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Les remous de l'affaire Karoui
Polémiques et échanges aigre-doux en Tunisie
Publié dans L'Expression le 27 - 08 - 2019

Cela fera une semaine depuis que l'arrestation du candidat à l'élection présidentielle et magnat de la presse audiovisuelle, Nabil karoui, a plongé la Tunisie dans une perplexité extrême. Les questions n'ont pas cessé de pleuvoir, dès son incarcération à la prison d'El Mornaguia, autant d'ailleurs que les commentaires, dont beaucoup à l'emporte-pièce. La chaîne de télévision Nessma dont il est le fondateur et le directeur, a dénoncé « un kidnapping » alors que le parti qu'il a récemment créé, en perspective du scrutin du 15 septembre, estime qu'il s'agit d'une opération « non démocratique », convaincu que derrière le fait judiciaire se trame un plan politique aussitôt attribué au chef du gouvernement, Youssef Chahed, aujourd'hui démissionnaire pour cause de candidature à la présidentielle lui aussi.
Légalement, la mesure qui a frappé Nabil Karoui et son frère Ghazi relève de la chambre d'accusation près du Pôle financier qui instruisait une plainte de l'ONG I Warch, déposée en 2016. Celle-ci avait nommément accusé les deux prévenus de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale, dans une citation en date du 10 juillet 2016, demandant en outre à la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) de mettre à jour ses cahiers des charges pour contraindre les sociétés détenant des droits de diffusion audiovisuels à fournir le schéma financier illustrateur des véritables bénéficiaires. Elle réclamait également aux ministère de l'Intérieur et des Finances d' user des moyens légaux - y compris la perquisition - pour vérifier la situation fiscale de Nessma TV. Après trois ans de litiges marqués par 21 plaintes des frères Karoui contre l'ONG I Watch et des rebondissements judiciaires à n'en plus finir, la justice a finalement ordonné le gel des avoirs des mis en cause et leur ISTN.
Ultime rebondissement après une mise en garde de Nabil karoui à l'adresse de l'ONG accusée de recourir à l'intox, son arrestation a eu lieu à la station de péage de Medjez al Bab d'où il fut promptement expédié vers Al Mornaguia tandis que son frère, donné en fuite « du côté de la frontière algérienne » par la quasi totalité des médias, était tout simplement appréhendé quelque part dans la capitale. L'affaire n'allait pas en rester là car, presque aussitôt, un tollé général a mobilisé la plupart des partis politiques et même la puissante Union générale des travailleurs tunisiens ( UGTT ) qui a publiquement fait part de sa « préoccupation » non sans réclamer « des éclaircissements » sur cette affaire. Plusieurs leaders politiques comme Abdelaziz Kotti, dirigeant d'Al Amal ou Lotfi Zitoun, dirigeant d'Ennahdha, ont dénoncé « un acte politique », « totalement inacceptable et moralement condamnable qui nuit à la réputation de la Tunisie et à sa transition démocratique », selon ce dernier. Même l'Association des magistrats tunisiens y est allée de sa rengaine en appelant le procureur général de Tunis à « éclairer l'opinion publique », tout en veillant à préserver le pouvoir judiciaire de toute manipulation politique. Quant à la Ligue des droits de l'homme ( LTDH ), elle estime que cette arrestation « soulève beaucoup de suspicion et nuit au pouvoir judiciaire, laissant entendre qu'il y a une instrumentalisation politique afin d'exclure des concurrents de la course à la présidentielle ».
Toutes ces mises en garde visent le chef du gouvernement, Youssef Chahed, démissionnaire depuis 48 heures, candidat au scrutin présidentiel, et son parti Tahya Tounes. Ils ont dénoncé les « accusations » , non sans condamner une « campagne de diffamation lancée par certains médias » à leur encontre. Il faut dire que l'affaire Nabil Karoui a vite franchi les frontières naturelles de la Tunisie pour faire la joie des médias étrangers, au point de susciter l'indignation du candidat Abdelkrim Zbidi, ancien ministre de la Défense, pour qui cette affaire « a nui à la réputation de la justice et à l'image de la Tunisie ». Ultime rebondissement, hier, le ministère tunisien de l'Intérieur a démenti avoir demandé à l'homme d'affaires emprisonné Chafik Jarraya des informations ou des enregistrements accablants pour Nabil Karoui.
Me Fayçal Jadlaoui, avocat de Jarraya, a affirmé, sur Nessma TV, que son client avait été contacté en prison par des enquêteurs, lui demandant des données incriminantes sur Nabil Karoui ou encore Hafedh Caïd Essebsi, directeur exécutif de Nidaa Tounes. Pour le ministère de l'Intérieur, ces propos «touchent à l'intégrité et à la crédibilité de l'appareil sécuritaire» et visent «aussi à impliquer l'appareil sécuritaire dans des tiraillements politiques». Il a précisé avoir saisi la justice pour une enquête sur ces accusations de Me Jadlaoui.


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