Le Lord Mayor de la Cité de Londres sera dès aujourd'hui en visite dans notre pays. «Nous avons démarré le processus de construction d'un nouveau siège de l'Ambassade britannique en Algérie». C'est ce qu'a affirmé hier le chef de la section commerciale de l'ambassade britannique en Algérie, Shikha Tiwari lors d'une conférence de presse animée à l'occasion de la visite du Lord Mayor de la Cité de Londres dans notre pays. Rappelons que les représentants de l'ambassade britannique en Algérie avaient quitté leur siège à El Biar et logeaient depuis presque trois ans, à l'hôtel Hilton pour des raisons, ont-ils fait remarquer, sécuritaires. Néanmoins, les propos de Mme Tiwari traduisent la volonté des Britanniques à renforcer leurs relations avec l'Algérie après des années de suspension sous le prétexte de l'insécurité. Hormis les préoccupations économiques qui devraient refleurir par là même le marché algérien d'investisseurs britanniques, il faut souligner le souci du gouvernement de Tony Blair quant à la question sécuritaire. Alliée des Américains dans une guerre contre Saddam Hussein, l'Angleterre n'a cependant pas perdu de vue ses relations diplomatiques avec les pays arabes. Surtout lorsque ces derniers ont de nombreux ressortissants au passé politique «chargé». L'accord d'extradition proposé par le gouvernement britannique a le double avantage de réconcilier pays refuge et pays victime. Le renforcement des relations s'est traduit notamment dans le message adressé dernièrement par le Premier ministre britannique Tony Blair au chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika lui souhaitant un prompt rétablissement, où il a fait part de sa volonté de développer la qualité des relations entre les deux pays. Rappelons qu'avant sa maladie, le président algérien avait inscrit dans l'agenda de ses sorties à l'extérieur du pays une visite d'Etat en Grande-Bretagne qui devait avoir lieu autour du 13 décembre dernier. En attendant, c'est la visite en Algérie de délégations d'hommes d'affaires et d'investisseurs britanniques représentant divers secteurs d'activité qui est attendue au cours des semaines à venir. Citons, entre autres, celle du Lord Mayor de la Cité de Londres, qui est prévue dès aujourd'hui. Cette visite, faut-il le rappeler, est la première du genre dans notre pays et promet de donner un nouveau souffle aux relations bilatérales et d'impulser une nouvelle dynamique aux échanges économiques entre les deux pays. Les importants investissements que compte consentir l'Etat pour appuyer la relance économique (55 milliards de dollars en cinq ans) semblent être aussi un autre argument de poids qui a décidé les Britanniques à reconsidérer leur appréciation concernant le marché national et à penser étoffer les échanges commerciaux hors hydrocarbures entre les deux pays. En 2004, les exportations britanniques en direction de l'Algérie n'ont pas dépassé les 167,5 millions de livres sterling. Durant la même période, la Grande-Bretagne a importé d'Algérie pour l'équivalent de 376,1 millions de livres sterling. Le montant des investissements britanniques en Algérie est de 800 millions de dollars. La faiblesse actuelle des échanges commerciaux algéro-britanniques et des investissements directs britanniques en Algérie, hors hydrocarbures, ne doit cependant pas cacher le fait que Londres a multiplié ces dernières années les initiatives pour «normaliser» ses relations avec Alger et inciter les hommes d'affaires britanniques à venir investir. Ces initiatives se sont traduites, notamment, dans le lancement de la coopération dans le domaine de la formation et la reprise des dessertes régulières de la British Airways. Le retour de cette compagnie aérienne a été d'ailleurs présenté comme un «signal fort» de la présence de la Grande-Bretagne en Algérie.
