La consommation annuelle de la viande rouge par habitant est seulement de 12,5 kg. Près de 400.000 tonnes de viandes rouges sont consommées annuellement par les Algériens dont 80.000 tonnes sont importées. La viande blanche consommée issue de la production nationale est estimée entre 240.000-250.000 tonnes par an. La consommation moyenne annuelle des viandes rouges et blanches par habitant est respectivement de 12,5 kg et 8kg. «Ces chiffres sont en deçà des quantités consommées par les pays du Nord qui représentent 27 kg par habitant concernant la viande rouge», a déclaré, hier, le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, M.Yahiaoui, lors d'une rencontre tenue sur la qualité des viandes et produits carnés. Selon lui, le cheptel ovin, premier fournisseur en Algérie de viande rouge, est estimé actuellement à 20 millions de têtes. M.Yahiaoui a fait un état des lieux empreint d'inquiétude et d'anxiété de la situation actuelle de préservation de ces aliments «dont les normes requises en matière de qualité alimentaire ne sont pas respectées». «L'abattage se fait dans les conditions les plus défavorables et l'abattoir d'Alger qui date de 1927 est dépassé», a lancé M.Yahiaoui. Il affirme que 350 tueries opérationnelles à l'échelle nationale sont recensées actuellement. Il souligne aussi que 160 tueries clandestines sont découvertes chaque année par les services de contrôle. «La quantité de viandes qui échappe au contrôle sanitaire est importante. Elle provient de l'abattage clandestin», indique-t-il. Cette situation qui engendre des conséquences désastreuses sur la santé du consommateur, interpelle, selon lui, plus que jamais toutes les parties concernées sachant que notre pays a connu des drames en l'absence de contrôle. Pour le secrétaire général au ministère du Commerce, M.Boulaârak, il est nécessaire de maîtriser le contrôle durant toutes les étapes de distribution à commencer par l'élevage jusqu'au consommateur en passant par les tueries et les abattoirs. «Les producteurs de viandes doivent également être en contact permanent avec les laboratoires de contrôle». Des efforts sont, poursuit-il, consentis pour renforcer le contrôle sanitaire, lesquels se traduisent sur le terrain par la création de l'Agence nationale de protection du consommateur, de l'école de recyclage des agents de contrôle, du comité national du codex alimentaire créé en janvier 2005 qui veille à la sécurité du consommateur liée à la santé alimentaire. Aussi, le contrôle est renforcé par le recrutement en cours de 1500 cadres et la prochaine adoption de 11 nouvelles méthodes d'analyse dans les laboratoires. De son côté, le sous-directeur au ministère du Commerce, M.Bousnadji, a présenté le bilan de contrôle du 1er semestre de l'année 2005. Ainsi, 177.000 interventions ont été effectuées par les services de contrôle qui ont révélé 21.000 infractions, représentant 12% des produits contrôlés. 60% concernent les produits alimentaires et 41% de ces infractions sont dues au non-respect des règles d'hygiène. En 2004, ajoute M.Bousnadji, une quantité de 36,1 tonnes de viandes rouges et 24,5 de viandes blanches a été saisie. Cet aliment vient, selon lui, en tête de listes des produits provoquant des intoxications avec un taux de 29%. Il faut savoir que l'Algérie enregistre annuellement plus de 6 500 cas d'intoxications dont 40% sont domestiques et échappent au circuit de contrôle. Dans un autre chapitre, M.Yahiaoui a indiqué que 33 500 opérateurs activent dans le commerce extérieur dont 9500 sont des personnes physiques. La loi oblige les importateurs à avoir un capital de 20 millions de DA pour prétendre à une telle activité «Ils doivent se conformer à la loi par la radiation, la modification ou l'inscription au registre du commerce». Depuis la promulgation de cette loi en juillet dernier, 2300 registres du commerce se sont adaptés à la réglementation.
