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«Il faut construire une politique éducative»
Saleh Makaci, inspecteur des écoles, expert en éducation et pédagogie de la petite enfance
Publié dans L'Expression le 08 - 12 - 2019

Alors que la campagne électorale bat son plein. L'éducation, se fait timide. Pour ne pas dire absente des débats publics. Pourtant, c'est un enjeu capital, pour l'avenir du pays. Surtout que ce secteur est aujourd'hui miné par des problèmes qui l'empêchent d'aller de l'avant.
L'Expression : Durant de longues années l'Education nationale a été au cœur des débats mêmes, des polémiques et pourtant elle est absente des débats en cette période d'élection, à votre avis pourquoi ?
Saleh Makaci : En effet, l'école a été sujette à de nombreuses controverses. Mais des polémiques non fondées. Puisque à aucun moment, les politiques éducatives ont été sujet à «polémique». Je pense qu'il y a eu beaucoup de surenchères quant à ces questions qui ont été posées sous forme de controverses. C'étaient plus des guerres idéologiques entre deux courants, que des polémiques sur les politiques éducatives. Piégeant ainsi l'éducation nationale dans une guerre infinie entre les conservateurs et les progressistes, si je peux m'exprimer ainsi. Pour ce qui est de la campagne, d'abord il faut souligner que cette élection se déroule dans un contexte très particulier, donc la campagne ne peut être que timide d'une part, puis le fait qu'elle se tienne suite à une contestation populaire qui n'a pas pour toile de fond un malaise socio- économique, mais plutôt politique. De ce fait , même les candidats à l'élection du 12 décembre tentent bien que timidement, pour ne pas dire maladroitement de répondre à cette contestation par, ce que l'on peut appeler un programme politique. Aujourd'hui parler de l'école, c'est surtout parler de société, et malheureusement, les candidats n'ont pas de projet social prédéfini.
L'école algérienne est le vecteur de la culture, mais aussi un enjeu social important, pourtant depuis de longues années on observe un décalage entre politique nationale et l'éducation, à quoi est due cette dualité ?
Partout, dans le monde, l'école est un enjeu social. Elle constitue le levier principal du projet de toute société, de ce fait, les référentiels permettant l'affirmation de cette société sont définis, clairement. Pour l'Algérie on relève: d'une part: la censure de l'enseignement de l'histoire et d'autre part l'annihilation de la culture amazighe. C'est de là que vient cette dualité. L'éducation scolaire a d'abord pour mission de transmettre aux enfants le savoir et les valeurs qui constituent la culture universelle de façon générale, celle de la nation de façon particulière. Sauf que nous sommes dans un pays pluriculturel. Et le problème de la transmission des valeurs culturelles national devient plus complexe. Car l'école doit prendre en charge ces différences, sans en faire des ghettos éducatifs ethniques. Comme c'est le cas dans beaucoup de pays pluriculturels à l'instar des USA. L'école est le lieu de socialisation par excellence, sauf que si on occulte des données historiques et culturelles, l'école devient un laboratoire d'enculturation des générations. Il est évident que quand on parle de multiculturalisme, on ne doit pas confondre avec le constat du caractère pluriculturel d'une société. On assiste aujourd'hui à ce phénomène dans toutes les grandes villes du pays et cela ne pose pas de problème d'appartenance, bien au contraire, mais il est question de la reconnaissance politique et officielle de ce pluriculturalisme. Et le traitement public équitable de toutes les collectivités culturelles de notre pays.
Quelles auraient dû être les questions posées par les candidats lors de cette présidentielle ?
Les questions relatives à l'éducation sont fort nombreuses, dans le cadre d'une politique générale, mais aussi spécifique et pédagogique. Les candidats parlent de réforme de l'éducation et de la formation. Mais, là encore, se pose le problème de la méconnaissance du terrain et du secteur. Si on parle de vision globale pour un programme électoral on peut citer : la construction de la politique éducative autour d'une vision claire qui prendra en charge la formation du citoyen par des passerelles entre les axes de formation et son instruction par: la création d'un méga ministère de l'Education qui englobera non seulement l'enseignement obligatoire, le secondaire, l'universitaire, mais aussi la formation professionnelle. En outre, il est également question d'affranchir la gestion de la logistique, des écoles primaires, du contrôle des maires et des daïras qui, elles, sont sous la tutelle d'un autre ministère, en l'occurrence le ministère de l'Intérieur. De plus, il faudra œuvrer en faveur de la consolidation des repères qui constituent le socle de toute politique éducative. A titre d'exemple: l'appartenance géographique, historique, culturelle.
À votre avis quels sont les prochains grands chantiers qui doivent être posés au sein de l'Education nationale ?
Je pense qu'il faut démarrer du principe que l'éducation est une valeur marchande, puis se rendre à l'évidence que cette éccole doit être remise en cause dans sa globalité, les référentiels sur lesquels elle repose actuellement sont insuffisants et inadéquats. D'ailleurs, je pense qu'un retour urgent au rapport de la Commission nationale de réforme du système éducatif (commission Benzaghou, Mai 2000) serait un pas positif. Des travaux de cette commission, de nombreux points n'ont pas été pris en compte par les réajustements de 2003 (Benbouzid) et 2015 (Benghebrit). Tels que : la généralisation de l'éducation préscolaire, puisque c'est à cette étape de la vie scolaire que l'enfant développe ses facultés fondamentales et perfectionne son langage. Et surtout fait ses premiers pas dans le monde de l'écrit. Pour revenir aux chantiers, de nombreuses pistes sont à exploiter. Je parle de pistes tant aujourd'hui, il y a à faire. On ne pourra jamais s'atteler à ces questions en amont et en aval, du jour au lendemain. Cela dit, certains points sont urgents. Il est question déjà d'insister sur la professionnalisation du secteur. Toute réforme devra passer par cette étape cruciale.
Entretien réaliasé par


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