitièmes en poche, avec six points empochés sur six possibles, rien n'est perdu pour le Sénégal, bien au contraire, avant d'affronter les Kényans lundi prochain, dans la finale de ce groupe. L'Algérie affrontera, le jour même et à la même heure, la Tanzanie, déjà éliminée après sa défaite face au Kenya (2-3). Le match est sans enjeux, certes, puisque l'Algérie terminera, quels que soient les résultats de cette journée, à la tête. Cette équipe algérienne a de l'allure et, surtout, de l'ambition.