Le décès du chef d'état-major et vice-ministre, Ahmed Gaïd Salah, a révélé une symbolique aussi forte que significative quant au lien qui existe entre l'institution militaire et l'Etat national. Un lien dialectique dont le rapport est intrinsèque. C'est ce qui ressort des avis et déclarations glanés partout sur le territoire national. Ahmed Gaïd Salah est cité comme un chef de l'armée qui a joué un rôle prépondérant dans la sauvegarde de l'Etat national qui était ciblé par les forces occultes et les puissances étrangères qui attendaient le moment propice pour engager leur «assaut» sur une «proie» qu'ils croyaient bel et bien facile. C'est là où réside l'apport de feu Gaïd Salah et les patriotes au sein de l'Armée nationale populaire. C'est un apport qui s'exprime comme un sursaut salvateur et patriotique grâce à la vigilance et l'héritage patriotique qui reste tout de même omniprésent au sein des institutions de l'Etat même si, en apparence, les choses se présentent autrement pour les nihilistes et les négationnistes de tous bords. Toute la leçon réside dans cette symbolique pleine de sens et d'énoncés d'ordre historique et politique du terme. Nul ne pourrait dire que l'Armée nationale populaire avait trahi son peuple en se cantonnant du côté de l'oligarchie compradorienne inféodée au capital et à la finance internationale aux visées impérialistes et néocolonialistes. C'est cette lecture qu'il faut soulever avec insistance pour approcher la crise qui a secoué le pays depuis plusieurs mois et qui a frappé de plein fouet les fondements de l'Etat national et ses institutions. L'émergence du Mouvement populaire un certain 22 février de l'année en cours avait déclenché une véritable mobilisation hostile au système de Bouteflika et ses affidés oligarques qui voulaient se maintenir par tous les moyens possibles quitte à sacrifier l'Etat national sur l'autel de leurs intérêts sordides et claniques en accointance claire avec les intérêts des puissances étrangères de même nature de classe, à savoir une nature néolibérale et prédatrice des richesses des peuples. Cette menace a été bel et bien omniprésente, elle guettait l'Etat et ses institutions, surtout que les expériences ne manquent pas comme exemples saillants qui ont prouvé que des situations de chaos et de crises à l'image que vit le pays ont conduit certains pays à leur juste dislocation pure et simple. La Libye, la Syrie, le Yémen, l'Irak et à un degré moindre, l'Egypte et la Tunisie, sont des exemples concrets qui renseignent sur les visées et les plans ourdis et concoctés par les promoteurs de la théorie du «chaos constructif» et les zélés de la fumisterie qui se cache derrière les notions fumeuses à l'image du «printemps» arabe. L'Algérie a su, à travers une approche plus conséquente et patriotique, comment faire face à ces menaces qui sont orchestrées en parfaite «synergie» entre la nébuleuse de l'intérieur et les puissances étrangères dans le but de faire éclater l'Etat national en mille morceaux. La vigilance et la prudence de l'Armée nationale populaire ont déjoué ce scénario sournois et perfide de ceux qui voulaient profiter de la situation politique dans laquelle se trouve le pays pour pousser au pourrissement et à l'effusion de sang. C'est cette vigilance de l'armée qui a accompagné le Mouvement populaire dès son entame en le protégeant de tout dérapage en mesure de faire glisser l'Algérie dans un engrenage de violence et dans une spirale mortifère. L'état-major et à sa tête Ahmed Gaïd Salah a su mener une démarche qui combine vigilance et accompagnement du peuple dans des conditions les plus délicates et les plus risquées. C'est grâce à cette approche patriotique que les institutions sont sauvegardées et que l'Etat continue à exister malgré les vociférations de certains haineux et les nostalgiques de la période coloniale à l'égard de cet Etat national. Le rapport entre l'Etat et l'Armée nationale populaire est celui d'un socle où la dissociation ne pourrait se faire, pour une simple raison: l'Etat est le prolongement de son Armée nationale populaire et vice versa. L'expérience que vit l'Algérie dans l'une des phases les plus sensibles de son histoire politique, montre on ne peut mieux que les forces vives de la nation ont fait preuve d'un sacrifice inouï. La conduite de l'Armée nationale populaire en est un exemple saillant. C'est cela le sens patriotique que les Algériens et les Algériennes vouent au chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, un sens confondu avec l'abnégation quant à la sauvegarde de l'Etat national et sa pérennité.